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Victoires de la médecine : Sous le signe de la diffusion et de la transmission du savoir médical

En rendant hommage à cinq lauréats des précédentes éditions, les Victoires de la médecine 2010 mettent l'accent sur une tradition à l'origine de l'excellence du système de soins français : la qualité de la formation médicale, apprentissage qui s'inspire du modèle du compagnonnage. Cette année, un jury composé de cinq « seniors » a eu la responsabilité de sélectionner les 13 équipes à l'origine d'avancées thérapeutiques emblématiques. Le palmarès final sera établi par les médecins présents dans la salle qui éliront les 6 lauréats par vote électronique. Rendez-vous le 2 décembre à 19h45 au Casino de Paris.

En rendant hommage à cinq lauréats des précédentes éditions, les Victoires de la médecine 2010 mettent l’accent sur une tradition à l’origine de l’excellence du système de soins français : la qualité de la formation médicale, apprentissage qui s’inspire du modèle du compagnonnage. Cette année, un jury composé de cinq « seniors » a eu la responsabilité de sélectionner les 13 équipes à l’origine d’avancées thérapeutiques emblématiques. Le palmarès final sera établi par les médecins présents dans la salle qui éliront les 6 lauréats par vote électronique. Rendez-vous le 2 décembre à 19h45 au Casino de Paris.

Sous le parrainage du Professeur Alain Carpentier, les Victoires 2010 se dérouleront en présence de grands noms de la médecine, de personnalités issues du monde politique, de célébrités engagées dans de grandes causes et de plus de 1 000 praticiens. Au cours de la cérémonie un « Coup de chapeau » à une personnalité médicale de renommée internationale et un « Prix Spécial » pour récompenser une action du réseau français « Ville Santé » de l’OMS seront également décernés.

Composition du jury 2010 qui a sélectionné 13 équipes parmi les 59 candidatures présentées par 23 CHU

– Cancérologie, Pr Gilles Calais du CHU de Tours
– Cardiologie, Pr Alain Cribier du CHU de Rouen
– Chirurgie, Pr Hugues Duffau du CHU de Montpellier
– Neurologie, Pr Alim Louis Benabid du CHU de Grenoble
– Technologie, Pr Afshin Gangi et le Dr Xavier Buy du CHU de Strasbourg

6 disciplines médicales : Cancérologie, Cardiologie, Chirurgie, Neurologie, Technologie médicale et Réseaux de soins, 13 nominés, 11 villes de France à l’honneur

CANCEROLOGIE
– Dr Jacques Guyotat – Hôpital Neurologique de Lyon
Rendre des tumeurs cérébrales fluorescentes pour mieux les opérer

Le glioblastome est la tumeur cérébrale primitive la plus fréquente. Maligne, elle pose un réel défi aux neurochirurgiens car elle est « infiltrante ». Il est difficile de la repérer à l’oeil nu puisqu’elle se niche au coeur du tissu cérébral. Pour améliorer la qualité des résections, le Dr Guyotat a adapté une technique allemande fondée sur la fluorescence. Le patient ingère une poudre qui, une fois digérée et passée dans le sang, rend la tumeur fluorescente. A l’aide d’un microscope adapté, le chirurgien repère alors toute l’étendue de la tumeur.

– Dr Sylvain Morinière – CHU de Tours
Un nouveau robot pour opérer les cancers ORL par la bouche

Jusqu’à présent, pour opérer des lésions cancéreuses situées dans les parties profondes de la gorge, il était nécessaire d’effectuer de grandes incisions au niveau du cou pour accéder aux tumeurs et pouvoir les retirer. Avec ce nouveau robot, plus besoin d’inciser. Il comporte en effet deux bras, totalement mobiles et très précis, équipés d’instruments de petite taille permettant d’atteindre, par la bouche du patient, les parties profondes de la gorge. Pendant l’opération, le chirurgien contrôle à distance sur sa console les bras du robot à l’aide de manettes. Grâce au robot et à ses manettes, le chirurgien dispose de toute l’agilité nécessaire pour opérer sans inciser des tumeurs situées par exemple dans le pharynx.

CARDIOLOGIE
– Pr Jean-Pierre Favre et Dr Marco Vola – CHU de Saint-Etienne
Monitorage myocardique par microdialyse peri-opératoire en chirurgie cardiaque

L’arrêt du coeur pendant les opérations cardiaques entraine des dommages qui sont difficiles à estimer. Ces coeurs « traumatisés » font parfois des infarctus postopératoires. Le Dr Vola a mis au point un système qui permet de surveiller l’état du coeur pendant et après l’opération. A l’aide d’une membrane dialysante implantée dans le muscle du myocarde, l’équipe chirurgicale relève le niveau des métabolites secrétés par le tissu intercellulaire. Ces niveaux permettent une éventuelle intervention avant que les dommages occasionnés au coeur ne soient trop importants.

– Pr Thierry Patrice – CHU de Nantes
Un nouveau test pour mesurer la résistance d’un individu à l’oxydation

L’équipe du Pr Thierry Patrice a mis au point un test mesurant la résistance d’un individu à l’oxydation dans différentes situations cliniques où les défenses anti-oxydantes sont justement affectées (cancers, diabète, infarctus…). Chaque personne a une capacité différente à résister à l’oxydation variant en fonction des périodes, du vieillissement, et évidemment de son état de santé. Grâce à la mise au point de ce test, il est aujourd’hui possible de savoir très précisément lorsque ces défenses sont dépassées et donc, éventuellement, de mettre en place une médication anti-oxydante adaptée aux besoins du patient. Ce nouveau test permettra, pour la première fois, de quantifier très finement cette résistance aux espèces oxydantes, individu par individu et d’imaginer, pourquoi pas, des nouveaux agents anti-oxydants.

CHIRURGIE
– Pr Stéphan Haulon – CHRU de Lille
Une nouvelle prothèse mutlibranches adaptable à tous les anévrismes de l’aorte

Depuis quelques années, le traitement endovasculaire par prothèse des anévrismes remplace la chirurgie conventionnelle : le chirurgien place une artère synthétique pour remplacer l’artère malade sans ouvrir le ventre. Cependant, il est souvent limité en raison de l’aspect tubulaire de la prothèse qui ne peut être placée que dans des segments rectilignes de l’aorte (Il ne peut pas y avoir de ramifications de l’aorte qui naissent à cet endroit). C’est pourquoi de nombreux patients, en raison d’une localisation de l’anévrisme défavorable, continuent d’être opérés par chirurgie conventionnelle, c’est-à-dire en ouvrant le ventre. Avec cette innovation, ils peuvent désormais bénéficier, comme les autres, de ce traitement endovasculaire. Cette nouvelle prothèse multibranche permet de s’adapter parfaitement à la forme de l’aorte et de toutes les ramifications y naissant. Pour chaque patient, et donc chaque morphologie, la prothèse est modélisée par ordinateur, en s’appuyant sur une image de scanner de l’aorte, afin de s’adapter parfaitement à la forme de l’aorte du patient. En résumé, avant la prothèse était un simple tuyau qui ne pouvait pas être placé n’importe où au niveau de l’aorte, maintenant cette nouvelle prothèse permet de soigner tous les anévrismes quelque soit leur localisation dans l’aorte.

– Pr Laurence Kessler – Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Greffe combinée de poumon et d’îlots pancréatiques dans la mucoviscidose

La mucoviscidose est une maladie mortelle affectant à la fois les capacités respiratoires et le système digestif (diabète). Si la greffe des poumons permet de prolonger la vie des patients dont les capacités respiratoires propres arrivent à terme, elle ne règle pas le problème du diabète. Problème qui tend à s’aggraver après la greffe. La solution du Pr Kessler, c’est la double greffe poumons et ilots pancréatiques. Juste après la greffe de poumon, le patient reçoit du même donneur les cellules du pancréas qui vont l’aider à juguler son diabète. La transplantation de ces ilots pancréatiques est moins lourde qu’une greffe des poumons car elle s’opère par l’implantation d’un cathéter sous anesthésie locale.

NEUROLOGIE
– Dr Pascal Derkinderen – CHU de Nantes
Le tube digestif, une fenêtre ouverte sur le cerveau dans la maladie de Parkinson

Il est aujourd’hui établi que les lésions de la maladie de Parkinson ne se limitent pas au système nerveux central mais qu’elles touchent également des systèmes nerveux périphériques, comme le système nerveux entérique. L’équipe du CHU de Nantes a mis au point une méthode originale d’analyse de biopsies du côlon chez des parkinsoniens permettant ainsi de démontrer la présence et l’importance des lésions dans le cerveau de ces patients. En effet, ils ont mis en évidence que les lésions des neurones de ces malades étaient bien retrouvées à l’identique dans les neurones digestifs et que l’importance des lésions retrouvées était corrélée à la sévérité de la maladie. A l’avenir, ces travaux pourraient permettre un diagnostic plus précoce et plus précis des maladies neurodégénératives, tout en permettant de prédire leur évolution et de mieux guider certaines thérapeutiques, notamment la stimulation cérébrale profonde.

– Dr Stéphane Guétin et Pr Jacques Touchon – CHRU de Montpellier
La musicothérapie, une approche non médicamenteuse innovante dans Ie domaine de la neurologie et de I’algologie.

Aujourd’hui, les traitements non médicamenteux pour gérer la douleur et le stress des patients sont insuffisants. Ce sont des traitements d’autant plus nécessaires dans des maladies à douleur chronique (la fibromyalgie) ou à forte incidence psycho-comportementale (Alzheimer). Face à ce constat, le Dr Guétin a standardisé une méthode de relaxation par la musique disponible à l’hôpital et à domicile. Des compositeurs aux différents styles musicaux (classique, électro-jazz, musiques du monde?) ont créé des mélodies dont le rythme et l’orchestration permettent la détente du patient. Après l’écoute, le patient « verbalise » son ressenti, entraînant de fait une meilleure communication entre le malade et le personnel hospitalier.

TECHNOLOGIE
– Dr Jean-Paul Fournier et Pr Daniel Benchimol – CHU de Nice
Centre de Simulation Médicale pour l’apprentissage des étudiants en médecine

Les étudiants en médecine manquent souvent d’une expérience de terrain où ils se voient confier l’entière responsabilité d’un patient. Et pour cause, il serait inacceptable d’exposer les malades à une erreur médicale liée à leur inexpérience. C’est ce genre d’impasse éducative que résout le système mis en place par le Dr Fournier et le Pr Benchimol à Nice. Le Centre de Simulation Médicale confronte les étudiants dès la troisième année à la gestion de patients arrivés aux urgences dans des conditions hyperréalistes. Trois à quatre élèves s’occupent d’un faux patient (un mannequin-robot) dans une salle d’opération reproduite à l’identique. A l’aide d’un micro, le professeur, installé derrière une vitre sans tain, incarne successivement le patient, les divers services de l’hôpital, voire la famille du malade. Dans un temps limité, les étudiants doivent stabiliser le malade, le diagnostiquer et prescrire des remèdes. Le Centre de Simulation comprend également des simulateurs d’opération qui permettent aux élèves chirurgiens d’apprendre la manipulation des instruments chirurgicaux.

– Dr Régis Logier, Dr Mathieu Jeanne et Pr Benoît Tavernier – CHRU de Lille
Un nouveau moniteur pour évaluer l’état de douleur du patient pendant une anesthésie générale

Au cours d’une anesthésie générale, il est désormais possible d’évaluer la douleur ressentie par le patient. Jusqu’à présent on mesurait le niveau d’endormissement mais les médecins ignoraient l’état de bien-être du patient. Des scientifiques ont mis au point ce moniteur qui permet d’évaluer l’état de douleur du patient en fonction de l’augmentation ou de la diminution du rythme cardiaque. En clair, selon les fluctuations rythmiques cardiaques, les anesthésistes peuvent décrire avec précision l’état de bien-être du patient et analyser les différentes étapes de la chirurgie : incision, section osseuse musculaire, etc… Grâce à cette technique, les médecins peuvent administrer les justes doses d’anti-douleurs morphiniques et éviter ainsi les risques de sous ou de sur dosage. Le patient a de ce fait moins de mal à se réveiller et souffre moins des effets secondaires de l’anesthésie générale.

– Dr Alain Michault et Dr Frédérik Staikowsky – CHR de la Réunion
Chikungunya, Dengue et West Nile : un test de détection et quantification simultanées des virus

L’épidémie de Chikungunya, qui a touché la Réunion en 2006 (45 000 infectés par semaine au mois de Février), a démontré la nécessité de développer un test rapide et efficace pour identifier la maladie chez un patient. C’est d’autant plus nécessaire qu’il y a un risque de confusion avec d’autres maladies tropicales. La Dengue et le West Nile, par exemple, présentent des symptômes similaires au Chikungunya. Le Pr Michault a conçu un test dont les résultats sont disponibles en deux heures trente. Il permet d’identifier, non seulement le Chikungunya, mais aussi le West Nile et la Dengue. Pour cette dernière, il indique même le type de Dengue auquel le praticien est confronté. Avec la diffusion de ce test à tous les pays voisins de l’Océan Indien, l’Ile de la Réunion gagne un temps précieux dans la préparation d’une éventuelle épidémie sur son territoire.

RESEAUX DE SOINS
– Pr François Golfier et Pr Daniel Raudrant – CHU de Lyon Sud
Un nouveau réseau régional et national pour une meilleure prise en charge des maladies trophoblastiques gestationnelles

Les maladies trophoblastiques sont des pathologies rares qui atteignent des femmes enceintes dont la grossesse a échoué. Ces femmes portent un môle hydatiforme (sorte de foetus non viable) qui peut entraîner une tumeur cancéreuse. Trop rarement exposé à ces cas, le corps médical les a souvent mal traités et mal diagnostiqués. L’intérêt du réseau, composé de 22 centres d’expertise régionale des MTG, est d’inciter les médecins à partager leurs compétences avec le Centre de Référence National du Pr Golfier à Lyon. Au moindre doute, les médecins s’adressent à un centre intermédiaire de leur région qui, lui-même, sollicite le centre de Lyon. Un réseau d’anamopathologistes est mis à leur disposition alors que l’équipe du Pr Golfier centralise et redistribue les données permettant d’évaluer l’évolution de la maladie. Au final, un traitement adapté des maladies trophoblastiques entraîne une guérison dans 99 % des cas. Guéries, ces femmes peuvent avoir des enfants.

– Pr Maurice Giroud – Réseau Bourgogne-AVC – CHU de Dijon
Un nouveau réseau bourguignon de soins, de formation et d’évaluation dédié aux Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC)

Les conséquences des accidents vasculaires cérébraux peuvent être nettement moins importantes lorsqu’un patient est rapidement pris en charge. L’organisation en réseau est dès lors essentielle pour une région vaste comme la Bourgogne. Région qui, par ailleurs, souffre d’un manque de moyens médicaux par rapport aux autres régions françaises. La télémédecine permet à l’ensemble de la région de bénéficier de l’expertise diagnostique du CHU de Dijon. A domicile, les patients récemment sortis de l’hôpital sont appelés par des infirmières cliniciennes. Elles vérifient l’état moral et physique du malade ainsi que le respect des ordonnances prescrites. A plus long terme, la prévention des AVC (et des rechutes) est assurée par une collaboration étroite avec la médecine de ville (généralistes et neurologues).

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