Une intervention délicate, la greffe de selles (microbiote fécal) a été pratiquée avec succès pour la 1ère fois au CHU de Toulouse sur deux patients immunodéprimés, souffrant d'une grave infection de l’intestin (Clostridium Difficile) récidivante. L’un était atteint d’une leucémie et l’autre transplanté cardiaque. 4 mois après la première implantation et 2 mois après la seconde, aucune récidive d’infection n’a été constatée.
Une greffe de selles (microbiote fécal) a été pratiquée avec succès pour la 1ère fois au CHU de Toulouse sur deux patients immunodéprimés, souffrant d’une grave infection de l’intestin (Clostridium Difficile) récidivante. L’un était atteint d’une leucémie et l’autre transplanté cardiaque. 4 mois après la première implantation et 2 mois après la seconde, aucune récidive d’infection n’a été constatée.
Le Clostridium Difficile est une bactérie responsable d’infections du côlon se caractérisant par des inflammations sévères et des diarrhées. Le principal facteur de risque d’infection à Clostridium Difficile (ICD) est la prise d’antibiotiques chez les patients immunodéprimés qui perturbe le microbiote intestinal et amoindrit considérablement son effet barrière.
Le microbiote intestinal, plus communément appelé flore intestinale constitue une barrière naturelle contre les diverses bactéries. Il dégrade les substrats non digérés par l’intestin grêle. La dégradation de ces composés (glucides et protéines contenus dans les fibres alimentaires) génère la production de nombreux métabolites. Le microbiote agit sur le développement et la maturation du système immunitaire et du système nerveux central. Son fonctionnement peut être malmené par la prise d’antibiotiques, justement utilisées pour venir à bout bactérie Clostridium Difficile avec pour risque d’entretenir le dérèglement de la flore intestinale et de faire apparaître d’autres infections.
Chez les patients immunodéprimés, la plus fréquente des complications des ICD est la survenue de récidives multiples dues à un déséquilibre de la microflore intestinale caractérisée par une perte de la diversité microbienne et une difficulté du microbiote à se restaurer. L’impossibilité d’avoir recours aux antibiotiques représentait un défi thérapeutique majeur pour les cliniciens alors en incapacité de soigner durablement les patients. La transplantation de microbiote fécal (TMF) représente alors une alternative pertinente. Elle permet d’éviter la colectomie (ablation du côlon) dernière solution en cas de péritonite pour les malades les plus sévèrement atteints.
La réussite de ces greffes a mobilisé plusieurs équipes* des services du pôle digestif, d’hématologie, de réanimation, du SMIT (Service des Maladies Infectieuses et Tropicales), du laboratoire de bactériologie et de la pharmacie du CHU de Toulouse et de l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse-Oncopole.
*Médecine interne – Pôle Digestif (Pr. Alric), Médecine interne – Hématologie (Dr Delavigne), Réanimation (Dr Mari et Dr Picard), du SMIT (Pr. Delobel), du laboratoire de Bactériologie (Pr. Oswald) et de la ppharmacie (Dr Duhalde et Dr Puisset)
*Médecine interne – Pôle Digestif (Pr. Alric), Médecine interne – Hématologie (Dr Delavigne), Réanimation (Dr Mari et Dr Picard), du SMIT (Pr. Delobel), du laboratoire de Bactériologie (Pr. Oswald) et de la ppharmacie (Dr Duhalde et Dr Puisset)