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Arthrose : un traitement prometteur à l’étude

Avec 7 millions de personnes touchées en France et plus de 58 millions en Europe, l'arthrose ne bénéficie aujourd'hui d'aucun traitement de fond capable de faire reculer anatomiquement la maladie. La commission européenne a ainsi décidé de financer un programme de recherche sur 4 ans coordonné par le Professeur Christian Jorgensen (CHRU de Montpellier) : le projet ADIPOA, un programme collaboratif pour lequel le CHRU de Montpellier est le coordonnateur européen. 200 chercheurs, originaires de 7 pays s'attellent à valider un nouveau concept de traitement basé sur la thérapie cellulaire : Une "bio-infiltration"...

Avec 7 millions de personnes touchées en France et plus de 58 millions en Europe, l’arthrose ne bénéficie aujourd’hui d’aucun traitement de fond capable de faire reculer anatomiquement la maladie. La commission européenne a ainsi décidé de financer un programme de recherche sur 4 ans coordonné par le Professeur Christian Jorgensen (CHRU de Montpellier) : le projet ADIPOA, un programme collaboratif pour lequel le CHRU de Montpellier est le coordonnateur européen. 200 chercheurs,  originaires de 7 pays s’attellent à valider un nouveau concept de traitement basé sur la thérapie cellulaire : Une "bio-infiltration" de cellules souches adipocytaires ( ASC) prélevées dans le tissu adipeux du patient est réalisée au niveau de l’articulation malade pour activer la "régénérescence" du cartilage. 
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Note à l’attention des lecteurs : le 29 août 2018, le CHU de Montpellier et les équipes de l’Institut de médecine régénératrice et de biothérapie co-fondaient la start up Medxcell Science SAS afin de développer et de valoriser les thérapies cellulaires innovantes ciblant les maladies ostéo-articulaires et issues des travaux des  Pr Jorgensen, du Pr De Vos et du Dr Noel.
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Les cellules souches adipocytaires sont traitées préalablement à l’injection. Elles possèdent de formidables capacités de sécrétion de facteurs de croissance et de stimulation des cellules souches endogènes du cartilage qui régénèrent les cellules composant le cartilage (chondrocytes). Les premiers résultats obtenus ont été présentés à l’ensemble des douze partenaires en présence des membres du comité scientifique et éthique et du représentant de la commission européenne, lors de la première réunion annuelle à Bologne début 2011. Depuis, le traitement étant considéré comme sans risque par le professeur Jorgensen, des demandes sont en cours pour réaliser une étude de l’efficacité à grande échelle (étude de phase 1), en traitant 86 patients dans 3 pays (France, Allemagne et Italie). 
Qu’est ce que l’arthrose ?
L’arthrose est la maladie articulaire la plus répandue. Elle se caractérise par la perte du cartilage au niveau des articulations, qui deviennent ainsi très douloureuses. La plupart des traitements actuels proposés aux patients consistent à réduire la douleur et à diminuer au maximum la gêne fonctionnelle occasionnée mais il n’existe pas de véritable guérison.

Le programme Adipoa
Il regroupe 12 partenaires : 10 centres de recherche académiques (hôpitaux, laboratoires publics, universités) dont l’unité INSERM et 2 PME issus de 7 pays de l’union européenne (France, Irlande, Italie, Allemagne, Pays- Bas, Lituanie) et Israël, soit plus de 200 chercheurs. Le professeur Christian Jorgensen, responsable de l’équipe médicale de thérapeutique des maladies osteoarticulaires et immunothérapies à l’Hôpital Lapeyronie au CHRU de Montpellier, pilote ce projet et en  assure la direction scientifique. 
Les différentes phases de l’étude
Des tests d’efficacité et de sécurité ont été effectués sur le lapin et la chèvre dont les résultats ont été publiés début 2011. Après avoir obtenu l’autorisation de l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et du comité de protection des personnes (CPP), l’étude clinique de phase 1 chez l’homme a pu débuter. L’objectif de cette étude clinique est de s’assurer de l’innocuité et de la tolérance du traitement. Le premier patient a donc été inclus dans le protocole en avril 2012 et le deuxième en juillet 2012. La structuration du projet et des équipes favorise les interactions entre trois domaines d’activité essentiels qui sont la recherche expérimentale physiopathologique de laboratoire (cellules souches, chondrocytes, médecine régénératrice), la recherche clinique chez l’homme, et le transfert technologique vers le secteur privé en favorisant le développement et la mise sur le marché de nouveaux concepts thérapeutiques. A terme, l’objectif du consortium est de transférer la technologie de production des ASC (cellules stromales) de moyenne à grande échelle et de mettre à disposition des ampoules de cellules stromales prêtes à l’emploi pour les patients atteints d’arthrose sévère et de développer une biothèque basée sur ce concept.
Pour le moment, les résultats des études pré-cliniques ont permis la mise en place de l’essai clinique de phase 1. Le CHRU de Montpellier a accepté de se porter promoteur de cet essai clinique multicentrique qui se déroule en Allemagne (Université de Würzburg) et en France (CHRU de Montpellier). Les démarches réglementaires ont été effectuées auprès du Paul Ehrlich Institute (PEI, Allemagne) et de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM, France) et des CPPs allemand et français. Les équipes allemandes et françaises ont travaillé ensemble afin d’aboutir à un protocole unique qui tient compte des exigences réglementaires des deux Etats.
L’autorisation d’essai clinique a été obtenue en mars 2012 pour l’Allemagne et en décembre 2011 pour la France. L’avis favorable du CPP a été accordé en juillet 2012 pour l’Allemagne et en mars 2012 pour la France. Un contrat de partenariat a été rédigé entre le promoteur (CHRU de Montpellier) et l’Université de Würzburg. Les termes de ce contrat définissent le périmètre des missions confiées à chaque intervenant, et les responsabilités de chacun en termes de secret professionnel, de propriété intellectuelle et de respect de la réglementation. Les résultats de l’essai clinique feront l’objet de publications scientifiques dans des revues internationales. Le CHRU de Montpellier figurera ainsi en bonne place dans ces articles. 

ADIPOA 2 – AVIS DU CHRU DE MONTPELLIER

Beaucoup de lecteurs souhaitent intégrer le programme ADIPOA 2. Le CHU de Montpellier leur précise la marche à suivre. 

Le programme ADIPOA 2 a été mis en place pour le début de l’essai clinique multicentrique (avec Paris et Toulouse) et sur 10 Centres en Europe, coordonnés par le Pr C. JORGENSEN, Directeur de l’I.R.M.B. et Responsable du Service Clinique et Thérapeutique des Maladies Ostéoarticulaires du  CHU de Montpellier, à partir de la fin de l’année 2015. Cette suite au projet ADIPOA, sous forme d’une étude randomisée, va inclure 150 patients, et est soutenue par la communauté européenne.
Afin de confirmer  votre éligibilité pour participer à notre protocole, il nous est  nécessaire d’avoir plus de renseignements :
• Votre âge,
• Date de naissance,
• Votre poids,
• Votre taille,
• Votre adresse,
• Votre numéro de téléphone,
• La localisation de votre arthrose,
• Le compte-rendu d’une radiographie récente,
• Vos antécédents médicaux et chirurgicaux.
Après avoir pris connaissance des détails sur cet essai en cliquant sur ce lien pour toute demande, vous pouvez prendre contact avec le Docteur FERREIRA, à l’adresse suivante : adipoa.patient@gmail.com
Vous pouvez aussi contacter le secrétariat au 04 67 33 72 31 ou adresser un Courrier au Service de Rhumatologie – Hôpital Lapeyronie – a l’attention du Docteur FERREIRA – 191 avenue du Doyen Gaston Giraud – 34295 MONTPELLIER Cedex  5. 
Vous pouvez également vous rendre sur le site internet d’ADIPOA pour toute information sur l’évolution du projet.
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En savoir plus sur la recherche à Montpellier 
Le CHRU de Montpellier fait partie des tout premiers centres hospitaliers universitaires français. Il  compte plus de 2 700 lits et places et emploie près de 12 000 salariés. Il est classé au 7eme rang français  dans le domaine de la recherche. Particulièrement en pointe dans certaines disciplines majeures  (neurosciences, cancer, cardiologie, maladies métaboliques), il ambitionne un développement  particulier dans les domaines des maladies chroniques et de la médecine régénérative. Il compte  près de 1 100 protocoles de recherche clinique en cours, 19 brevets en portefeuille et 8 projets  européens en activité. 
Le CHRU de Montpellier participe à de nombreux projets de recherche européens
Le CHRU de Montpellier est particulièrement actif et présent dans les projets de recherche collaborative en général et notamment ceux du Programme Cadre de Recherche et Développement (PCRD) de la Commission Européenne. Suite à un positionnement pro-actif avec la création de la cellule Europe en Septembre 2006, le CHRU de Montpellier s’est illustré par une participation importante dans ces appels à propositions très sélectifs. Il a obtenu 2 projets du 7eme PCRD en tant que coordonnateur :
– Eurotraps en 2008 (3,8 M€, 9 partenaires) – qui avait pour objectif d’obtenir des avancées dans la compréhension du syndrome TRAPS, maladie rare du système immunitaire caractérisée par des fièvres et des douleurs récurrentes, et
– Adipoa dont l’objectif est de développer un traitement cellulaire pour lutter contre l’arthrose, en 2010 (12 M€ pour 10 partenaires sur 4 ans). Le CHRU est par ailleurs impliqué dans plusieurs autres projets en tant que partenaire : AP@Home, Diadvisor, BT-Cure, Mito-Target, Enerca, etc… En effet, grâce au développement d’outils d’aide au montage de la cellule Europe du CHRU de Montpellier, les équipes reçoivent un appui rapide et efficace en cas de cooptation par un coordinateur extérieur. Depuis 6 ans, le CHRU de Montpellier a participé à 12 projets de recherche européens d’envergure, impliquant 133 partenaires institutionnels et industriels de 20 pays de l’Europe élargie, Israël et les Etats-Unis, pour un montant cumulé de 6,2 M€.  
En savoir plus sur les essais cliniques
Un essai clinique est une recherche menée sur l’être humain dans le domaine de la santé en vue du  développement des connaissances biologiques ou médicales.  
Qui est le promoteur d’un essai clinique ? 
D’après la loi, le promoteur d’un essai clinique est « la personne physique ou morale qui prend l’initiative d’une  recherche biomédicale, qui en assure la gestion et qui vérifie que son financement est prévu ».  Durant toute la durée de réalisation de l’essai clinique, le promoteur devra : vérifier le respect du protocole et  de la réglementation en vigueur, le recueil du consentement des patients, réaliser un contrôle qualité des  données cliniques recueillies (monitoring), et s’assurer de la bonne utilisation des crédits accordés.  Ainsi, en se portant promoteur d’un essai clinique, le CHRU de Montpellier accepte d’en assurer la gestion  scientifique et financière. Il devient le principal interlocuteur des autorités de santé et prend en charge  l’intégralité des démarches réglementaires. 

Comment se déroule un essai clinique ? 
Un essai clinique est réalisé selon un protocole unique, sur un seul site (étude monocentrique) ou sur plusieurs  sites (étude multicentrique). Ces différents sites peuvent se trouver dans un ou plusieurs pays, au sein de  l’Union Européenne ou en dehors.  Les équipes qui participent à un essai clinique sont composées de professionnels de plusieurs origines  (médecins, pharmaciens, biologistes, mais aussi infirmiers, psychologues, attachés et techniciens de recherche  clinique, secrétaires, méthodologistes, biostatisticiens…). Ces équipes sont réunies autour d’un médecin qui est  l’investigateur coordonnateur du projet, qui dirige et surveille la progression de la recherche. 

Les essais cliniques se déroulent généralement en quatre phases, précédées d’une phase dite « pré-clinique » : 
– Phase pré-clinique : évaluation des doses sur des animaux de laboratoire et calcul des doses  maximales utilisables sur l’homme. 
– Phase 1 : évaluation des effets indésirables et de leur tolérance chez des patients sains.
 – Phase 2 : évaluation de la dose optimale du médicament et des effets indésirables chez des malades.
 – Phase 3 : étude d’efficacité comparative, avec comparaison des effets du médicament à ceux d’un  placebo, sur des groupes de malades de taille importante.
 – Phase 4 : suivi à long terme d’un traitement autorisé sur le marché.
 
Quel cadre réglementaire ? 
Avant de démarrer un essai clinique utilisant une préparation de thérapie cellulaire, le promoteur de l’essai  doit réaliser des démarches réglementaires auprès des autorités de santé. Ainsi, tout essai clinique devra  obtenir l’avis favorable d’un Comité de Protection des Personnes (CPP), et l’autorisation d’essai clinique  délivré par l’autorité compétente de chaque pays où l’essai sera mené. Les autorités de santé vont vérifier le  bien fondé scientifique et le respect des aspects réglementaires et éthiques.  L’autorisation d’essai clinique et l’avis favorable du CPP valent pour toute la durée de la recherche.  L’autorisation d’essai clinique devient caduque dans un délai d’un an suivant sa date de délivrance (quelle que  soit la date d’avis favorable du CPP) si l’essai n’a pas débuté en France dans ce délai.  Toute modification substantielle apportée au protocole initial devra être discutée entre les différents  intervenants. Elle devra être soumise pour autorisation à l’autorité compétente et pour avis au CPP, avant sa  mise en oeuvre.  En accord avec la Loi n° 2004-806 du 9 août 2004, la vigilance des médicaments s’applique à toute préparation  de thérapie cellulaire utilisée dans le cadre d’un essai clinique. Le promoteur devra donc signaler/déclarer aux  autorités de santé, toute suspicion d’effets indésirables graves et inattendus survenus dans le cadre de l’essai  clinique. 
Article mis à jour le 16 janvier 2019

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