Numéro 1 - Décembre 1997

 

Antilla invite Annie RamiN

Invitée du magazine martiniquais ANTILLA, Annie Ramin, Directeur Général du CHU de FORT DE FRANCE expose la situation de son établissement.

" Nous devons garder à l'esprit que nous travaillons pour les malades, surtout pour ceux qui n'ont pas la possibilité de nous choisir car ils n'en ont ni les ressources, ni les connaissances. Tous les malades et en particulier les plus démunis doivent pourvoir bénéficier des soins de la meilleure qualité possible, de celle que d'autres ont les moyens d'aller éventuellement chercher ailleurs. ".

Annie Ramin

RéseaU

Création du Réseau Ville-Hôpital de la Martinique - RVHM le 30/04/1997

Ce réseau est destiné à améliorer la prise en charge hospitalière ou extra-hospitalière des malades et à faciliter la communication entre tous les professionnels de la santé - publics ou privés.

Son objectif est de promouvoir la création de " Réseaux spécialisés " afin de passer d'une organisation centrée sur les structures et les pathologies à une prise en charge globale des personnes par des équipes sanitaires et sociales.

Deux réseaux spécialisés sont en cours de création : l'un concerne le sida, l'autre la toxicomanie. La constitution d'un réseau Hépatite C est également envisagée.

Ces réseaux sont ouverts aux professionnels et aux institutions sanitaires intéressés. Chaque réseau spécialisé disposera obligatoirement d'un annuaire de ses personnes ressources. Le financement est assuré par l'Etat et par l'Union Régionale, le CHU apportant ses compétences techniques et son savoir-faire.

Le RVHM est animé par un comité de pilotage composé de 2 représentants de l'Union Régionale de Médecins Libéraux et de 2 représentants du CHU de Fort de France.

 

L'activitE

Comme n'importe quel autre CHU, le CHU de Fort de France prend en charge la plupart des pathologies : 504 GHM* sur les 534 existants

Pour 1035 lits et places, l'activité du CHU est de :

- 26 000 venues aux urgences

- 40 767 patients hospitalisés

- 270 037 actes en consultations externes

- 9 489 malades opérés

- 1 976 accouchements

Des chiffres qui augmentent d'une année sur l'autre. Grâce à l'informatisation de ses services, le CHU a respecté ses engagements quant à l'exhaustivité du recensement de son activité au travers du Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information - PMSI.

En 1996, le CHU emploie 2 397 personnes dont 180 médecins et 2 217 personnels non médical. Toujours en 1996, près de 43 postes ont été créés et 2103 agents ont suivi une formation.

*GHM : Tri des patients par catégorie de pathologie

 

ProjetS

Parmi les grands axes de développement retenus, on pourra citer:

- la volonté de coopération sanitaire avec d'autres établissements publics ou privés et avec la médecine de ville

- le projet de la Mère et de l'Enfant

 

Le budgeT

En 1996, le total des dépenses d'exploitation se monte à 1 170 700 000 F dont

Dépenses de personnel : 753 296 800 F

Dépenses médicales et

dépenses pharmaceutiques : 31 210 000 F

Autres dépenses : 286 203 200 F

En 1996, le montant des investissements a été de 30 600 000 F avec notamment une croissance des dépenses dues aux exigences de sécurité et aux évolutions technologiques.

Les investissements hospitaliers sont en général autofinancés. Le CHU doit donc compter sur ses propres forces pour s'équiper. Seule l'IRM a reçu une aide ponctuelle des collectivités territoriales.

Créances irrécouvrées

Le trésor public constate 10 à 12 MF de créances irrécouvrées. Vraisemblablement les factures de 2 à 3000F sont difficiles à payer pour les particuliers confrontés à la crise économique.

Les débiteurs institutionnels payent également avec des délais très longs de 3 voire même de 4 ans. Cette insuffisance de trésorerie retarde le règlement des fournisseurs du CHU. Un important travail a été entrepris afin de rechercher des solutions et de réduire ces échéances.

"Dans un contexte économique très difficile, nous pouvons dire qu'avec l'aide de tous, personnels médicaux et non médicaux, la situation du CHU de Fort de France s'est améliorée. Cependant, nous aurions souhaité aller beaucoup plus vite." Annie Ramin

 

Les UrgenceS

En attendant le Centre 15

Aujourd'hui le réflexe est de se présenter systématiquement aux urgences de l'Hôpital Pierre ZOBDA- QUITMAN qui drainent plus de 27 000 patients par an soit près de 74 passages par jour. Cet afflux de malades et de blessés provoque un engorgement du service avec des attentes prolongées. Le manque de disponibilité du personnel ne leur permet pas non plus d'informer correctement les victimes et leurs proches.

Principal sujet de mécontentement des patients , les urgences représentent aussi une des préoccupations majeures de la direction. Mais la résolution de ce problème dépend de toute l'organisation du système de prise en charge de l'urgence à la Martinique. En effet, le CHU ne constitue qu'un maillon de la chaîne des soins d'urgence.

Il nous faut attendre la prochaine mise en place du Centre 15, Centre de Réception et de Régularisation des appels, pour que toute personne en difficulté soit en mesure d'obtenir la réponse la mieux adaptée à sa situation de détresse. Avec l'appui du Centre 15, la Médecine de Ville sera en mesure d'intervenir au domicile du patient. Quant aux autres hospitaux concernés par l'urgence, ils seront davantage sollicités ce qui permettra de réduire la pression sur le CHU.

 

NominatioN

3 ème Conférence des unions hospitalières des Antilles, de Fort de France et de la Guyane les 17 et 18 avril 1997. Au cours de cette rencontre Madame Bazy Malaurie, Directeur des Hôpitaux, a précisé qu'il y aurait une Agence Régionale de l'Hospitalisation pour chacune des trois régions contrairement à ce qui était initialement prévu. Ont été nommés en Conseil des Ministres en mai 97, pour

- la Martinique : Vincent le Taillandier, directeur du Centre Hospitalier du Havre ( Seine Maritime)

- la Guadeloupe : Philippe Garsaud, médecin DIM au CHU de Fort de France

et pour

- la Guyane : Emmanuel Jaccoulet, actuel directeur de la DDASS de la Martinique.