Accréditation  - Euro 

Numéro  3 - juin 1998 

L’accréditation en marche

Aujourd’hui, les CHU comme les autres hôpitaux attendent le manuel d’accréditation de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé qui servira de référentiel pour évaluer les structures. Mais bon nombre d’entre eux ont déjà engagé des procédures d’évaluation de la qualité des soins et des pratiques professionnelles. Pour mobiliser leur personnel, les CHU entreprennent d’importantes campagnes d’information et de formation. Parmi les différentes actions menées par le CHU de Fort de France, on retiendra une série d’articles consacrés à l’accréditation et diffusés dans le journal interne.
Qualité et accréditation : définitions 
Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, la qualité consiste  à délivrer à chaque patient l’assortiment d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assure le meilleur résultat, en termes de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale : 
- au meilleur coût pour un même résultat, 
- au moindre risque iatrogène (provoqué par la prise de médicaments)
- et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins .

L’évaluation de la qualité des soins et des pratiques professionnelles porte sur leur utilité, leur continuité, la satisfaction des patients ainsi que sur leur sécurité. A ce titre elle vise notamment à évaluer les mesures mises en oeuvre afin de réduire les accidents, incidents et infections liés aux soins, susceptibles d’entraîner un risque pour la santé du patient ou la santé publique. Art. 5 791-1-1-1 du CSP.
L’accréditation : un outil obligatoire au service de la qualité.
L’ordonnance du 24 avril 1996  précise “ qu’afin d’assurer l’amélioration continue de la qualité des soins et de la sécurité des soins, tous les établissements de santé publics et privés doivent faire l’objet d’une procédure externe d’évaluation dénommée accréditation. “ Pour le 25 avril 2001, tous les établissements de santé devront s’être engagés dans la procédure d’accréditation.
Selon les textes, l’accréditation porte sur la qualité d’un établissement ou le cas échéant , d’un ou plusieurs services ou activités d’un établissement. Toutefois l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé et le Secrétariat d’Etat à la Santé ont récemment affirmé que dans les CHU seule la partie soins serait accréditée et non pas les missions de formation et de recherche ; par ailleurs l’accréditation ne se ferait pas “ service par service “ mais examinerait les principales activités ou fonctions de l’établissement.
Difficulté pour les CHU d’adopter le principe d’une accréditation globale.
Plus l’accréditation portera sur un grand ensemble plus elle sera difficile à conduire et longue à mettre en oeuvre. “ Dès qu’un établissement offre des services variés comme les CHU, on imagine mal, estime Jean-Pieurre Heurtel, que l’accréditation puisse conduire à une conclusion générale positive ou négative valable pour toutes les fonctions exercées. “ Même si l’accréditation ne doit aucunement servir à allouer des ressources aux établissements, il apparaît logique que l’Agence Régionale d’Hospitalisation en tienne compte lors de la négociation des contrats d’objectifs et au moment des allocations budgétaires, surtout si les recommandations ne sont pas respectées par l’établissement.
 

Le CHU de Fort de France s’organise pour le passage à l’EURO

Au premier janvier 2002, les prix seront en EURO, les salaires aussi. Pour réussir le passage à la monnaie unique, le CHU est déjà entré dans la phase opérationnelle. Sans attendre les circulaires, le CHU de Fort de France a décidé que 1998 serait l’année de la préparation à la monnaie unique. 
Faire du passage à l’EURO, un objectif de développement durable . Le CHU privilégie un passage progressif à l’EURO pour rencontrer moins de difficultés et parallèlement pour diffuser une large information auprès du personnel notamment par le biais du journal interne et auprès des usagers en procédant au double affichage des tarifs des soins en EURO et en franc. Une page spéciale EURO figurera dans les livrets d’accueil du personnel et des patients. Une attention particulière sera apportée à l’information des enfants hospitalisés car, ils sont les consommateurs de demain. Des formations du personnel sont également programmées pour le préparer aux nouvelles règles financières et à leurs applications informatiques. Sont particulièrement concernés les personnels dont l’activité est en rapport avec les finances : consultations externes, service financier, gestion des malades, pharmacie, services économiques, etc... mais aussi le personnel chargé de communiquer avec les usagers ou d’éduquer comme les institutrices. Un film vidéo et une mallette de présentation seront disponibles. Un comité de pilotage est chargé de conduire le changement. Il est composé notamment du directeur des affaires financières, responsable du projet EURO et du responsable de la formation continue

L’impact de l’EURO sur le CHU en 2002
La paye et les tarifs seront en EURO. Les usagers régleront leurs soins en EURO. De nouveaux équipements informatiques seront exigés pour adapter le système d’information. Le CHU devra faire de gros investissements financiers pour changer les anciennes applications qui ne pourront supporter ni le passage à l’EURO ni d’ailleurs le passage à l’an 2000. D’ores et déjà, le Ministère des Finances élabore un code de bonne conduite (SYNTEC) pour éviter le dérapage dû au monopole des analystes programmeurs spécialisés dans le langage informatique COBOL. Il faudra également changer certains ordinateurs et vérifier tous les appareils médicaux et autres qui ont l’heure comme paramètre. Les appareils utilisant les unités monétaires seront reprogrammés ou remplacés (machine à affranchir, distributeur de boissons...)