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Juillet 2015 : Canicule, Vincent Lambert, 1ère mondiale, urgentistes

Focalisée sur la vague de chaleur et sur l'affaire Vincent Lambert, l'actualité du mois de juillet 2015 a aussi mis à l'honneur le CHU d'Angers, auteur de la 103ème première médicale mondiale. Dans sa sélection mensuelle, Réseau CHU retient également le temps de travail des urgentistes désormais ramené à 48h00.

Focalisée sur la vague de chaleur et sur l’affaire Vincent Lambert, l’actualité du mois de juillet 2015 a aussi mis à l’honneur le CHU d’Angers, auteur de la 103ème première médicale mondiale. Dans sa sélection mensuelle, Réseau CHU retient également le temps de travail des urgentistes désormais ramené à 48h00.

Canicule

En ce début du mois d’août, la canicule semble déjà un lointain souvenir pourtant elle a marqué l’actualité des premières semaines de vacances. Avec 51 départements en alerte orange canicule de niveau 3, la France était sur le pied de guerre avec en tête le spectre de la vague de chaleur de 2003.
"Boire régulièrement, ne pas se couvrir  trop". Ces conseils de prudence ont été largement diffusés par le Ministère, les établissements hospitaliers et relayés à qui mieux mieux par les réseaux sociaux. Marisol Touraine, Ministre de la Santé, a profité d’une visite d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) lyonnais, pour présenter Plan National Canicule 2015 et la campagne  de prévention : spots à la radio et à la télévision, affichettes apposées EPHAD et les kiosques à journaux. " La chaleur, c’est un risque sanitaire si on n’y prend pas garde. Il est de la responsabilité des pouvoirs publics, mais aussi de chacun d’entre nous, de faire attention en   cette veille de grands départs en vacances"  insistait la Ministre dont les propos ont été repris par l’AFP du 2 juillet. Le dispositif de prévention comprenait aussi l’activation d’un numéro de tél gratuit le 0 800 06 66 66 et l’ouverture d’une plateforme téléphonique pour répondre aux questions du public.
Les journaux s’intéressent aux conséquences de la chaleur sur la fréquentation des urgences. Les  Echos du 3 juillet reprennent la demande des médecins urgentistes de retarder les fermetures des lits et notent qu’en 4 jours les hôpitaux de Paris ont enregistré 4 décès dus à la canicule note le quotidien. "Pour autant, les urgences ne sont pas prises d’assaut, du moins pas plus que d’habitude" SOS Médecins relate un léger pic « L’activité a crû de 10-15 % mardi. On a 8.000 appels par jour,   dont à peu près un millier en lien avec la canicule ».
L’Express du 6 juillet interroge : "La France est-elle mieux préparée qu’en 2003 ?" Réponse affirmative. Le magazine rappelle les différents stades du Plan national canicule. Le troisième  "L’alerte canicule" est de la responsabilité des préfets qui interviennent après le lancement de l’alerte orange par Météo France. L’attention se porte en priorité sur les personnes les dites à risque -les enfants en bas âge, les personnes âgées et isolées-  recensées depuis 2004 par les mairies. "Le niveau 4 "mobilisation maximale" répond au passage en rouge sur la carte de vigilance météorologique. Il est déclenché au niveau national par le Premier  ministre, en cas de canicule intense."
Le magazine rappelle qu’à Paris, le préfet d’Île-de-France, en concertation avec la Mairie, a   activé un centre d’appel téléphonique (39 75). "Quarante appelants sont chargés de contacter près de   14 000 personnes dites à risques pour vérifier que tout va bien, dès 9h du matin.

En Suisse, la canicule "provoque un afflux record aux Hôpitaux Universitaires de Genève" titre Le Soir du 16 juillet. "Des lits ont été ajoutés dans les chambres qui accueillent parfois huit patients, d’autres   ont été ouverts dans des unités habituellement fermées l’été et du personnel supplémentaire a été   déployé dans les services." note le quotidien. Le CHU enregistre une hausse de 20% du nombre   d’hospitalisation de patients de tout âge, principalement des personnes souffrant de pathologies chroniques, des séniors et des malades cardiaques. Ces patients sont restés en moyenne 3 jours à l’hôpital avant de regagner leur domicile. 

Le CHU de Dijon a fait connaître par voie de presse les mesures qu’il avait exceptionnellement prises : acquisition massive de brumisateurs mis à la disposition des patients et du personnel, déploiement de climatiseurs mobiles sur l’ensemble des services d’urgences, utilisation de salles réfrigérées pour les solutés, le linge et les boissons. Les bâtiments ont été aérés et protégés : ouverture des fenêtres à partir de 22h, arrosage des terrasses, films plastiques réfléchissant sur les fenêtres sans store.. Une information largement relayée par la presse locale dont France 3 Bourgogne.

Vincent Lambert

Et toujours l’affaire Vincent Lambert qui oppose son épouse et ses amis qui veulent le "laisser partir" à ses parents et proches. Ces derniers ont déposé un recours contre la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui avait statué en faveur de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de leur fils, le vendredi 5 juin 2015. Le rejet de la procédure début juillet, ne met pas pour autant fin à la bataille   judiciaire familiale. Une tragédie suivie en direct par toute la presse française et une bonne partie des journaux francophones européens. Mi-juillet, la décision finale semble revenir au CHU de Reims qui engage une procédure en vue d’un arrêt des soins et convoque un conseil de famille le 15 juillet.
16 juillet, nième rebondissement, l’avocat des parents annonce à l’AFP que ses clients vont déposer une plainte à l’encontre du CHU de Reims et des médecins qui se sont occupés de leur fils pour "tentative d’assassinat et maltraitance".
3ème semaine de juillet, l’opinion publique apprend que de polémique en polémique, rien n’est encore décidé L’équipe médicale du CHU de Reims ne s’est pas prononcée pour l’arrêt des traitements et a saisi le procureur de la République. Le CHU de Reims explique que « les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires à la poursuite de la procédure ne sont pas réunies ». Il suspend donc la procédure placée sous sa responsabilité et plaide pour le rétablissement d’« un échange serein, dans l’intérêt de Vincent Lambert et de son accompagnement ». relate Le Monde du 23 juillet 2015.
Dans une tribune publiée dans l’OBS du 24 juillet, Eric Kariger ex-médecin du jeune homme au CHU de Reims, parti en juin 2014, dit son incompréhension. Selon lui "Toutes les interrogations médicales, juridiques, éthiques et déontologiques ont été résolues. Ma décision du 11 janvier 2014 de "laisser partir" Vincent Lambert s’inscrit dans le plus strict respect de sa situation singulière et du droit à chacun de ne pas subir d’obstination déraisonnable." Le praticien rappelle que "Les derniers examens cliniques de Monsieur Lambert ont confirmé la gravité de ses lésions cérébrales irréversibles associées à des troubles sévères de la déglutition rendant impossible toute hydratation ou nutrition efficace et sécurisée par voie orale." Il précise aussi que toutes les précautions juridiques ont été respectées.
Il regrette la décision de sa consœur le Dr Daniela Simon, médecin actuel de Vincent Lambert. Dans cette affaire comme dans beaucoup d’autres " L’excès de précaution est délétère. Mais aussi en matière de communication le choix (toujours dangereux) de ne pas communiquer a été poursuivi… Et ne pas communiquer, c’est communiquer… Et le silence a ses dangers face aux arrogances et mensonges des groupes qui cherchent à instrumentaliser cette tragédie familiale."
Et s’il juge légitime l’appel au ministre pour garantir la sécurité et celle de l’équipe qui soigne Vincent Lambert, le Dr Kariger estime que "personne n’a vocation à décider à la place d’un médecin…. Cette responsabilité nous a été confiée".
Agé de 38 ans, Vincent Lambert est plongé dans un état végétatif depuis un accident de la circulation  survenu en 2008.

1ère mondiale

Au chapitre des avancées thérapeutiques, le CHU d’Angers enregistre la 103ème premières mondiales avec une intervention sur une tumeur du rein qui limite les risques d’hémorragie : 1ère néphrectomie (ablation) partielle du rein avec occlusion hypersélective des vaisseaux irriguant la tumeur par voie endovasculaire. Cette prouesse angevine a été mise à l’honneur par TF1 le 4 juillet 2015 et par une large couverture presse.

Urgentistes : un temps de travail ramené de 60h00 à 39h00

39 heures de travail clinique et 9 heures réservées au travail « non clinique »  par semaine c’est la durée maximum légale du temps de travail des urgentistes depuis le 10 juillet 2015. Moins 12h00 par rapport aux 60 heures effectives jusqu’alors. Cette "mise en conformité avec la législation européenne" saluée par la profession n’est pas du goût des autres médecins hospitaliers. Dans la majorité, ils sont tenus de «travailler 48 heures par semaine», estime le professeur Stanislas Chaussade, président de la commission médicale (CME) du groupement Cochin, Broca et Hôtel Dieu,’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) dont les propos ont été repris par l’AFP et le Figaro du 30 juillet.
Marie-Georges Fayn   

 


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