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Diabète de type 1 : le pancréas artificiel en phase de développement

De l’expérimentation sur deux patients à Montpellier et Padoue en 2011 à son adaptation actuelle à des enfants de 8 à 11 ans et à une cohorte de 200 patients le pancréas artificiel franchit toutes les étapes garantissant sa sécurité et son efficacité. Il aborde actuellement sa dernière ligne droite avant sa mise à disposition en tant que traitement effectif du diabète de type 1. Sa commercialisation est prévue pour 2018.
De l’expérimentation sur deux patients à Montpellier et Padoue en 2011 à son adaptation actuelle à des enfants de 8 à 11 ans et à une cohorte de 200 patients le pancréas artificiel franchit toutes les étapes garantissant sa sécurité et son efficacité. Il aborde actuellement sa dernière ligne droite avant sa mise à disposition en tant que traitement effectif du diabète de type 1. Sa commercialisation est prévue pour 2018
Le pancréas artificiel repose sur la combinaison d’un dispositif de mesure du glucose en continu, d’une pompe à insuline et d’un logiciel de contrôle (algorithme) automatisé du diabète qui calcule le débit de la pompe à insuline pour maintenir la glycémie dans la norme. 
Dispositif du pancréas artificiel – ©CHU Montpellier
Au stade de développement, le pancréas artificiel ne peut pas encore être proposé comme traitement. Le CHU de Montpellier souligne que les équipes ne recherchent pas de volontaires pour les essais en cours.

Retour sur 15 ans de recherche-développement
2001 premiers essais réalisés au Centre d’Investigation Clinique INSERM/CHU de Montpellier 
2011 Pour la première fois, à Montpellier et à Padoue (Italie), deux patients diabétiques ont pu utiliser le pancréas artificiel en dehors de l’hôpital (en ambulatoire). L’innovation a été rendue possible grâce à la collaboration des deux CHU européens avec l’Université de Virginie à Charlottesville aux Etats-Unis. Les compétences conjuguées des scientifiques ont permis  d’automatiser la mesure du glucose via un capteur de glycémie et de l’ajuster à partir d’un algorithme personnalisé. Ce module est relié à une pompe à insuline qui administre la quantité nécessaire au maintien de la glycémie dans une fourchette proche de la norme.
Depuis cette avancée,  le pancréas  bénéfice de financements de recherche européens (projet Artificial Pancreas At Home de la Communauté Européenne) et américains (Artificial Pancreas Initiative de la fondation JDRF). Cet  essai initial a été étendu à un plus grand nombre de patients et sur une durée croissante. Les essais successifs ont permis de confirmer la réduction considérable du risque d’hypoglycémie nocturne et l’amélioration du temps passé avec une glycémie normale au quotidien jusqu’à une période continue de deux mois. Les patients ayant participé à ces essais ont tous confirmé combien cette automatisation du contrôle de leur glycémie allégeait le poids de la maladie et leur permettait de retrouver sécurité, liberté de vie et une certaine insouciance. 
2016 Deux nouvelles étapes sont en train d’être franchies. La première, soutenue par un financement du Programme Hospitalier de Recherche Clinique National, étend l’expérience du pancréas artificiel en dehors de l’hôpital à des enfants diabétiques pré-pubères de 8 à 11 ans déjà recrutés à Montpellier, Paris (Hôpital Robert Debré), Tours et Angers. 
Le but étant d’évaluer sur quelques jours la capacité à réduire les hypoglycémies nocturnes et d’améliorer le contrôle du diabète. L’étude est en cours et les premiers résultats confirment l’atteinte des objectifs poursuivis. 
La seconde, financée par l’Institut National pour la Santé américain (NIH), va permettre de tester en vie réelle sur 6 mois le traitement du diabète avec un pancréas artificiel utilisant le système de contrôle inControl® mis à disposition par la start-up Type Zero Technologies (Charlottesville, VA, USA) chez plus de 200 patients diabétiques de type 1 recrutés dans sept centres universitaires américains (Universités de Virginie, Harvard, Mount Sinaï, Mayo Clinic, Denver, Stanford, Santa Barbara) et trois centres universitaires européens (Montpellier, Padoue, Amsterdam). 
En plus de la gestion automatisée de l’administration d’insuline, le dispositif comprend l’accès à un serveur sur lequel les patients transmettent et archivent leurs données. A partir de cette plateforme le équipes investigatrices surveillent le bon fonctionnement du système et dispensent des conseils aux patients en cas d’alerte. Cette étude-pivot doit se dérouler en 2016-2018.
L’équipe d’Endocrinologie-Diabète du CHU de Montpellier est aussi engagée dans le développement clinique du projet de pancréas artificiel Diabeloop® conduit en France par le CERITD et le CEA-Leti. 
Portée par son savoir-faire et son expérience pionnière, soutenue par des patients diabétiques enthousiastes, l’équipe d’Endocrinologie-Diabète du CHU de Montpellier s’investit pour que le pancréas artificiel devienne une réalité dans un avenir très proche.

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