Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Organoïde de vessie : 1ère mondiale toulousaine

En reconstituant, in vitro, une vessie en 3D à partir de ses propres cellules souches, des équipes partenaires toulousaines* ont créé le premier organoïde ou micro-organe de vessie au monde. Cette avancée majeure marque la 113ème première mondiale à mettre à l'actif des CHU et représente un espoir pour les patients souffrant d’un cancer de la vessie. Grâce aux tests sur l’organoïde, ils pourront bénéficier d’un traitement sur mesure, un pas de plus vient d’être accompli vers la médecine personnalisée.

En reconstituant, in vitro, une vessie en 3D à partir de ses propres cellules souches, des équipes partenaires toulousaines* ont créé le premier organoïde ou micro-organe de vessie au monde. Cette avancée majeure marque la 113ème première mondiale à mettre à l’actif des CHU et représente un espoir pour les patients souffrant d’un cancer de la vessie. Grâce aux tests sur l’organoïde, ils pourront bénéficier d’un traitement sur mesure, un pas de plus vient d’être accompli vers la médecine personnalisée.
Actuellement, tous les patients atteints d’un cancer de la vessie bénéficient de la même chimiothérapie, avec des résultats aléatoires. Certains d’entre eux obtiennent des résultats positifs tandis que d’autres ne voient pas leur état s’améliorer.  La reconstitution de la vessie malade de chaque patient à partir de ses propres cellules souches, suivie de tests médicamenteux sur l’organoïde ainsi créé, permettront aux médecins de déterminer le traitement ad hoc. En fonction des réponses de l’organoïde aux différents protocoles médicamenteux testés, le patient bénéficiera alors d’un traitement sur mesure, répondant parfaitement aux besoins de ses propres cellules. 
La prouesse a été annoncée dans un communiqué co-signé par le CHU de Toulouse, l’Inserm et Urosphere, Plate-forme de recherche en urologie expérimentale. Les instances ont rappelé que plusieurs équipes de recherche dans le monde travaillaient sur la reconstitution d’organoïdes humains (côlon, prostate, poumon, sein, pancréas) mais jamais aucune n’a créé un organoïde humain de vessie.  Jusqu’à maintenant, il était impossible de reconstituer l’épithélium de la vessie (les tissus qui tapissent l’intérieur de la vessie) dans sa vraie dimension, c’est-à-dire en 3 couches superposées. Or seules des cellules de la première couche, les cellules superficielles, pouvaient être prélevées et mises en culture pour analyse dans les cas d’inflammation afin d’en rechercher la cause (cancer, pathologies fonctionnelles, etc.).  L’obstacle est désormais levé puisque la mise en culture des cellules souches prélevées sur une vessie permet de la reconstituer telle qu’elle existe, c’est-à-dire dans son environnement cellulaire complet et dans ses 3 dimensions. Le modèle a été validé. On retrouve dans l’organoïde des cellules identiques avec les mêmes caractéristiques que dans la vessie.
Cette première phase, la reconstitution de l’épithélium d’une vessie saine dans toutes ses dimensions, a fait l’objet d’une présentation à l’Association Française d’Urologie en novembre 2016 sous l’autorité du Pr Xavier Gamé, chirurgien dans l’équipe de chirurgie urologique de l’hôpital Rangueil. C’est cette équipe qui prélève les cellules souches et possède la technique de mise en culture qui est réalisée à l’Inserm en collaboration avec Urosphere, une plateforme toulousaine de recherche en urologie expérimentale.
Trois autres phases sont prévues :

       – La reconstitution épithéliale à partir de cellules malades pour « fabriquer » un organoïde malade, porteur de tumeurs malignes par exemple,
   des tests médicamenteux sur l’organoïde malade,
 l’application dans la pratique clinique quotidienne.

Durant les premières phases du travail de recherche, le prélèvement des cellules souches est réalisé sur des patients cystectomisés, dont la vessie a été enlevée. Dans un deuxième temps, lors de la mise en œuvre de cette technique dans la pratique clinique courante, les prélèvements des cellules souches seront réalisés par endoscopie.
Financement
Ce projet, appelé ORGANOCAN et labellisé par le pôle Cancer-Bio-Santé (CBS), a été lauréat du Fonds Unique Interministériel (FUI) en 2014. Les équipes sont financées par la Banque Publique d’Investissement (BPI), l’ex-Région Midi-Pyrénées et Toulouse Métropole.
*Pr Xavier Gamé, Dr Jean-Baptiste Beauval, Département d’Urologie, d’Andrologie et de Transplantation rénale (Chef du département, Pr Michel Soulié), CHU de Toulouse  Dr Nathalie Vergnolle, Dr Audrey Ferrand, Institut de recherche en santé digestive (UMR Inserm / Université Toulouse III – Paul Sabatier / ENVT / Inra 1220) Dr Philipe Lluel, Dr Céline Rouget – Urosphere – Plate-forme de recherche en urologie expérimentale.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Violences : fin de l’omerta à l’hôpital

La semaine dernière, la Conférence des Doyens de facultés de médecine a publié un communiqué de presse co-signé avec l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (APHP), annonçant un engagement commun dans la lutte contre les violences au travail. Une déclaration qui fait suite aux récentes accusations de violences morales et sexuelles de Karine Lacombe à l’encontre du médecin urgentiste Patrick Pelloux.

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.