Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

#présidentielle2017 #Mutualité Française : 5 candidats au grand oral sur la santé

Invités par la Mutualité française, mardi 21 février, Emmanuel Macron (En marche), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Benoît Hamon (PS), Yannick Jadot (EELV) et François Fillon (LR) étaient au rendez-vous "Place de la santé" organisé au Palais Brognard pour présenter leur programme santé. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, pris par d'autres engagements, n'ont pu se livrer à l'exercice.
Invités par la Mutualité française, mardi 21 février, Emmanuel Macron (En marche), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Benoît Hamon (PS), Yannick Jadot (EELV) et François Fillon (LR) étaient au rendez-vous "Place de la santé" organisé au Palais Brognard pour présenter leur programme santé. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, pris par d’autres engagements, n’ont pu se livrer à l’exercice. 
Alors que 2 Français sur 3 n’ont pas confiance en l’avenir du système de santé
2 Français sur 3 n’ont pas confiance en l’avenir du système de santé et près de 3 sur 4 estiment que ce sujet n’est pas assez débattu dans la campagne électorale. L’enquête Harris interactive dévoilée en préambule de ce grand débat pose ainsi le contexte. Tout comme l’introduction Thierry Beaudet, président de la Mutualité française: "Les candidats se sont beaucoup exprimés sur la santé de la Sécurité sociale, nuance, en introduction de cette matinée. Mais ils ne se sont pas exprimés avec la même intensité sur la santé des Français." 
Or les préoccupations de ces derniers sont nombreuses, souligne Libération. A commencer par celle du "reste à charge", la part payée par les ménages après remboursement des soins par la Sécurité sociale et les complémentaires, qui a augmenté de 40% en quinze ans, pour représenter autour de 240 euros annuels et par habitant aujourd’hui.
5 minutes chacun pour dérouler son programme
En cinq minutes, chacun des candidats a eu l’opportunité de s’exprimer, avant de répondre aux questions des représentants de trois think tanks partenaires de la Mutualité (Terra Nova, Fondation Jean-Jaurès et Fondapol), puis à celles du public relayées via le site participatif Placedelasante.fr. 
"C’est une initiative salutaire de la Mutualité française", a salué Etienne Lefèvre dans Les Echos, l’occasion dans cette campagne présidentielle hors normes de reparler de dossiers de fond".
Déremboursement, petits risques et gros soins…
Premier à entrer sur scène, "Emmanuel Macron s’est illustré par ses attaques à l’encontre de François Fillon", relève Le Quotidien du Médecin, concernant notamment la distinction entre petit et gros risque. "Un déremboursement des soins, petits ou gros, n’a pas de sens. D’une part, on ne sait pas comment les définir et d’autre part, un petit soin a tôt fait de devenir un gros", a taclé le candidat d’En Marche. Affirmant qu’"aucun soin utile ne sera déremboursé", l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande s’est fait le chantre du remboursement à 100 % des soins dentaires, optiques et audioprothétiques, en assurant avoir été "le premier" des candidats à l’Élysée à porter cette idée.
"Les candidats rivalisent sur les remboursements", titre La Tribune, relevant que François Fillon "a définitivement enterré l’idée, décriée jusque dans son camp", de centrer l’assurance maladie sur les affections graves et de laisser mutuelles et assurances privées couvrir "les petits risques""J’ai voulu placer la santé au cœur de mon projet. Ça m’a valu d’être caricaturé, d’être dénoncé comme le chantre de la privatisation de la Sécurité sociale et le faux nez des assureurs privés", s’est plaint ce dernier lors de son audition.
Son projet révisé ressemble désormais sur nombre de points à celui d’Emmanuel Macron, estime le quotidien financier. Il propose notamment que l’Assurance maladie rembourse à 100% le coût de "lunettes de qualité" pour les enfants. Ce qui a donné l’occasion à l’ex-ministre de l’Economie de François Hollande d’ironiser:"Parfois on dit que vous n’avez pas de programme, mais on peut le recopier".
Autour du financement de la protection sociale 
De fait, François Fillon entend ramener l’assurance maladie à l’équilibre d’ici à 2022 en faisant 20 milliards d’euros d’économies en cinq ans et en maintenant l’objectif annuel d’évolution des dépenses maladie (ONDAM) sous 2%.
Interrogé de son côté, sur la répartition et le ciblage des aides à la complémentaire santé, Benoît Hamon a assumé un programme de 3,5 milliards d’euros par an versés essentiellement aux retraités, aux chômeurs de longue durée et aux étudiants.
Yannick Jadot a quant à lui opté pour une "vision plus large" du financement de la protection sociale, à lier avec les maladies professionnelles, le travail et la retraite. Le candidat EELV est favorable à un rôle accru des complémentaires et a affirmé sa volonté de limiter les dépassements d’honoraires "dans un certain nombre de secteurs et pour certains professionnels, dont les dépassements relèvent d’une certaine rente et non du juste soin ", rapporte Le Quotidien du Médecin.  
Nicolas Dupont-Aignan défend pour finir un système de santé fondée sur "une autre politique économique", passant par une relance ciblée de l’ONDAM à hauteur de "2,5% à 3%".Le candidat de Debout la France envisage par ailleurs de transférer sur la dépendance et le handicap le milliard d’euros aujourd’hui consacré à l’aide médicale d’État (AME), qui serait alors supprimée.
Un choix de traitements pour soigner l’hôpital 
"Très cher", "surchargé": l’hôpital va mal. Le Parisien relève ainsi le constat partagé par les principaux candidats et " les traitements " qu’ils préconisent de lui administrer.
François Fillon mise notamment sur la chasse aux soins inutiles, au "recours excessif à l’hôpital", aux fraudes et abus, à la "bureaucratie excessive" ainsi que sur le développement du numérique. Le candidat de droite a du reste réitéré sa volonté de supprimer des postes de fonctionnaires, "principalement dans les fonctions administratives" mais pas chez les soignants. Il veut aussi augmenter le temps de travail dans les hôpitaux tout en améliorant "les perspectives de carrière et de salaires".
"Pilier de notre système de santé", l’hôpital "coûte très cher", a déclaré Emmanuel Macron qui avance "un cadrage global permettant de maintenir l’ONDAM à 2,3% en 2018-2022", avec un "plan d’investissement dans l’hôpital et l’innovation médicale de 5 milliards d’euros sur la période". "Nous devons aujourd’hui améliorer l’organisation de l’hôpital en le décloisonnant", a-t-il insisté, proposant pour cela "de plafonner à 50%" la tarification à l’activité des hôpitaux (T2A), de "renforcer l’autonomie des hôpitaux" ou encore "d’élargir" les groupements hospitaliers de territoire (GHT) pour une meilleure organisation en amont de l’offre de soins.
Pour Benoît Hamon, il faut également revoir le financement de l’hôpital qui repose sur la tarification à l’activité (T2A).  Le candidat le socialiste évoque en outre l’introduction "d’un financement forfaitaire".
La prévention s’affiche aux programmes
La santé environnementale et la prévention ont aussi trouvé place dans le débat. "Un sujet qui reviendra en boucle dans la bouche de tous les candidats", note Libération. Benoît Hamon a enchaîné les propositions visant à lutter contre les addictions, les perturbateurs endocriniens, les particules fines, les maladies la sédentarité (par le remboursement de l’activité physique prescrite. Emmanuel Macron propose pour sa part un service sanitaire de trois mois pour 40 000 étudiants afin de "développer des actes de prévention" dans les entreprises et les écoles. 
Des messages ciblés… et peu de mesures conrètes pour les financements
"Chaque candidat s’adresse en particulier à une catégorie de professionnels de santé, analyse pour résumer François Beguin, dans Le Monde: (François Fillon aux médecins libéraux, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon aux personnels hospitaliers) sans pour autant prendre le risque de se mettre les autres à dos. Benoît Hamon ne propose pas de contrainte à l’installation pour les jeunes médecins et François Fillon assure qu’il ne supprimera pas de postes de soignants dans les hôpitaux".
"Les propositions d’économies et de financements supplémentaires sont limitées voire inexistantes", déplore pour sa part Etienne Lefèvre dans Les Echos. "La vente à l’unité des médicaments préconisée par Emmanuel Macron éviterait certes le gâchis des boîtes inutilisées, mais le nouveau système serait extrêmement complexe à mettre en œuvre pour des économies qui se chiffreraient en centaines de millions d’euros, pas en milliards".
De même évoquant, les mesures évoquées par François Fillon le journaliste estime que celui-ci "doit clarifier ses intentions sur le partage des rôles entre la Sécurité sociale et les complémentaires santé".
Quant à la suppression de l’aide médicale d’Etat pour les sans-papiers prônée par le Front national, "outre son aspect contestable sur le principe, elle occasionnerait un accroissement global des dépenses: faute de soins prodigués à temps chez le médecin, il y aurait davantage d’interventions lourdes à l’hôpital", prévient Etienne Lefevre.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

CHU de Saint-Etienne : 40 centres maladies rares labellisés

Le mois dernier a eu lieu la Journée internationale des maladies rares. L’occasion pour le CHU de Saint-Etienne d’annoncer la labellisation pour cinq ans de quarante centres d’expertise, tous dédiés à la prise en charge de ces pathologies. Une décision ouvrant la voie à de nouvelles perspectives en termes de prise en charge et de suivi des patients.

Au CHU de Nîmes, on veille à la qualité du sommeil

Ce mois de mars a été marqué par la 24e Journée internationale du sommeil, encadrée au CHU de Nîmes par le service des Troubles du Sommeil et Acupuncture et l’Institut national du Sommeil et de la Vigilance (INSV). L’occasion pour ces deux acteurs de revenir sur les gestes simples à mettre en place pour favoriser un bon sommeil, notamment l’activité physique.