Le 20 décembre 1999, le Samu de la Martinique
reçoit un appel du Dr Jannière du Samu de Paris. En
tant que régulateur du secrétariat opérationnel
du Samu Mondial et à la demande du Ministère des Affaires
Etrangères, il lui propose de constituer une équipe
pour effectuer une mission au Vénézuéla suite
aux inondations et glissements de terrain des 14 et 15 décembre
1999.
La mission est acceptée immédiatement en raison de
la relative proximité (780km) et de l'ampleur de la catastrophe
naturelle. Le Samu de la Martinique lance alors un appel aux volontaires
parmi le personnel le plus expérimenté du CHU de Fort
de France.
Une équipe, composée de deux médecins, l’un
diplômé en médecine de catastrophe, l’autre
en chirurgie orthopédique et d’une permanencière du
Samu 97 parlant couramment l’espagnol, est rapidement constituée.
L’objectif de la mission est l’évaluation
des besoins médicaux afin d’affiner l’aide humanitaire française.
Le matériel réuni, l’équipe s’envole le 21
décembre accompagnée de quatre journalistes et emportant
avec elle cinq tonnes de fret alimentaire. A l’aéroport international
de Maiqueta, ils sont accueillis par les autorités françaises
qui leur dressent un état des lieux du sinistre : 700 000
personnes impliquées, 400 000 sans abri, 23 000 maisons détruites,
350 morts recensés et probablement 20 000 disparus.
L’hôpital d’Higerote leur communique les besoins médicaux
les plus urgents. L’équipe recueille ensuite le témoignage
des responsables des secours et visite deux points d’accueil médical.
A l’issue de ce périple, elle dresse le constat suivant :
«Il existe une disproportion entre l’étendue
géographique de la catastrophe, le grand nombre de disparus
et de sinistrés et la faible quantité de blessés
pris en charge. Il n’y a pas de souhait et pas matière à
l’organisation d’évacuation vers des hôpitaux étrangers.
Il n’y a pas de besoin en personnel médical spécialisé
supplémentaire. Il n’y a pas non plus de pénurie réelle
actuelle en médicaments… Cependant des besoins de médicaments
de médecine générale apparaissent au niveau
des regroupements de population. Les laboratoires pharmaceutiques
n’ont plus de stock. Les autorités qui souhaitent vacciner
contre le tétanos toutes les personnes prises en charge ont
besoin de vaccins. »
L’ambassade de France avec l’accord de la délégation
a acheté les dernières 20 000 doses antitétaniques
et les garde à disposition des services médicaux.
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