Familles monoparentales, adultes sans activité, adolescents en difficultés sociales, retraités avec des petites pensions, travailleurs pauvres, migrants… les personnes en situation de précarité sont les plus nombreuses à renoncer aux soins. Un phénomène qui touche tout particulièrement le Gard. Pour pallier cette inégalité d'accès, une consultation d’évaluation et de traitement de la douleur chronique (CETD) vient d'être ouverte par le CHU de Nîmes, en partenariat avec la Croix-Rouge Française.
Familles monoparentales, adultes sans activité, adolescents en difficultés sociales, retraités avec des petites pensions, travailleurs pauvres, migrants… les personnes en situation de précarité sont les plus nombreuses à renoncer aux soins. Un phénomène qui touche tout particulièrement le Gard. Pour pallier cette inégalité d’accès, une consultation d’évaluation et de traitement de la douleur chronique (CETD) vient d’être ouverte par le CHU de Nîmes, en partenariat avec la Croix-Rouge Française.
« Dans un contexte où 20 % de la population souffre de douleurs chroniques*, il nous semblait important de rendre notre expertise accessible à tous » indique le Pr Éric Viel, chef de service du CETD du CHU de Nîmes et fer de lance du projet. « Il s’agit pour l’instant d’une consultation mensuelle où quatre praticiens interviennent tour à tour. Cette fréquence pourra être accrue si nécessaire» poursuit-il.
Tous les acteurs mobilisés
Plusieurs acteurs du domaine médico-social et institutionnel ont pris part au projet dès sa génèse. Les discussions ont commencé avec la Croix-Rouge, et son antenne de Premier Accueil Social Médicalisé qui propose aux plus démunis un accès aux soins et à la santé au travers des consultations de médecine générale ou spécialisée assurées par des médecins bénévoles. Les échanges se sont poursuivis avec la CPAM, le Département, la Ville, la Métropole et l’ARS. Les praticiens en contact avec les populations fragilisées pourront orienter leurs patients vers un spécialiste du CHU de Nîmes via un numéro dédié. La PASS du CHU de Nîmes a également été associée, elle assistera ces patients dans l’ouverture de leurs droits à l’assurance maladie et aux complémentaires santé (AME, CMUc, ACS…).
Dans un deuxième temps, les autres organisations non gouvernementales ou encore les associations de terrain qui jouent un rôle essentiel dans le repérage et l’identification des personnes en détresse seront aussi sollicitées.
Enfin, une information grand public et à destination des médecins de ville sera très prochainement diffusée.
Cette initiative renvoie aux récentes préconisations de l’Académie de Médecine qui vient de rappeler combien la situation sanitaire des personnes précaires est de plus en plus préoccupante. Elle fait également écho aux propos du Président de la République qui a insisté sur la nécessité des coopérations entre toutes les structures, notamment publiques, associatives et citoyennes.
« J’espère que cette initiative sera reprise dans d’autres régions voire d’autres spécialités médicales. Les CHU sont capables de réaliser des prouesses techniques dans bien des domaines, mais n’en oublient pas pour autant les principes fondateurs de l’hospitalisation et notamment : « ne laisser personne au bord de la route » conclut le Pr Viel.