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Septembre 2017 : 11 vaccins obligatoires – Levothyrox (suite) – stratégie santé 2022…

Levée de boucliers contre l'annonce par Agnès Buzyn des 11 vaccins obligatoires, l'ancienne formule du levothyrox provisoirement réhabilitée, le plan santé du gouvernement Macron en marche, 2 premières mondiales et un cas de conscience en CHU, démission de David Gruson du poste de délégué général de la FHF.

Levée de boucliers contre l’annonce par Agnès Buzyn des 11 vaccins obligatoires, l’ancienne formule du levothyrox provisoirement réhabilitée, le plan santé du gouvernement Macron en marche, 2 premières mondiales et un cas de conscience en CHU, démission de David Gruson du poste de délégué général de la FHF

1er septembre – Agnès Buzyn rend obligatoire 11 vaccins 

La ministre de la Santé jette un pavé dans la mare des antivaccins et des tenants de "la vaccination libre" avec l’annonce officielle, le 1er septembre, qu’à partir du 1er janvier 2018, 8 nouveaux vaccins (en plus des 3 déjà obligatoires) devront être inscrits dans le carnet de santé des enfants de moins de 2 ans. Ces 8 vaccins, jusque-là seulement «recommandés», concernent : la coqueluche, la bactérie Haemophilus influenza, l’hépatite B, le méningocoque C, les oreillons, le pneumocoque, la rougeole, la rubéole. L’ensemble de la presse suit la polémique qui a généré manifestations et débats tout le mois durant.
Une bonne couverture vaccinale a un impact économique, explique en tout état de cause Sante-Magazine.fr arguant d’une étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) révélant qu’un taux de vaccination suffisant permet non seulement d’obtenir des bénéfices sanitaires à grande échelle, mais également de renforcer la rentabilité économique.
A savoir: chaque année, la vaccination permet d’éviter 2 à 3 millions de décès, selon l’OMS. Et les cas de décès et d’invalidité évités grâce à la vaccination au cours de ces deux décennies devrait entraîner des gains de productivité permanents respectivement estimés à 330 milliards de dollars et 9 milliards de dollars. L’article précise que "les estimations montrent que les vaccinations pratiquées entre 2001 et 2020 permettront d’éviter plus de 20 millions de décès et d’économiser 350 milliards de dollars en coûts sanitaires.
Agnès Buzyn, de radios en télés, n’a eu de cesse de rassurer sur ces mesures. "Les 11 vaccins, ce sont ceux du calendrier vaccinal des enfants aujourd’hui. Ce sont ceux que reçoivent déjà les enfants dont les parents souhaitent qu’ils soient vaccinés, c’est à dire 80% des enfants français”, explique-t-elle le 20 septembre au micro de Patrick Cohen sur Europe1. Elle l’assure, sa mesure ne perturbera pas les usages déjà en cours: “Ce que je rends obligatoire, c’est un calendrier vaccinal qui existe déjà, et qui est déjà utilisé par 80% des enfants français”. 
Le 26 septembre, sur BFMTV elle précise qu’il n’y aura pas de clause d’exemption pour les familles qui ne voudraient pas vacciner leurs enfants de ces 11 vaccins obligatoires. Elle assure néanmoins que les parents qui ne respecteraient pas cette règle ne seront pas sanctionnés pénalement. "Je veux rendre la confiance par l’obligation", a-t-elle insisté. 

15 septembre –  Levothyrox : le retour

Dernier rebondissement du feuilleton sanitaire autour du Levothyrox: Agnès Buzyn annonce, le 15 septembre que l’ancienne formule du médicament prescrit aux malades de la thyroïde, sera provisoirement disponible sous quinze jours dans les pharmacies, rapportent Le ParisienLe Figaro, Libération. Le ministère de la Santé précise cependant qu’«à terme, cette formulation ne sera plus disponible, car la nouvelle est meilleure».
Il est également demandé à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), accusée par des malades de "manque de transparence", de mettre sur son site toutes les études et informations liées au Levothyrox. Le Parisien rappelle que «la nouvelle formule entraîne, chez certains patients, vertige, perte de cheveux, douleurs musculaires…» Tandis que de nombreuses plaintes ont été déposées contre X, la justice a annoncé avoir ouvert une enquête.(source: Presse.inserm.fr)
Cette crise aura une nouvelle fois mis en lumière l’important travail d’alerte des associations de patients qui ont suivi le dossier au jour le jour et rendent compte de leur engagement  comme le fait "vivre sans thyroïde" sur son forum . L’affaire aura aussi révélé l’action et le ressenti des professionnels de santé "en bout de chaîne" à travers leurs blogs cf le texte de décryptage extrait d’un blog d’un pharmacien. Au-delà, c’est le traitement traditionnel de l’actualité qui est remis en cause. Plus réactifs et plus ouverts au débat, les réseaux sociaux confirment leur place prépondérante dans le circuit d’information. Ils se révèlent étonnement plus pondérés que la presse et souvent plus affûtés que la presse. cf tous les tweets avec #Levothyrox.

18 septembre – La feuille de route "Santé" du gouvernement Macron

Agnès Buzyn dévoile, lundi 18 septembre, les premières orientations de sa stratégie nationale de santé à travers quatre grands axes. A savoir «la prévention et la promotion de la santé, tout au long de la vie et dans tous les milieux»«la lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la sant黫accroître la pertinence et la qualité des soins» et «l’innovation, sous toutes ses formes: organisationnelle, médicale, technologique, numérique»
«La Stratégie nationale de santé est lancée!», titre ainsi Infirmiers.com, expliquant comment cette stratégie trouve son assise sur la base du dernier rapport du Haut conseil de la santé publique. La ministre de la Santé a annoncé dans le même temps l’ouverture d’une consultation publique qui donnera la parole aux professionnels de santé comme aux usagers. Une fois ce cap fixé, un décret devra préciser les réformes envisagées sur les cinq prochaines années d’ici la fin décembre. Cette communication a été largement reprise et commentée par l’ensemble des médias. 
«La stratégie nationale de santé met le cap sur la prévention», relève en l’occurrence Le Figaro, précisant que la ministre a souligné qu’il s’agissait là d’«une ambition forte portée par le premier ministre et le président de la république». Et d’ajouter: «Que cela soit en matière de lutte contre le tabagisme, de nutrition, ou de sexualité, par exemple, il est nécessaire de reconnaître ce temps de l’éducation à la santé».

2 premières médicales mondiales par les CHU de France

La recherche portée par les CHU a aussi ce mois-ci tenu le haut du pavé des actualités médicales. Avec notamment une 1ère mondiale à Amiens: l’EEG d’un nouveau-né d’une précision inégalée. Un enregistrement électroencéphalographique Haute Résolution (EEG HR) à 128 électrodes a été réalisé au CHU d’Amiens chez un nouveau-né prématuré de 30 semaines avec une précision jamais atteinte. Le CHU de Lille s’illustre dans la même catégorie avec une 1ère mondiale dans le traitement laser des tumeurs du cerveauCe dispositif innovant de prise en charge des glioblastomes permet à la fois de minimiser le risque chirurgical et celui de récidive de ces tumeurs cérébrales malignes. 
Il ne s’agit rien moins que les 117e et 118e premières mondiales médicales réalisées par des CHU de France.

Et, à Lyon, un joli cas de conscience…

Une autre actualité émanant des CHU a par ailleurs défrayé la chronique. Celle d’un patient qui après 15 ans dans «état végétatif» suite à un accident de la route, a récupéré une conscience minimale grâce à une stimulation électrique du nerf vague. Ce résultat, publié dans la revue Current Biology, a été obtenu par une équipe lyonnaise associant l’Institut des sciences cognitives-Marc Jeannerod (CNRS–université de Lyon) et les Hospices civils de Lyon.
Selon Lionel Naccache, de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM, hôpital de la Pitié-Salpêtrière) à Paris, qui n’a pas participé à l’étude, «cette avancée très importante ouvre une nouvelle piste thérapeutique pour des patients à l’état de conscience altérée ».
Libération publie une interview d’Angela Sirigu, directrice de recherche au CNRS qui a supervisé ce projet. Jacobo Sitt, chercheur Inserm, souligne cependant que « c’est une étude portant sur un seul patient ». (Sources : Le MondeLe Figaro, La CroixPresse.inserm.fr)

27 septembre – David Gruson quitte la FHF

Un dernier événement a agité, en fin de mois, le Landernau hospitalier. Le mercredi 27 septembre dans un communiqué officiel :«La FHF annonce le départ de son Délégué Général, David Gruson», précisant «Après une réunion du Bureau de la Fédération hier soir, celui-ci a remis sa démission ce matin au Président, qui l’a acceptée.»
«Attentif au bon fonctionnement de la Fédération et à l’exercice de sa mission, le Président, en lien avec le Bureau, annoncera dans les prochaines heures les mesures qui permettront de garantir la continuité d’action de la Fédération».
L’information a été reprise par l’ensemble de la presse médicale, alors que David Gruson réagissait sur le réseau social Twitter. 
En coulisse, les jours précédant cette décision, la communauté hospitalière s’est retrouvée divisée entre les partisans de l’un et de l’autre des deux dirigeants de la puissante organisation. Peu ont osé prendre la parole publiquement, à l’instar de Jacques Trévidic, président de la Confédération des praticiens hospitaliers (CPH), rapporte Le Quotidien du Médecin.
En milieu d’après-midi, la FHF a confirmé que Cédric Arcos, délégué général adjoint de l’organisation, allait assurer la succession « par intérim » de David Gruson.
Betty Mamane

 

                                                      Relay H, un réseau très hospitalier

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