ANGERS
Suicide : les jeunes de plus en plus concernés

Ref.: No 9 - Angers 01 - 24 Mars 2000


Première cause de mortalité prématurée chez les hommes de 25 à 45 ans, et deuxième chez les 15 - 25 ans, le suicide est souvent lié à l'isolement ou à des situations personnelles difficiles... Les zones rurales sont plus touchées que les cités et les célibataires passent plus souvent à l'acte que les autres.

Dans les Pays de la Loire, la mortalité par suicide dépasse de 25% la moyenne nationale, situant la région au 4ème rang des régions les plus mal placées pour cet indicateur. 

Dans le département de Maine-et-Loire, le nombre de décès par suicide a augmenté de 58% en vingt ans. Pour la période 1995/1997, 150 à 200 décès par suicide sont dénombrés chaque année. Devant un tel constat, la commission prévention santé de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie réunit dès 1996, un Comité Technique Départemental de prévention du suicide qui regroupe les professionnels hospitaliers et acteurs associatifs concernés. 
Lors de la journée nationale de prévention du suicide, le 5 février dernier, les institutions ont présenté les dernières statistiques ainsi que les mesures adoptées pour mieux accueillir les personnes ayant tenté de se suicider.

60 jeunes de moins de 15 ans étaient hospitalisés à ce titre en 1997 ; ils étaients 70 en 1998. En 1999, l'établissement recevait près de 3 personnes par jour, ayant fait une tentative de suicide, soit 1005 personnes dont 11% de moins de 18 ans et 7% de moins de 15 ans. 

Devant l'importance du phénomène, le CHU d'Angers vient d'ouvrir un service de 6 lits spécifiquement reservés aux suicidants, qui sera bientôt complété par une "Clinique de l'adolescent" de 5 lits, unité spécialisée pour les enfants et adolescents, dans le service de pédiatrie. Ces unités d'hospitalisation sont mises en place en collaboration avec le Centre de Santé Mentale Angevin. Des recommandations dans l'approche thérapeutique pour la prise en charge des suicidants en milieu hospitalier général dans le département de Maine-et-Loire ont été établies et éditées (1998 et 1999). Elles portent sur les lieux et structures d'accueil, sur le personnel soignant et sur les modalités de prise en charge. Parallèlement, a été créée une permanence infirmière spécialisée au Service des Admissions et Urgences du C.H.U. pour assurer une écoute et accueillir 24h/24 les sujets en souffrance psychique.

Assurer une continuité des soins 

"L'écoute des suicidants est primordiale et les soins ne se limitent pas au temps d'hospitalisation. Près de 40% des personnes qui ont fait une première tentative de suicide récidivent" constate le Dr Ph. Duverger du service de pédopsychiatrie du CHU. "L'efficacité des réponses apportées aux suicidants ne dépend pas seulement de la bonne volonté, des compétences et du dynamisme des équipes hospitalières; elle est étroitement liée à la qualité du maillage inter-institutionnel et transdisciplinaire dans lequel s'insère l'hôpital". Les liens avec les réseaux de soins extérieurs sont indispensables.

 


 
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