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Infections nosocomiales : l’efficacité d’une approche ciblée

Deux équipes associées nantaise et australienne viennent de démontrer le rôle central des cellules dendritiques dans la susceptibilité aux infections nosocomiales, ce qui en fait une cible thérapeutique majeure. La modulation de ces cellules, ou la substitution de leurs fonctions défaillantes (par exemple injection d’interleukine 12), pourraient améliorer la prévention et le traitement des infections nosocomiales, tout en diminuant la l’émergence de bactéries résistantes.

Deux équipes associées nantaise et australienne viennent de démontrer le rôle central des cellules dendritiques dans la susceptibilité aux infections nosocomiales, ce qui en fait une cible thérapeutique majeure. La modulation de ces cellules, ou la substitution de leurs fonctions défaillantes (par exemple injection d’interleukine 12), pourraient améliorer la prévention et le traitement des infections nosocomiales, tout en diminuant la l’émergence de bactéries résistantes. Ces résultats ont été obtenus dans le cadre d’une collaboration internationale entre l’équipe de réanimation chirurgicale dirigée par le Pr Karim Asehnoune et le Dr Antoine Roquilly au CHU de Nantes  et celle du Pr Jose Villadangos à l’Université de Melbourne (Victoria, Australie). L’information a été publiée dans la revue Immunity* – l’une des plus prestigieuses revues mondiales en immunologie. 
Un état d’immunodépression « postcritique » se développe dans les jours qui suivent une hospitalisation en réanimation. Cette immunodépression observée dans les suites de toute pathologie aigue (chirurgie, traumatisme, lésion cérébrale aigue ou infection) est associée à la survenue des infections nosocomiales. Leur incidence et notamment celle des pneumonies atteint 40% en réanimation pour les patients sous ventilation mécanique. Ces infections induisent une augmentation des coûts de prise en charge et également du risque de décès. 
Les interventions de prévention et de traitement des pneumonies actuellement proposées ciblent la réduction de l’inoculum bactérien, notamment par l’utilisation d’antibiothérapie préventive ou curative. Ces stratégies induisent l’émergence de résistance bactérienne et participent donc à une course perpétuelle pour le développement de nouveaux antibiotiques.  
La découverte australo-nantaise change la donne. Des immuno-interventions ciblant la réponse immunitaire de l’hôte pourraient participer à la prévention et au traitement des infections nosocomiales, et ainsi limiter l’émergence de résistance bactérienne, principale menace sanitaire des 10 prochaines années selon l’OMS.
*Immunity est un journal mensuel qui publie des articles de recherche et des examens d’intérêt général dans toute la discipline de l’immunologie

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