Accréditation - Indicateurs généraux de qualité
- Assurance qualité dans les laboratoires de biologie du CHU - Sécurité
transfusionnelle
Numéro 3 - juin 1998
L'accréditation
Laccréditation peut être définie comme une procédure
externe, formulée par un établissement auprès dun
organisme indépendant, évaluant lensemble de son fonctionnement
et de ses pratiques.
Elle vise à garantir la sécurité et la qualité
des soins donnés au malade et à promouvoir une politique
de développement continu de la qualité au sein de létablissement.
Lorganisme accréditeur établit avec tous les acteurs du
système de santé des normes et des référentiels
conçus pour apprécier les structures, les procédures
et les résultats en terme de gain de santé et de satisfaction
du patient.
Le CHU de Grenoble est lun des hôpitaux pionniers en matière
de démarche damélioration, de développement et de
promotion de la qualité des soins.
Depuis quelques années déjà, il sest lancé
dans une démarche qualité avec un comité de pilotage.
Son rôle est de définir la politique et la stratégie
à mener pour maîtriser à la fois la qualité
des soins et les risques sanitaires. Pour 1998, il a retenu trois projets.
Le premier concerne la structuration du système qualité du
CHU par la mise en place expérimentale dun système qualité
dans des services cliniques volontaires et ce à partir de lexpérience
développée dans les laboratoires de biologie. Le deuxième
a pour but de mettre au point et de valider une procédure dévaluation
de la satisfaction des usagers de lhôpital. Le troisième
est une approche des indicateurs généraux de la qualité
à lhôpital.
Indicateurs généraux de qualité
Un groupe de dix indicateurs, dits de " Maryland ", a été
adopté par plus de mille hôpitaux dAmérique et dEurope
du Nord :
- la mortalité à lhôpital,
- la mortalité néonatale,
- la mortalité périopératoire,
- les infections acquises à lhôpital,
- les infections de plaie opératoire,
- les réadmissions non programmées dans le 31 jours suivant
la sortie,
- les admissions non programmées dans les suites dun soin externe,
- les retours non programmés dans une unité spécialisée
au cours
dune même hospitalisation,
- les retours non programmés au bloc opératoire au cours
dune
même hospitalisation,
- les naissances par césarienne.
Mesurer régulièrement lévolution de la qualité
des soins
Certains indicateurs peuvent être obtenus directement à
partir des données enregistrées dans le système dinformation
hospitalier intégré. Il convient de les recenser et de préparer
leur utilisation en routine pour constituer à terme un tableau de
bord de la qualité. Dautres ne sont pas directement disponibles
et nécessitent une procédure de recueil. Lindicateur Réadmissions
non programmées dans les 31 Jours suivant la sortie figure parmi
les priorités du CHU de Grenoble en 1998.
Ces efforts traduisent lengagement volontaire du CHU de Grenoble dans
la démarche qualité. Les trois projets retenus pour 1998
donnent une meilleure visibilité aux efforts de létablissement
pour maîtriser la qualité des soins. Dores et déjà,
ils laident à préparer la procédure daccréditation.
Le développement de lassurance qualité dans les laboratoires
de biologie du CHU
Le 4 décembre 1994, la publication au Journal Officiel de l'arrêté
relatif au guide de bonne exécution des analyses de biologie médicale
fut le point de départ dune démarche dassurance qualité
pour les laboratoires du CHU de Grenoble. Sinspirant non seulement du
guide mais aussi des normes ISO 9004-2, les biologistes s'engagent dès
1995, avec l'appui de la Fédération d'Evaluation Hospitalière,
dans un processus d'amélioration continue de la qualité.
Un développement par étapes
La première étape politique a abouti à l'engagement
des chefs de service. La phase de structuration consiste à mettre
en place lorganisation et les responsable de la qualité. Pour préserver
lautonomie des services, le système de gestion de la qualité
est défini au niveau de chaque laboratoire. Enfin, l'étape
de démarrage a porté sur la mise en conformité avec
les référentiels qualité.
Le groupe biologie et assurance qualité est constitué.
Il a pour mission dassurer le suivi et la cohérence du système
qualité de chaque laboratoire. Composé de près de
35 personnes, il est piloté par un bureau comprenant un animateur
de la F.E.H. et trois biologistes.
9 groupes transversaux : pour une culture de qualité commune
à tous les laboratoires. Pour éviter la dispersion des énergies
et la répétition de certaines tâches, des groupes transversaux
étudient des thèmes communs aux différents laboratoires.
Ils élaborent des conduites uniformes face à des problématiques
identiques. Ces groupes présentent latout supplémentaire
de rapprocher les laboratoires et dacquérir une culture commune
dont les avantages sont multiples aussi bien sur le plan humain que sur
le plan de la gestion. Ils ont conçu des procédures pour
le prélèvement, le transport, la réception des échantillons,
pour la maintenance et la vérification des instruments de mesure...
Il faut aussi mettre à leur actif la rédaction dun catalogue
de lensemble des analyses de biologie du CHU. Ce document fournit des
renseignements pratiques sur les conditions de prélèvement,
la réalisation de lanalyse, les valeurs de référence,
la cotation en B, des recommandations pour lacheminement des échantillons.
Depuis 1996, ce catalogue peut être consulté sur le réseau
Intranet du CHU.
Lefficacité de la démarche
Deux audits effectués à deux ans dintervalle 1995 (état
des lieux) puis 1997 ont permis dapprécier lamélioration
du fonctionnement et de la prestation des laboratoires. Les efforts de
qualité sont particulièrement sensibles au niveau de lorganisation,
des procédures et des modes opératoires. Un troisième
audit est en cours de réalisation.
Sécurité transfusionnelle
La réforme de la transfusion sanguine a posé des normes
très strictes aux établissements chargés de fournir
des produits sanguins pour le traitement des malades mais peu de garanties
étaient requises quant à leur utilisation. Le conseil technique
transfusionnel du CHU de Grenoble, interpellé par cette réglementation
incohérente a étudié dès 1990 la manière
de garantir aux malades le meilleur soin transfusionnel possible. Une cellule
qualité transfusionnelle a été créée
en 1993 afin délaborer un système qualité pour chaque
étape de la chaîne transfusionnelle intra-hospitalière.
Cette démarche a été renforcée par la nomination
en 1995 du correspondant dhémovigilance du CHU et par la constitution
dun comité de sécurité transfusionnelle et dhémovigilance.
Après quatre ans et demi, le bilan savère positif
même sil est incomplet. Les documents transfusionnels ont été
mis en conformité avec la réglementation. Ils seront prochainement
regroupés au sein dun dossier transfusionnel. Le transport des
produits sanguins et des documents échangés entre le CHU
et létablissement de transfusion sanguine sera simplifié
par la rénovation et lextension du pneumatique, élément
organisationnel fondamental. Linformatisation de la traçabilité
des produits et de la prescription transfusionnelle amélioreront
lorganisation du soin transfusionnel. Des procédures décrivant
les bonnes pratiques transfusionnelles ont été élaborées
par des médecins et des infirmières. Enfin, des formations
ont été dispensées auprès des membres de la
cellule qualité pour les préparer à mener des audits
dans les unités de soins et, auprès des professionnels, pour
les initier aux vérifications prétransfusionnelles.
Les hôpitaux ont jusquen avril 2001 pour sengager dans la
procédure d'accréditation.
Passer dune culture où la qualité relève dune
performance individuelle à un système où la qualité
est gérée collectivement demande de savoir repérer
et analyser les dysfonctionnements, dévaluer les pratiques et les
résultats. Il faut sinterroger sur lorganisation à tous
les niveaux de la structure, modifier les façons de faire et accepter
de remettre en question les habitudes.
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