Numéro 1 - Décembre 1997

 

Progrès MédicaL

Les Greffes

"C'est la rencontre de deux processus très différents : l'un très brutal, la mort subite, l'autre très lent : l'attente qui sépare la découverte de la maladie à la greffe" explique le Pr Pruvot, responsable de l'unité de transplantation.

Au CHU de Lille la première greffe de rein a été réalisée par l'équipe du Pr Ribet en 1970 et la première greffe cardiaque par l'équipe du Pr Soots en 1985. Depuis les équipes du CHU ont effectué 900 greffes de rein, 125 greffes de foie et 275 greffes du coeur - (données 1996). La transplantation d'organe est devenue une spécialité à par entière et l'acte chirurgical est suffisamment pratiqué pour être habituel "Habituel mais pas banalisé" insiste le Pr Pruvot. Chaque greffe est un espoir, espoir de vaincre la fatale issue de la maladie et de lutter pour que dure la vie.

La Dermopigmentation

Terme médical utilisé pour nommer les applications du tatouage à la chirurgie reconstructrice et esthétique.

Divers produits colorants sont injectés dans la peau, au niveau du derme moyen. L'utilisation de cette technique universellement répandue remonte à l'Egypte ancienne.

A l'Hôpital Roger Salengro du CHU de Lille, la dermopigmentation est réalisée dans le service de Chirurgie Plastique et Reconstructrice du Pr PELLERIN, sur prescription d'un chirurgien plasticien du service ou de ville. L'indication la plus fréquente est la reconstruction aréolaire, dernière étape des reconstructions du sein après amputation.

Avec 7 ans de recul, la dermopigmentation a prouvé sa supériorité sur les techniques chirurgicales, notamment sur les greffes. Plus rarement, on régularise le contour des lèvres et on camoufle des cicatrices au niveau des sourcils.

En revanche les résultats sont décevants pour les cicatrices disgracieuses.

 

L'essentieL

L'Etat de Santé de la Population du Nord-Pas de Calais

L'état de santé de la population de la région Nord-Pas de Calais figure parmi les plus mauvais de France. Cette région présente également le plus fort taux de mortalité *.

La région souffre d'une surmortalité pour la quasi totalité des pathologies (exceptées les maladies infectieuses et les accidents de la circulation). Dans ces départements sous dotés en équipements hospitaliers lourds, l'offre de soins en chirurgie est inférieure à la moyenne nationale.

Le CHU de Lille : seul CHU pour plus de 4 millions d'habitants.

Cet établissement est amené à prendre en charge des pathologies plus lourdes et plus nombreuses que dans d'autres régions. La durée moyenne de séjour s'en trouve allongée.

Voué à accueillir les cas les plus complexes, le CHU de Lille dispose d'un personnel extrêmement qualifié et d'un équipement sophistiqué. Son rôle de recours est appréciée par tous les autres hôpitaux du Nord-Pas de Calais.

*rapport "Etat et Tendances dans le Nord-Pas de Calais" 1995 - Observatoire Régional de Santé.

 

UrgenceS

Un Samu pour tout le Département du Nord

Septembre 1997 - Extension du 15, le numéro d'appel du SAMU, à Dunkerque et à toute la Flandre Maritime et Inauguration de la salle de régulation du SAMU NORD.

Créé en France en 1965, le SAMU a été implanté à Lille en 1974. Depuis il n'a cessé de prendre de l'importance avec l'extension de sa zone d'influence. Aujourd'hui il couvre l'ensemble du département soit une population de 2,5 millions d'habitants. Grâce à ces nouveaux locaux le SAMU sera en mesure de répondre aux 120 000 appels annuels supplémentaires provenant de cette nouvelle zone d'intervention. Observatoire départemental du flux des urgences, le SAMU répond 24h/24. A partir de son centre de régulation il détermine et déclenche dans les délais les plus brefs, la réponse adaptée. Il s'assure également des conditions de transport du patient et, si besoin est, de son hospitalisation. Le SAMU relie le CHU aux autres partenaires de santé publics ou privés - c'est l'hôpital qui sort de ses murs.

En 1996, le SAMU de Lille a reçu 450 000 appels, soit en moyenne 1 200 par jour environ. Ce chiffre est en constante augmentation :

+ 360 % depuis 1991.

Un appel au 15 ne déclenche pas forcément l'arrivée d'une équipe médicale. De nombreuses demandes peuvent être résolues par de simples conseils médicaux. En 1996, moins d'un quart des appels ont nécessité l'ouverture d'un dossier et 7% seulement ont abouti à une intervention du Service Mobile d'Urgence et de Réanimation. Ce chiffre diminue légèrement ce qui montre les progrès de l'appareil de régulation, véritable triage préhospitalier des urgences dont on mesure l'intérêt dans le cadre général de l'économie de santé.

Prévisions. Compte tenu de son extension, le SAMU 59 devra répondre à 500 000 appels en 1998 dont 30% feront l'objet de l'ouverture d'un dossier. Le SAMU du Nord sera sans doute le SAMU le plus sollicité de France.

Enseignement et recherche. Avoir le bon réflexe, savoir agir, connaître les dangers, c'est pouvoir sauver une vie. Fort de ce constat, le SAMU de Lille s'engage avec l'Education Nationale, et avec les autres acteurs de l'urgence, dans des actions de prévention et de senibilisation à : l'urgence cadiaque, la prévention des accidents domestiques, l'alcool au volant, les toxicomanies aigües...

Ces opérations ont pour but de transformer le témoin passif en citoyen actif. En diffusant son savoir faire aux médecins et professionnels paramédicaux, le SAMU du Nord s'engage dans la promotion d'une médecine d'urgence de qualité.

Enfin, sa dimension universitaire l'amène à participer à la recherche médicale.

Dans les nouveaux locaux, 12 postes de régulation permettent le travail conjoint 24h/24 de 3 médecins régulateurs et de 7 Permanenciers Auxiliaires de Régulation Médicale. Le coût de ces nouvelles installations s'élève à 4 millions de francs entièrement financés par le CHU. Les dépenses en personnels étant prises en charge par les services de l'Etat.

 

SociaL

Au Secours des plus Démunis

L'armée du Salut figure parmi les 17 associations de la Coordination Mobile d'Accueil et d'Orientation. Elle participe à la prise en charge des "sans abri" au Centre d'accueil du Pavillon Minet où durant l'hiver 96-97, 409 personnes ont trouvé le gîte et le couvert.

Cette action sera reconduite pendant la mauvaise saison 1997-1998. Les conditions d'hébergement seront sensiblement améliorées. Actuellement, un protocole d'accord est à l'étude pour résoudre le délicat problème de certains jeunes qui nécessitent davantage une hospitalisation qu'un simple hébergement. Ces cas sont malheureusement de plus en plus fréquents car la population des demandeurs d'abri rajeunit : 33% ont moins de 25 ans. Parmi eux, on dénombre une forte proportion de toxicomanes avec tous les problèmes que leur état de dépendance génère.

Le Capitaine Allart, responsable du Centre de Lille reste malgré tout confiant. Il sait qu'il peut compter sur l'excellente collaboration entre l'Armée du Salut pour l'accueil, le Centre Communal d'Action Sociale de Lille pour la coordination, les autres associations pour la prise en charge, et bien sûr le CHU pour les locaux, l'équipement et les repas.

Quant au personnel de l'hôpital, son aide ponctuelle, ses dons de vêtements et de nourriture sont très appréciés.