Biocompacteur, le CHU de Nantes une référence internationale dans la conception et l'évaluation des biomatériaux de substitution osseux et dentaires - Lutte contre le mélanome - Projet d'établissement mis en scène
 

Numéro 3  -  Juin  1998 

Le biocompacteur, des os artificiels enrichis de produits biologiques actifs 

Pour réparer un handicap, une malformation ou une déformation vertébrale due au vieillissement, traiter un traumatisme, soigner une maladie ostéo-articulaire dégénérative, venir à bout d’une tumeur de l’appareil locomoteur, les médecins doivent parfois recourir à la technique de la greffe osseuse ou aux prothèses ostéo-articulaires. 
Jusqu’à présent, l’implant pouvait être d’origine humaine ou animale mais alors il présentait un risque de transmission de maladies virales. Il fallait donc imaginer des matériaux ou des produits de synthèse assurant une sécurité maximale. 
Ce défi a été relevé et gagné par le centre de recherche de la faculté de chirurgie dentaire, avec le soutien de l’Anvar, en association avec le laboratoire Forsem de mécanique des solides et des matériaux de l’IUT de Nantes, avec l’ECN, des chimistes, des céramistes et des biologistes. 

L’équipe pluridisciplinaire a su réaliser un canon spécifique à la fabrication d’implants médicaux : le biocompacteur. L’originalité de cet appareil révolutionnaire est d’obtenir une action dynamique à partir d’un lanceur délivrant une onde de compaction capable de fabriquer des céramiques sans élévation notable de température. “ Notre biocompacteur permet aux particules de se souder entre elles en conférant au produit final une porosité permettant de préserver des agents biologiques préalablement intégrés “ explique le Pr. Maurice Leroy du laboratoire Forsem à l’IUT de Nantes.

Caractéristiques du produit osseux fabriqué par le canon nantais 
“ D’une part le flux sanguin peut s’y réinstaller ; d’autre part l’implant est progressivement recolonisé par l’os du receveur jusqu’à disparaître complètement “ indique Guy Daculsi, directeur de recherche à l’Inserm. Le phosphate  de calcium de synthèse assure une propreté absolue en plus il peut être enrichi d’éléments comme des hormones de croissance, des antitumoraux, des antibiotiques qui se libéreront dans l’organisme, accélérant les effets réparateurs de la greffe...Aujourd’hui les ingénieux inventeurs recherchent des partenaires industriels capables de fabriquer le matériau en quantité.
Le biocompacteur fait de Nantes une référence nationale et internationale dans la conception et l’évaluation des biomatériaux de substitution osseux et dentaires.
 

Prévention du mélanome

La meilleure action de lutte contre le mélanome reste la prévention. En France, on assiste à une augmentation du nombre de cancers cutanés alors que les possibilités thérapeutiques demeurent très limitées au stade métastatique.

Un dépistage organisé 
Pour la première fois, une enquête sur le dépistage du mélanome a été menée en Loire-Atlantique sur deux ans, en 1995 et 1996. L’objet de cette étude était de repérer le plus précocement possible les grains de beauté suspects d’être un mélanome débutant. Le travail a été mené conjointement par l’équipe du service de cancérologie-Dermatologie dirigée par le Pr. Brigitte Dreno du CHU et par les praticiens de la médecine du travail, sous l’égide du Dr. Marc Ligen et du Dr. François Mollat de l’Association d’Hygiène Industrielle et de Médecine du Travail de la Région Nantaise. 
Les résultats de l’enquête 
L’incidence du mélanome en Loire-Atlantique correspond exactement aux statistiques nationales, à savoir 8 mélanomes pour 100 000 personnes dont 20% chez des sujets entre 20 et 40 ans. Et attention, leur incidence double tous les 10 ans! Cette campagne subventionnée par l’association “ Vaincre le Mélanome “ prouve qu’avec un minium de moyens financiers et une importante motivation des médecins de la médecine du travail et des dermatologues, on peut lutter efficacement contre le mélanome. Cette expérience ayant démontré son utilité, elle sera reconduite avec les médecins de la médecine du travail de la région P.A.C.A. 
Prévention
Toujours dans un même souci de prévention une journée de dépistage gratuit et anonyme des cancers cutanés et lésions précancéreuses a été organisée le jeudi 23 avril 1998 à l’attention de tout le personnel du CHU de Nantes dans le cadre de la médecine du travail. Cette action s’inscrit dans le cadre de la première journée nationale de dépistage gratuit et anonyme des cancers cutanés et lésions cancéreuses menée sous le patronage du Secrétariat d’Etat à la Santé.

Le Projet d'Etablissement mis en scène

Pour mieux présenter le projet d’établissement à son personnel, le 12 mars dernier, le CHU de Nantes a choisi de convier ses 6 000 agents à une promenade originale dans une cité hospitalière en devenir. L’itinéraire était jalonné de monuments en image de synthèse. Le “ Palais des sciences et des techniques “ servait de décor au projet médical et à la présentation des nouveaux bâtiments et des futures rénovations. Le “Théâtre des soins” accueillait le projet de soins infirmiers illustré par des affiches de cinéma et de théâtre, des plaquettes et des saynètes comiques imaginées par les élèves infirmiers. Plus loin le “ Bon accueil “ rappelait les efforts de l’établissement en matière d’information et d’hygiène et de qualité. Le “ Kiosque de métiers “ présentait les différents aspects du projet social. Les “ Halles hospitalières “ rassemblaient toutes les initiatives des services logistiques. Le parcours initiatique s’achevait dans le “ Cyber café “ avec un détour par internet et intranet. Le personnel a apprécié cette journée à la fois didactique et ludique.

Les grandes lignes du projet d’établissement :
 

  • Réorganisation du CHU en 19 pôles de responsabilité
  • Soutien particulier aux domaines d’excellence : pôle thoracique et cardio-vasculaire, transplantations (coeur, poumon, rein, pancréas), cancérologie, thérapie cellulaire et génique.
  • Construction d’un bâtiment nouveau dans le secteur mère-enfant
  • Modernisation des structures en psychiatrie
  • Agrandissement du service des urgences
  • Construction d’un bâtiment d’accueil de personnes âgées (120 lits) et renforcement du réseau gérontologique
  • Développement du dispositif de prise en charge des plus démunis.


Les réactions
“ Le CHU n’est plus condescendant, il est au service des malades“ - Jean-Paul Guérin, Directeur Général du CHU de Nantes

“Pour réussir ses missions de formation, recherche et d’abord de qualité des soins pour tous, le CHU doit disposer de moyens à la mesure de ses ambitions “ - Jean-Marc Ayrault, Député-Maire de Nantes.

“ Il ne s’agit pas de dépenser moins mais le plus utilement possible. Au CHU, il y a de meilleures utilisations de moyens à rechercher “- Benoît Péricard,  Directeur de l’Agence Régionale de  l’Hospitalisation des Pays de la Loire