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Fêter la recherche et l’innovation en CHU

Une soirée et une exposition itinérante fêtent la recherche et l'innovation en CHU. Le 10 décembre 2008, pour leur 7e édition, les Victoires de la Médecine ont remporté leur plus grand succès. Etait-ce le caractère historique des projections ? Les témoignages authentiques des découvreurs ? Leur combat pour sauver la vie de leur patient ? La liberté et le talent dont ils ont fait preuve pour transgresser les procédures habituelles et écrire les plus belles pages de la médecine ? Une chose est certaine, l'assistance a suivi avec émotion et enthousiasme la marche résolue du progrès médical conduit dans les Centres Hospitaliers Universitaires en un demi-siècle. Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative a honoré de sa présence la cérémonie, point d'orgue du cinquantenaire des CHU. L'événement n'est plus seulement parisien. En 2009, 10 villes de province vont pouvoir découvrir ces avancées majeures sélectionnées parmi les 78 premières mondiales. Première étape Lille du 11 au 19 décembre 2008, de 9h à 18h00 à la Faculté de Médecine Henri Warembourg, Avenue Eugène Avinée - Loos (59). Suivront Clermont-Ferrand, Strasbourg, Grenoble, Bordeaux, Amiens, Lyon, Marseille, Montpellier, Tours.

Une soirée et une exposition itinérante fêtent la recherche et l’innovation en CHU. Le 10 décembre 2008, pour leur 7e édition, les Victoires de la Médecine ont remporté leur plus grand succès. Etait-ce le caractère historique des projections ? Les témoignages authentiques des découvreurs ? Leur combat pour sauver la vie de leur patient ? La liberté et le talent dont ils ont fait preuve pour transgresser les procédures habituelles et écrire les plus belles pages de la médecine ? Une chose est certaine, l’assistance a suivi avec émotion et enthousiasme la marche résolue du progrès médical conduit dans les Centres Hospitaliers Universitaires en un demi-siècle. Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative a honoré de sa présence la cérémonie, point d’orgue du cinquantenaire des CHU.

L’événement n’est plus seulement parisien. En 2009, 10 villes de province vont pouvoir découvrir ces avancées majeures sélectionnées parmi les 78 premières mondiales. Première étape Lille du 11 au 19 décembre 2008, de 9h à 18h00 à la Faculté de Médecine Henri Warembourg, Avenue Eugène Avinée – Loos (59). Suivront Clermont-Ferrand, Strasbourg, Grenoble, Bordeaux, Amiens, Lyon, Marseille, Montpellier, Tours.

50 ans de progrès médical en 15 étapes

1958 – Découverte du système HLA
Pr Jean Dausset (Prix Nobel en 1980 pour cette découverte), AP-HP en collaboration avec P.W Medawar (USA)

La carte d’identité génétique de l’homme enfin dévoilée En 1952, le Pr Jean Dausset est le premier à observer l’agglutination de globules blancs à l’hôpital Saint-Antoine. En 1958, il découvre un groupe de globules blancs : c’est le premier antigène isolé du système HLA (Human Leucocyte Antigen, en anglais). Cette découverte pouvant paraître obscure pour un non initié est en réalité le point de départ du possible essor de la greffe : les greffes se feront désormais en prenant en compte la compatibilité tissulaire entre le donneur et le receveur.

Photo : Pr Laurent Degos

1958 – Découverte de l’anomalie génétique liée au mongolisme : la trisomie 21

Pr Raymond Turpin, Pr Jérôme Lejeune et Pr Marthe Gauthier, AP-HP
Une anomalie génétique est à l’origine du mongolisme En 1958, en examinant les chromosomes d’un enfant ‘mongolien’, les Prs Lejeune, Turpin et le Dr Gauthier constatent que l’un d’eux est en trois exemplaires au lieu de deux. La correspondance entre l’anomalie du chromosome 21 et l’état de handicap baptisé jusque là « mongolisme » a été décisive à plusieurs niveaux. Elle a permis de développer la cytogénétique, d’ouvrir la porte à la génétique actuelle et de mieux considérer les enfants atteints.

Photo : Jean-Marie le Méné, Clotilde Mircher

1959 – Transplantation rénale avec donneur apparenté
Pr Jean Hamburger, Pr Nicolas Economos, Pr Jean Vaysse, AP-HP

Geste de fraternité sans précédent : un homme offre un rein à son frère Le 25 décembre 1952, les Prs Hamburger, Economos et Vaysse réalisent la première greffe de rein avec donneur vivant. Le patient meurt en 3 semaines d’un rejet du greffon. En 1959, la même équipe médicale récidive avec une greffe rénale sur des faux jumeaux (donneur apparenté) couronnée de succès. Aujoud’hui, la greffe de rein est la plus pratiquée au monde.

Photo : Pr Christophe Legendre

1960 – Transplantations rénales réussies avec donneurs non apparentés
Pr René Kuss et Pr Marcel Legrain, AP-HP

La greffe de rein désormais possible en dehors du tissu familial C’est en 1960 que les Prs Küss, Legrain et Mathé réalisent, à l’hôpital Foch, la première greffe de rein en dehors de tout lien de gémellité. Le patient survit 4,5 mois, un record ! Une technique d’irradation, supprimant de façon transitoire la réponse immunitaire à l’origine du rejet du greffon, permet ce succès.

Photo : Pr Marc-Olicier Bitker

1965 – Premières rémissions d’une leucémie par exsanguino-transfusion
Pr Jean Bernard, AP-HP
La leucémie aiguë n’est plus une fatalité ! Dès 1947, le Pr Jean Bernard décide de traiter un patient leucémique condamné par la médecine de l’époque, par exsanguino transfusion (remplacer le sang malade par du sang sain). C’est un succès pour ce patient alors condamné. Après une première rémission, il ne survit pas mais cette découverte a permis de faire avancer la recherche. En 1965, Le Pr Jean Bernard obtient les premières rémissions durables et guérisons de leucémies aigues dans le monde.

1968 – Mise en place d’une bioprothèse pour remplacement de la valve mitrale
Pr Alain Carpentier, AP-HP

La prothèse biologique fait son entrée dans le corps… En 1968, le Pr Alain Carpentier pose la première bioprothèse cardiaque afin de remplacer une valve mitrale défaillante. Il remplace l’acier de la prothèse de Starr par des valves de porc et conçoit un traitement chimique pour éviter le rejet immunologique. Cette découverte assure un meilleur confort au patient et lui évite un traitement anti-coagulant à vie.

Photo : Pr Alain Carpentier

1972 – Première succès de greffe de moelle osseuse en bulle pour traiter un déficit immunitaire congénital chez un enfant
Pr Claude Griscelli, AP-HP

Une bulle de protection pour les enfants sans défense En 1969, le Pr Griscelli a l’idée de réaliser une structure stérile pour optimiser le traitement d’enfants présentant des déficits immunitaires sévères chez qui une greffe de moelle osseuse doit être pratiquée. En 1972, une première jeune patiente en bénéficie avec succès, suite à une greffe de moelle osseuse. Il utilise alors pour la première fois une bulle stérile en pré et post opératoire protégeant ainsi le patient pendant la période d’immunodépression.

Photo : Pr Claude Griscelli

1973 – Intervention par coelioscopie pour une grossesse extra-utérine
Pr Maurice-Antoine Bruhat et Dr Hubert Manhes, CHU Clermont-Ferrand

La coelioscopie chirurgicale au secours des femmes ! En octobre 1973, le Pr Maurice Antoine Bruhat et le Dr Hubert Manhes renoncent à la laparotomie (chirurgie classique à ventre ouvert) pour utiliser une nouvelle technique moins invasive, la coelioscopie et traiter ainsi une patiente souffrant d’une grossesse extra-utérine. Doté d’un équipement rudimentaire, ils réussissent, en faisant une petite incision, à aspirer l’oeuf logé dans la trompe. L’apporche est audacieuse car la coelioscopie sert à diagnostiquer et non à traiter.

Photo : Pr Maurice-Antoine Bruhat

1976 – Mise au point du vaccin contre l’hépatite B
Pr Philippe Maupas, et Pr Alain Goudeau CHU de Tours

Un vaccin pour enrayer le virus de l’hépatite B En 1976, le Pr Philippe Maupas et le Pr Alain Goudeau mettent au point le vaccin contre l’hépatite B. C’est l’aboutissement d’un travail initié dans les années 1970. Le premier vaccin contre le virus de l’hépatite B est produit à grande échelle en 1981 par l’Institut Pasteur.

Photo : Pr Alain Goudeau

1981 – Implantation d’une pompe à insuline chez un diabétique
Pr Jacques Mirouze, Pr Jean Louis Selam, CHU Montpellier

Le distributeur automatique et continu d’insuline enfin une réalité En septembre 1981, les Prs Jacques Mirouze et Jean Louis Sellam imaginent et implantent la première pompe à insuline programmable dans l’abdomen d’un patient diabétique mal équilibré par les injections classiques. Un exploit rendu possible grâce aux progrès en micro-électronique, au développement de biomatériaux et d’insuline rapide.

Photo : Pr Pr Jean Louis Selam

1983 – Ponction d’un ganglion par le Pr Willy Rosembaum (AP-HP) chez un patient ayant permis la découverte du virus HIV
par les Pr Françoise Barré-Sinoussi , Pr Luc Montagnier et Pr Jean-Claude Chermann, Institut Pasteur

L’union fait la force et permet d’identifier le virus du VIH ! En 1983, le Dr Willy Rozenbaum a l’idée de ponctionner un ganglion chez un de ses patients présentant un syndrome d’immunodéficience acquise encore non étiqueté. Ce prélèvement est adressé à l’Institut Pasteur où les Prs Barre-Sinoussi, Montagnier et Chermann identifieront le virus HIV (prix Nobel de médecine 2008).

Photos : Pr Françoise Barré-Sinoussi et Pr Luc Montagnier

1986 – Pose du premier stent endocoronnaire
Pr Jacques Puel, CHU Toulouse en collaboration avec deux radiologues les Pr Rousseau et Pr Joffre, CHU Toulouse, Inserm U858 12MR

Artère bouchée cherche ressort salvateur… En 1986, Le Pr Jacques Puel et deux radiologues, les Drs Hervé Rousseau et Francis Joffre posent le premier stent endocoronnaire. Ce petit « ressort », mis en place par voie sanguine, révolutionne la prise en charge des patients insuffisants coronariens qui auparavant bénéficiaient systématiquement d’un pontage. Ce treillis cylindrique métallique flexible maintient ouverte la paroi de l’artère. Une alternative prometteuse à la très lourde chirurgie cardiaque…

Photo : Pr Joffre

1988 – Greffe de cellules souches hématopoïétiques issues du sang du cordon ombilical pour un enfant souffrant d’une aplasie médullaire constitutionnelle
Pr Eliane Gluckman (AP-HP)

Le sang de cordon ombilical source de retour à la vie ! En 1988, le Pr Eliane Gluckman fait encore un pas dans la greffe en utilisant non pas un organe ou un tissu mais du sang de cordon ombilical riche en cellules « polyvalentes » comme le sont les cellules souches embryonnaires. Un jeune enfant souffrant d’une terrible maladie héréditaire, la maladie de Fanconi est ainsi sauvé. Ce type de « greffe » a une particularité extraordinaire : la compatibilité tissulaire est inutile ce qui multiplie les opportunités de traitement.

Photo : Dr Agnès Devergie

1993 – Stimulation sous thalamique pour traiter la maladie de Parkinson
Pr Alim-Louis Benabid et Pr Pierre Pollak, CHU Grenoble

L’électrostimulation au service des parkinsoniens Début 1993, les Prs Alim-Louis Benabid et Pierre Pollak marquent l’histoire de la neurochirurgie et de la neurologie, en implantant deux électrodes dans le cerveau (noyau sous thalamique) d’un patient atteint de la maladie de Parkinson permettant ainsi de générer une Stimulation Cérébrale Profonde (SCP). Des décharges électriques salvatrices sont déclenchées selon les besoins grâce à un boîtier thoracique. Cette technique est actuellement en cours de développement dans d’autres pathologies neurologiques ou psychiatriques.

Photo : Pr Pierre Pollak

2005 – Allogreffe du visage
Pr Bernard Devauchelle, CHU Amiens et Pr Jean Michel Dubernard, Hospices Civils de Lyon

Un nouveau visage pour retrouver le sourire… La France, pionnière dans le domaine de la greffe, l’a encore été en 2005 avec la première allogreffe de visage réalisée par le Pr Duvauchelle du CHU d’Amiens en collaboration avec le Pr Dubernard des Hospices Civiles de Lyon. Cette première ouvre la voie à la greffe complète du visage.

Photo : Pr Bernard Devauchelle et Pr Jean Michel Dubernard

Verbatim

Je suis heureuse qu’à l’occasion de ce jubilé, les Victoires de la médecine 2008 nous offrent la possibilité d’effectuer un bref retour en arrière sur les innovations françaises les plus marquantes, de 1958 à nos jours. Le rayonnement et les progrès d’une civilisation, se mesurent, en effet, à l’aune de ses avancées techniques, scientifiques et culturelles. L’histoire de la médecine est pour moi avant tout celle des hommes et des femmes qui s’engagent, sans relâche, pour mieux guérir, alléger la souffrance et améliorer la qualité de vie des malades.
Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative

Photo : Roselyne Bachelot-Narquin

Cette rétrospective de réussites uniques et superbes honore les CHU et je me félicite du travail accompli depuis la réforme Debré. Nos établissements ne sont pas toujours présentés sous leur meilleur jour. Ce soir prenons le temps d’apprécier le chemin parcouru et de fêter les CHU. A l’heure où s’entament un certain nombre de réflexions sur nos établissements, nous sommes forts de notre histoire et prêts à lancer de nouveaux projets, à relever de nouveaux défis.
Paul Castel, président de la Conférence des directeurs généraux de CHU, directeur général du CHU de Lyon

Photo : Paul Castel

Il faut encourager la recherche en réseau de cliniciens, de chercheurs et de malades.
Pr Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008

La médecine n’a pas vocation à prolonger la vie mais à redonner au malade la qualité de vie qu’il souhaite.
Pr Alain Carpentier

Quand on n’a pas de visage on est rien
Isabelle Dinoire, première personne greffée du visage dont la capacité à supporter les traitements a été saluée par les Pr Bernard Devauchelle et Jean Michel Dubernard

On passe d’une chirurgie ouverte à une chirurgie par les tubes
Pr Bernard Devauchelle

Confrontés à la nécessité de revoir ses modèles, la recherche va inventer de nouvelles formes de coopération entre public et privé Christian Lajoux, Président du Leem (Les Entreprises du Médicament) et Président de Sanofi-Aventis France

Les temps forts de la soirée
2 coups de chapeau ont été tirés à deux associations :

Douleurs Sans Frontières, Alain Serrie, Président Fondateur

Le Collectif Interassociatif Sur la Santé (CISS), Christian Saout, Président

La Fondation pour la Recherche Médicale a décerné un prix spécial Jean Bernard 2008

au Pr Olivier Hermine de l’Hôpital Necker et de l’Université Paris V – René Descartes pour ses recherches en hématologie.

A l’issue de la rétrospective, les médecins présents dans la salle ont voté en direct pour 3 avancées médicales qu’ils ont jugé particulièrement marquantes
1968 Mise en place d’une bioprothèse pour remplacement de la valve mitrale, Pr Alain Carpentier, AP-HP
1983 Ponction d’un ganglion par le Pr Willy Rosembaum (AP-HP) chez un patient ayant permis la découverte du virus HIV
par les Pr Françoise Barré-Sinoussi, Pr Luc Montagnier et Pr Jean-Claude Chermann, Institut Pasteur
1993 Stimulation sous thalamique pour traiter la maladie de Parkinson, Pr Alim-Louis Benabid et Pr Pierre Pollak, CHU Grenoble

Les Victoires de la médecine sont organisées chaque année par la société de production MVS

Pour en savoir plus

Le dossier de presse de l’exposition
Le dossier de presse de la soirée
Les 15 premières mondiales à l’honneur

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