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Greffe de foie : Rennes, 2ème centre français

Le CHU de Rennes vient de célébrer sa 2 000ème greffe de foie. Il s’affirme comme le 2ème centre français de transplantation hépatique tant pour le nombre d’interventions réalisées chaque année que pour les résultats obtenus (évaluation nationale par l’Agence de la Biomédecine). L’aventure commencée en 1978 se poursuit aujourd’hui à une toute autre échelle car depuis 2 109 greffes hépatiques ont été effectuées au total au CHU dont 122 en 2016,
Le CHU de Rennes vient de célébrer sa 2 000ème greffe de foie. Il s’affirme comme le 2ème centre français de transplantation hépatique tant pour le nombre d’interventions réalisées chaque année que pour les résultats obtenus (évaluation nationale par l’Agence de la Biomédecine). L’aventure commencée en 1978 se poursuit aujourd’hui à une toute autre échelle car depuis 2 109 greffes hépatiques ont été effectuées au total au CHU dont 122 en 2016, 1 700 patients sont suivis en post-greffe hépatique par le service des maladies du foie, 150 patients sont suivis au CHU pour des bilans pré-greffe et 95 sont inscrits sur liste en attente de greffe.
Retour sur près de 40 ans d’histoire de la greffe hépatique
Tout a débuté le 21 avril 1978, date de la réalisation de la première greffe de foie sous l’égide du Professeur Bernard Launois, Chef de service chirurgie hépatobiliaire et digestive. Le CHU de Rennes, était alors le 2ème établissement de santé en France après l’hôpital Paul Brousse et un des tout premiers au monde à tenter une telle opération. Nul doute que pour le CHU de Rennes la greffe hépatique allait devenir un traitement d’avenir. L’histoire lui a donné raison et au passage a marqué d’une pierre blanche le mois de janvier 2015. A cette date, les chirurgiens du service de chirurgie hépatobiliaire et digestive du CHU réalisent une intervention exceptionnelle en prélevant (sur donneur vivant) et en greffant seulement un quart de foie pour sauver un jeune patient atteint d’une tumeur cancéreuse. Un exploit !
A ce jour, la greffe est le traitement le plus performant des maladies graves du foie. Les équipes du CHU de Rennes et du Pr Karim Boudjema, Chef de service chirurgie hépatobiliaire et digestive, ont réalisé la 2 000ème greffe de foie le 28 février 2016.
La greffe de foie : seule solution pour certaines pathologies
Le foie a une remarquable capacité de régénération après la plupart des maladies qui le touchent. Cependant, dans certains cas, il peut subir des dommages irréversibles qui vont laisser des séquelles et nécessiter une greffe de foie. Actuellement, les maladies qui motivent une transplantation sont principalement les tumeurs du foie (31,5%), les cirrhoses liées à la l’alcool (26%), la retransplantation (7,9%), les cirrhoses post-hépatite C (6,9%).
Greffe de foi : un parcours en 8 étapes
La transplantation hépatique est l’une des activités hospitalières qui fait intervenir le plus grand nombre d’acteurs, tant pour le parcours du greffon que pour celui du patient greffé. Chaque maillon de la chaîne humaine compte pour garantir au patient les meilleures chances de réussite.
1- Le patient est d’abord pris en charge et suivi par les médecins du service des maladies du foie. Une fois le diagnostic posé et la nécessité d’une greffe identifiée, il est alors hospitalisé pour réaliser une batterie de tests et d’examens permettant de vérifier qu’il est bien éligible à la greffe hépatique.
2- Dans l’affirmative, il est inscrit sur la liste des patients en attente de greffe (liste nationale gérée par l’Agence de la biomédecine). Il bénéficie alors d’une préparation à la transplantation, par des traitements médicaux, un suivi psychologique et diététique.
3- Vient ensuite le prélèvement du greffon : lorsqu’un donneur potentiel est identifié, le consentement au don pour la greffe est recherché. C’est l’équipe de coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus qui a la lourde tâche de recueillir le consentement des familles des défunts pour autoriser les prélèvements d’organes puis organiser le prélèvement, voire le transport du greffon, en vue d’une transplantation.
4- Une véritable course contre la montre s’enclenche alors : le greffon peut venir de tout centre hospitalier français habilité à prélever. C’est l’équipe de prélèvement du centre hospitalier greffeur qui part chercher le greffon et le conduit vers son centre, par le moyen le plus rapide (route ou avion).
5- Pendant ce temps, le patient receveur est prévenu par l’hépatologue d’astreinte de greffe, puis l’équipe de coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus organise l’ensemble de la prise en charge. 
6- Le patient se rend au CHU pour la transplantation, intervention très complexe qui peut durer plusieurs heures, réalisée par les praticiens du service de chirurgie hépatobiliaire et digestive et assistés des anesthésistes et des professionnels soignants (infirmiers de bloc, infirmiers anesthésistes, aides-soignants…).
7- Le patient est ensuite hospitalisé en réanimation médicale pour une durée pouvant aller de quelques jours à quelques semaines. Une équipe pluridisciplinaire (hépatologues, chirurgiens hépatobiliaire et digestifs, réanimateurs médicaux, infirmiers, aides-soignants, diététiciens, psychologues, etc) l’accompagne dans son parcours.
8- Après avoir regagné son domicile, il fait l’objet d’un suivi post-greffe de la part des équipes du CHU. Il bénéficiera, toute sa vie, d’un traitement immuno-suppresseur (anti-rejet).
Recherche : le greffon, objet de toutes les attentions
Le Centre d’Investigation Clinique – CIC 1414, placé sous la responsabilité du Professeur Karim Boudjema pour la partie transplantation hépatique, est un soutien majeur à la pratique clinique sur l’analyse des résultats des greffes effectués mais également sur l’évaluation des traitements destinés à prévenir le rejet du greffon (traitements immuno-dépresseurs).
Un partenariat avec l’Institut National de la Recherche Agronomique INRA Saint Gilles et la start up bretonne Hemarina est également en cours afin d’améliorer les conditions de conservation des organes en attente de greffe grâce à une meilleure oxygénation du greffon.
Enfin, les équipes de chirurgiens du service de chirurgie hépato-biliaire et digestive assurent au quotidien la formation des plus jeunes. Dans cette mission d’enseignement, la pratique de la chirurgie de greffe est pleinement assurée garantissant la pérennité du programme. Aujourd’hui, dans le service, six chirurgiens sont autonomes sur la pratique de la greffe hépatique.
Chiffres clés de la greffe hépatique
– La 2000ème greffe de foie au CHU de Rennes a été réalisée le 28 février 2016
– 122 greffes hépatiques en 2016, nombres de greffes hépatiques à ce jour : 2 109
– Actuellement, 150 patients sont suivis au CHU pour des bilans pré-greffe et 95 sont inscrits sur liste en attente de greffe
– 1 700 patients sont suivis en post-greffe hépatique
– Le taux de survie globale des transplantés hépatiques à 10 ans est d’environ 57,7 %
– Liste d’attente en France pour une greffe hépatique : 2 422 personnes en 2016 (1264 au 1er janvier, 1 158 nouveaux inscrits dans l’année)
– Liste d’attente Grand Ouest pour une greffe hépatique : 564 personnes en 2016 (257 au 1er janvier, 307 nouveaux inscrits dans l’année)

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