Première cause de mortalité prématurée
chez les hommes de 25 à 45 ans, et deuxième chez les
15 - 25 ans, le suicide est souvent lié à l'isolement
ou à des situations personnelles difficiles... Les zones
rurales sont plus touchées que les cités et les célibataires
passent plus souvent à l'acte que les autres.
Dans les Pays de la Loire, la mortalité par
suicide dépasse de 25% la moyenne nationale, situant la région
au 4ème rang des régions les plus mal placées
pour cet indicateur.
Dans le département de Maine-et-Loire, le nombre
de décès par suicide a augmenté de 58% en vingt
ans. Pour la période 1995/1997, 150 à 200 décès
par suicide sont dénombrés chaque année. Devant
un tel constat, la commission prévention santé de
la Caisse Primaire d'Assurance Maladie réunit dès
1996, un Comité Technique Départemental de prévention
du suicide qui regroupe les professionnels hospitaliers et acteurs
associatifs concernés.
Lors de la journée nationale de prévention du suicide,
le 5 février dernier, les institutions ont présenté
les dernières statistiques ainsi que les mesures adoptées
pour mieux accueillir les personnes ayant tenté de se suicider.
60 jeunes de moins de 15 ans étaient hospitalisés
à ce titre en 1997 ; ils étaients 70 en 1998. En 1999,
l'établissement recevait près de 3 personnes par jour,
ayant fait une tentative de suicide, soit 1005 personnes dont 11%
de moins de 18 ans et 7% de moins de 15 ans.
Devant l'importance du phénomène, le
CHU d'Angers vient d'ouvrir un service de 6 lits spécifiquement
reservés aux suicidants, qui sera bientôt complété
par une "Clinique de l'adolescent" de 5 lits, unité spécialisée
pour les enfants et adolescents, dans le service de pédiatrie.
Ces unités d'hospitalisation sont mises en place en collaboration
avec le Centre de Santé Mentale Angevin. Des recommandations
dans l'approche thérapeutique pour la prise en charge des
suicidants en milieu hospitalier général dans le département
de Maine-et-Loire ont été établies et éditées
(1998 et 1999). Elles portent sur les lieux et structures d'accueil,
sur le personnel soignant et sur les modalités de prise en
charge. Parallèlement, a été créée
une permanence infirmière spécialisée au Service
des Admissions et Urgences du C.H.U. pour assurer une écoute
et accueillir 24h/24 les sujets en souffrance psychique.
Assurer une continuité des soins
"L'écoute des suicidants est primordiale et
les soins ne se limitent pas au temps d'hospitalisation. Près
de 40% des personnes qui ont fait une première tentative
de suicide récidivent" constate le Dr Ph. Duverger du service
de pédopsychiatrie du CHU. "L'efficacité des réponses
apportées aux suicidants ne dépend pas seulement de
la bonne volonté, des compétences et du dynamisme
des équipes hospitalières; elle est étroitement
liée à la qualité du maillage inter-institutionnel
et transdisciplinaire dans lequel s'insère l'hôpital".
Les liens avec les réseaux de soins extérieurs sont
indispensables.
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