Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Règles : les connaissances sur les chocs toxiques et sur l’usage des tampons progressent grâce aux femmes

Souvenez-vous... Confronté à une augmentation des chocs toxiques liés aux règles, le Centre national de référence CNR)du staphylocoque des HCL avait lancé en octobre 2016 une vaste collecte de tampons via les relais des médias et réseaux sociaux. L'opération avait été un succès. Le centre avait reçu suffisamment d’échantillons pour appliquer différents tests et analysé plus de 700 tampons. Aujourd'hui l'établissement publie des résultats rassurants et prolonge ses travaux avec une nouvelle enquête sur l'usage des tampons et sur la connaissance qu'en ont les femmes.
Souvenez-vous… Confronté à une augmentation des chocs toxiques liés aux règles,  le Centre national de référence  (CNR) du Staphylocoque des HCL avait lancé en octobre 2016 une vaste collecte de tampons via les relais des médias et réseaux sociaux. L’opération avait été un succès. Le centre avait reçu suffisamment d’échantillons pour appliquer différents tests et analysé plus de 700 tampons. Aujourd’hui l’établissement publie des résultats rassurants et prolonge ses travaux avec une nouvelle enquête sur l’usage des protections périodiques et sur la connaissance qu’en ont les femmes. 
Les chercheurs ont retenu les marques les plus utilisées ainsi que des tampons ayant des compositions différentes. Ils ont essayé de reproduire les conditions de culture se rapprochant le plus de celles du vagin avec peu d’oxygène… Premier enseignement : aucune protection ne favorise la croissance ni la production de la toxine.
Les tests montrent que les tampons ne favorisent pas la croissance ni la production de la toxine 
Contrairement au tampon Rely® retiré du marché dans les années 80 aucun dispositif vaginal ne stimule la production de la toxine TSSTT-1 qui déclenche le choc toxique. Certains tampons ont même un effet protecteur. Cet effet est principalement lié à leur structure et de façon plus faible à leur composition : la densité de fibres semble jouer un rôle majeur. L’équipe n’a pas observé de relargage par les tampons de produit ayant un impact sur le staphylocoque.
Autre enseignement : les coupes menstruelles seraient moins sures que les tampons
D’un diamètre plus important que les tampons, les coupes menstruelles permettent une arrivée d’air et donc d’oxygène plus importante et favorisent davantage la croissance du staphylocoque ainsi que la production de la toxine. Les règles d’utilisation des coupes menstruelles doivent s’inspirer de celles des tampons. Ne pas les porter la nuit pendant son sommeil et le jour plus de 6 heures. 
Une estimation difficile du nombre de cas…
En France, la surveillance des chocs toxiques liés aux règles  repose sur les données recueillies par le Centre national de référence des staphylocoques. Tous les cas recensés au CNR sont le fait de déclarations spontanées des cliniciens ou des microbiologistes. Ainsi, depuis que le CNR des staphylocoques recense ces cas, une augmentation continue des déclarations spontanées a été enregistrée  entre les années 2000 et 2010 suivis d’une moyenne de 20 cas recensés chaque année après. Un plus grand nombre de cas ne signifie pas pour autant une croissance des infections mais peut traduire une plus grande sensibilité au problème due à la notoriété grandissante du centre et aussi à un meilleur diagnostic de la pathologie. Le CNR et Santé Publique France travaillent conjointement sur l’analyse des données du  PMSI *. Croisées avec les cas recensés au CNR, elles fourniront une évaluation correcte de l’incidence des cas en France, tout au moins pour ce qui est des cas admis que ce soit aux urgences et/ou hospitalisés. 
Une grande enquête pour le bon usage des protections périodiques
D’après les 1ers résultats tranquillisants sur la qualité des dispositifs vaginaux et le recoupement de différents témoignages, le choc toxique semble résulter d’un défaut d’information des utilisatrices. C’est pourquoi le centre de référence du Staphylocoque a besoin de données sur l’utilisation des tampons ainsi que sur l’éducation données aux femmes sur le sujet afin d’identifier comment améliorer les pratiques. Il lance une grande enquête nationale pour trouver les réponses et invite les femmes à renseigner une cinquantaine de questions à l’URL https://clarolineconnect.univ-lyon1.fr/resource/open/claroline_survey/134300
Un grand merci à toutes celles qui prendront le temps de répondre pour faire avancer la connaissance sur la prévention du choc toxique staphylococcique d’origine menstruelle.

*Données hospitalières codant toutes les pathologies

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”