AMIENS 

Acccoucher en toute sécurité en Picardie - Optimiser les antibiotiques - La parole de l'usager - Noces d'argent entre l'Université et l'Hôpital  

Numéro 3 - Juin 1998 
 

Accoucher en toute sécurité en Picardie 

 

“ 13 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes : deux décès sur trois qui paraissent liés au fait que les soins n’ont pas été optimums “* Devant ce triste constat, un réseau de soins s’est constitué très tôt en Picardie. Son objectif : mener à bien toutes les grossesses. 
La proximité des maternités rurales avec les spécialistes et le plateau technique du CHU considéré comme “ l’établissement-pivot “ et la signature de conventions de complémentarité garantissent une meilleure surveillance et la prévention des grossesses à risques. Grâce à la liste de propositions de transfert établie conjointement avec les centres la parturiente bénéficie d’une orientation adaptée à son cas. Fort heureusement, toutes les grossesses ne sont pas à risque et les accouchements peuvent se dérouler dans les maternités rurales. Ce réseau est aussi un moyen de maintenir un niveau de compétence élevé dans toutes les maternités. La satisfaction est alors autant partagée par les familles qui peuvent facilement visiter le nouveau-né que par les maternités de proximité qui font travailler la population locale. 
Les maternités de proximité situées à une trentaine de minutes du Centre de Gynécologie Obstétrique du CHU d’Amiens figurent parmi les précurseurs des ordonnances d’avril 1996. Ainsi, dès 1990, le centre hospitalier de Corbie a noué des liens privilégiés avec le CHU. Ces accords ont été formalisés par deux conventions. Dans la première signée en 1992 le CHU s’engage à assurer la couverture anesthésique pour ses activités de gynécologie-obstétrique.  La seconde date de 1994 et porte sur les activités chirurgicales de gynécologie obstétrique désormais couvertes par le Pr Boulanger et le Dr Delassale du CHU. 
Aujourd’hui le réseau rassemble six maternités qui ont effectué 5 269 accouchements en 1996. Il s’agit des maternités du CHU (1898), de Ste Thérèse (1110), de Ste Claire (1345) d’Amiens, des maternités des centres hospitaliers de Corbie (348), de Doullens (292), de Montdidier (276). 
*M.H. Bouvier-Colle - Introduction du forum du 14 et 15 février 1995 - INSERM Unité 149, recherche épidémiologique sur la santé des femmes et des enfants. 
 
 

Optimiser l’utilisation des antibiotiques  

 

Dans l’intérêt du malade mais aussi dans un souci de maîtrise des coûts de traitement, le CHU d’Amiens édite chaque année un guide ayant pour titre Antibiothérapie - Recommandations de la commission des antibiotiques. 
 

La parole de l'usager  

 

Deux représentants des usagers siègent au Conseil d’Administration du CHU : André Derainne et Alfred Froment administrateurs de l’Union Départementale des Associations Familiales de la Somme et du Centre Communal d’Action Sociale d’Amiens. Usagers du CHU d’Amiens, ils partagent la même conception du bénévolat et du service public. 
Au programme des nouveaux porte parole la découverte de l’établissement au travers d’entretiens avec les responsables, de visites des  “ coulisses “ de l’institution, de formation et surtout la participation à l’élaboration du prochain livret d’accueil, l’analyse des critiques positives et négatives adressées au CHU, le rapprochement avec les associations de malades, le suivi de la mise en place de la commission de conciliation... 
La fonction de représentant de l’usager interroge chacun dans sa pratique quotidienne. L’hôpital doit dépasser sa peur du jugement et se réjouir de ce repositionnement du malade comme souci central de l’hôpital. 
 

1966-1998 Les noces d’argent entre l’Université et l’Hôpital 

 

Voici 32 ans que la nouvelle université de médecine unissait son destin à l’hôpital d’Amiens faisant de lui un des 29 Centres Hospitaliers Universitaires de France. La reprise des anciens locaux du Centre Saint Charles par la faculté de médecine symbolise cette histoire croisée. La décision de transfert prise en 1987 par le doyen Maurice Laude et Gérard Cornillon, ancien directeur général du CHU, donna un nouveau souffle à cette université qui accueille 2 000 étudiants en médecine. Leur nombre, limité en deuxième année par un numerus clausus, diminue régulièrement. 
Doyen : père de la faculté et gardien du temple 
Maurice Laude, quatrième doyen de la faculté de médecine d’Amiens défend l’intérêt supérieur de la faculté. Elu pour cinq ans, il procède à la mise en oeuvre des décisions du conseil de gestion de la faculté de médecine et dispose d’un pouvoir propre notamment pour engager et mettre en paiement les dépenses de la faculté. Il représente cette instance auprès des tutelles et du ministère. Véritable intendant, il est aussi chargé de la gestion quotidienne et joue par ailleurs un rôle disciplinaire. Ses principaux interlocuteurs sont le Directeur Général et le Président de la Commission Médicale d’Etablissement. Avec ce dernier, il conçoit les enseignements, la formation pratique des étudiants, la gestion du corps médical. Il réfléchit aux profils de carrières hospitalo-universitaires, à la recherche clinique, aux demandes de postes... Ainsi, depuis 1986, Maurice Laude a été attentif à la nécessité de nommer un PU-PH* dans chaque discipline. Ont été pourvues la chirurgie pédiatrique, la chirurgie plastique, la chirurgie maxillo-faciale, la rhumatologie, l’immunologie, la médecine physique et de rééducation. Reste encore : la médecine du travail, la gériatrie... 
Les relations privilégiées entretenues avec le CHU ont favorisé l’implantation du laboratoire d’immunologie à la faculté de médecine. Le personnel de l’hôpital vient y travailler assurant une véritable symbiose dans une unité de lieu et avec une efficacité accrue. 
* PU-PH : Professeur des universités-praticien hospitalier. Ils sont nommés par décret du Président de la République après un concours sur titres. 

Le numerus clausus : Introduit il y a une vingtaine d’années pour permettre une régulation de la démographie médicale, le numerus clausus transforme la première année des études médicales en concours. Il ne suffit pas d’être bon, il faut être le meilleur. Le nombre de candidats susceptibles d’être admis en deuxième année est fixé annuellement par le Ministère. Pour le CHU d’Amiens, il est de l’ordre de 70 par an. 579 étudiants inscrits en premier cycle d’études de médecine tenteront le concours cette année.