ARH - Epilepsie - Alcoolisme - Bronzage / Numéro 2 - Mars 1998

 

ZooM

l'ARH

Les Agences Régionales de l'Hospitalisation ont été créées par ordonnance du 24 avril 1996. Celle de Basse Normandie est installée depuis le 01/03/97.

Les ARH constituent un centre unique de décision et de mise en uvre de la politique régionale de santé dans des domaines auparavant réservés aux DDASS, DRASS et CRAM.

En 1998, l'ARH de Basse Normandie va conduire sa politique régionale selon 3 axes stratégiques et développer 7 actions prioritaires à savoir :

- la sécurité et la qualité de soins

- l'émergence des pôles de santé par pôle géographique pour éviter les doublons et favoriser les projets communs

- la poursuite de la mise en uvre du Schéma Régional d'Organisation Sanitaire (SROS) de 1994 et la préparation du SROS dit de deuxième génération intégrant désormais les établissements de soins privés.

Seront financés en premier :

- la sécurité et la qualité des soins, lutte contre les infections nosocomiales, meilleure prise en charge de la douleur, création et extension des réseaux et filières de soins en particulier pour les urgences, application des règles de sécurité anesthésique, création de postes médicaux dans les secteurs déficitaires, définition de protocoles de soins en cancérologie, préparation à la procédure d'accréditation,

- la promotion de la santé,

- l'accompagnement des restructurations hospitalières,

- la mise en service de lits de long séjour autorisés non installés,

- l'extension du PMSI aux soins de suite et de réadaptation,

- le développement de la technologie des réseaux,

- la prise en charge des pathologies coûteuses.

 

AlcoolismE

Priorité à la relation

Au cours de l'année 1995, une enquête de prévalence a été menée au CHU de Caen, auprès de 975 patients hospitalisés, dans tous les services de médecine et de chirurgie adulte. Cette étude épidémiologique transversale avait pour but d'évaluer l'alcoolisation pathologique, un jour donné. Ont été différenciés les patients hospitalisés pour abus d'alcool ou usage nocif qui conduit à une souffrance cliniquement significative et l'alcoolodépendance, définie comme une relation pathologique à l'alcool.

Le jour de l'enquête, 73% des services avaient au moins un patient alcoolique ce qui représente 15,9% des hospitalisés - soit trois étages complets d'hospitalisation au CHU de Caen (Hôpital Côte de Nacre).

Conclusions de l'enquête

Il existe une singulière différence de traitement du problème suivant le lieu d'hospitalisation.

La consommation pathologique d'alcool est abordée autour de la relation à l'alcool en alcoologie et autour d'un symptôme périphérique dans les unités de soins. Or les deux approches ne s'opposent pas mais sont complémentaires.

Cependant, la volonté de réhabiliter le relationnel va souvent à l'encontre de l'évolution actuelle des soins devenus hautement techniques.

A la suite de cette enquête un projet pilote - Programme Assurance Qualité en alcoologie a été financé par le Ministère de la Santé et l'ANAES. Il vise à améliorer les soins dispensés aux hospitalisés alcooliques dans les unités non spécialisées et à développer une formation des soignants dans la reconnaissance de l'alcoolisme, le traitement et le pronostic de la maladie.

 

Progrès médicaL

Epilepsie - stimulation vagale

L'activité électrique du cerveau se traduit par des ondes enregistrées par électro-encéphalogramme. Dans le cas de l'épilepsie les décharges sont anormales.

Le traitement de l'épilepsie fait appel aux médicaments et rarement à la chirurgie. En cas de mauvaise tolérance, les recherches s'orientent vers la stimulation vagale. Celle-ci diminue les activités paroxystiques synchrones. Son action semble se prolonger au-delà de la période de stimulation. Elle ne présente pas d'effet indésirable grave ni de toxicité et ne semble pas nocive pour le nerf.

Les premiers patients français ont été appareillés en 1994. La baisse de la fréquence des crises avoisine et même dépasse 50% et leur intensité est atténuée. En attendant de nouveaux médicaments la stimulation vagale est donc une thérapeutique efficace. Au CHU de Caen, cette technique a été développée par le Dr. Marie-José Penniello.

 

A la suite de la diffusion d'un feuilleton au Japon, on a pu noter que les stimulations lumineuses peuvent déclencher des crises. En France, le niveau de luminance des émissions TV est vérifié. Quant aux jeux vidéo, ils ne provoquent pas d'épilepsie mais peuvent déclencher des crises chez les patients prédisposés.

 

PréventioN

Le bronzage artificiel

Mise en garde du Dr Annie Moreau, service de dermatologie du CHU de CAEN.

Les adeptes du bronzage artificiel restent nombreux, ils veulent avoir une bonne mine, paraître toujours en vacances. Cela représente une manne pour les centres d'esthétique et de loisirs et bien que les effets nocifs du bronzage artificiel soient connus depuis des années les professionnels et utilisateurs se plaisent à les oublier.

Quant aux nouvelles réglementations, elles ne sont pas assez sévères... Depuis mai 1997, un décret réglemente l'usage des lampes à bronzer et depuis septembre 1997 les "surveillants " de ces lampes reçoivent un enseignement obligatoire. Les dermatologues voudraient aller plus loin et interdire "les centres à bronzer " où le client accède directement aux lampes. Il faudrait également interdire la vente libre des lampes qui se détériorent et deviennent cancérigènes.

Le bronzage : un apport esthétique mais des effets secondaires nocifs.

D'abord l'apparition d'acné, la possibilité de poussée d'herpès puis le vieillissement cutané. Dix ans plus tard peuvent apparaître des lésions cutanées cancéreuses. Les accélérateurs de bronzage contenant des psoralènes ont été retirés du marché, ils étaient responsables de fréquentes photosensibilisations. Cependant, la Méladinine réservée au traitement médical de certaines dermatoses est toujours utilisée de même que les antibiotiques, anti-inflammatoires etc ... responsables de brûlures graves avec hospitalisation.

Par contre, les auto-bronzants sont efficaces, sans soleil ni exposition aux UV, ils donnent bonne mine sans aucune action sur la pigmentation. Appliqués tous les deux ou trois jours, ils sont inoffensifs.

Heureusement la mode du bronzage tend à faiblir grâce à la peur du vieillissement.