La robotisation en neurochirurgie - Standards élaborés
par les infirmières - Culture et secours en montagne
Numéro 4 - Septembre 1998
Robotisation en neurochirurgie
La robotisation en neurochirurgie est une évolution naturelle
et obligée des méthodes chirurgicales. Quil sagisse du
cerveau ou de la moelle épinière, la haute densité
fonctionnelle du système nerveux exige une précision et une
fiabilité du geste neurochirurgical que seule lautomatisation peut
garantir.
Lexplosion des techniques informatiques
Dès 1917, une interface mécanique a été
introduite entre le malade et la main du chirurgien. La robotisation fournissait
une solution pratique à la lourdeur et à la redondance de
certains gestes chirurgicaux. Quant à linformatisation de la stéréotaxie*,
elle apportait une réponse automatique aux problèmes de calcul
complexes et fastidieux des coordonnées des cibles. Enfin, le guide
spatial assura des bénéfices en temps et en sécurité
dun abord de la lésion moins invasif et aléatoire.
Aujourdhui, limage numérique constitue un plus non seulement
pour la qualité de lacte neurochirugical mais aussi pour la formation
pratique des jeunes chirurgiens. Elle facilite leur entraînement
par la répétition simulée du déroulement de
lacte et lassimilation des difficultés de chacune de ses phases.
Le Pr Benabib : artisan de la robotisation en neurochirurgie
Au CHU de Grenoble, léquipe du Pr Benabib a pris loption de
concevoir et de réaliser des systèmes spécifiques
à certaines applications, en privilégiant la précision,
la fiabilité et les performances. Cette approche a abouti à
deux systèmes robotisés, lun pour la stéréotaxie
commercialisé sous le nom de Neuromate, lautre pour la chirurgie
microscopique commercialisé sous le nom de Surgiscope.
Le robot stéréotaxique
Il sagit dun bras motorisé à 6 axes, solidement ancré
dans le sol et positionné par rapport au cadre stéréotaxique.
Le sixième axe possède plusieurs versions, chacune étant
adaptée à un objectif particulier : biopsie stéréotaxique,
implantation délectrodes avec micromanipulateur pour la chirurgie
des mouvements anormaux, porte endoscope... Ce robot de 3ème génération
est capable dune précision de lordre de 1/10ème de millimètre.
Le microscope robotisé
Monté sur un chariot mobile, le microscope robotisé se
déplace sur un rail fixé au plafond de la salle dopération.
La position de son foyer optique est représentée en temps
réel par une croix sur les images IRM du malade, visibles sur la
station de travail et instantanément reconstruites lors des mouvements
de la tête et du microscope. Ce dernier est positionné de
manière à pointer lobjectif localisé sur lIRM lors
de la planification. Un faisceau laser matérialise le foyer optique
du microscope et désigne la cible visée.
Réalité virtuelle
A lavenir, les méthodes dites de réalité virtuelle
aideront les chirurgiens à prévoir les modifications anatomiques
induites par le geste chirurgical, que ce soient des déformations
dues à la pénétration doutils ou à la disparition
de certaines structures du fait de leur ablation chirurgicale ou quil
sagisse des conséquences sur les structures avoisinantes.
Il restera à nous éduquer à lusage de ces
concepts et de ces méthodes dont lapprentissage sera grandement
facilité par leur caractère ludique. Dans le cadre de cette
éducation, il conviendra de rester sensible à la frontière
qui sépare la nécessaire confiance dans les informations
que nous prodigueront ces systèmes ... et le nécessaire esprit
critique, face à ces informations, en sachant quà tout instant,
les images, pour aussi sophistiqué que soit le traitement quelles
ont subi, nen demeurent pas moins des images, qui peuvent différer,
parfois significativement, de la réalité. Alim-Louis
Benabib, département de Neurosciences
* stéréotaxie : Méthode de localisation dans lespace
dune structure nerveuse cérébrale à partir de repères
osseux du crâne.
Qualité : Standards élaborés par
les infirmières
Depuis sa création en 1993, la Commission de la Qualité
des Soins Infirmiers choisit chaque année un ou plusieurs thèmes
de réflexion et dévaluation. En 1996, la Commission
saccorde sur le choix de ladministration du médicament per os
afin de garantir lharmonisation des pratiques et la sécurité
des patients. Le diagnostic de situation.
Cette réflexion a nécessité, dans un premier temps,
une évaluation des modes de prescription, de transcription, de préparation,
de distribution et de validation des médicaments - ceux-ci pouvant
être présentés sous forme de comprimés, gélules,
gel buccal, sirop, gouttes buvables ou spray. Toutes les unités
de soins du CHU sont concernées à lexception des hôpitaux
de jour et des secteurs de réanimation.
Létude, coordonnée par deux cadres infirmières
volontaires, a donné lieu à la rédaction dune trame
de trois pages. Ce document, validé par la Commission de prescription
de lANAES et par la Commission Service Soins Infirmiers du CHU de Grenoble
a été publié en septembre 1998. Le travail de Mesdames
Engelstein et Aumond-Veyre sinscrit dans la continuité des études
déjà réalisées au sein du CHU à savoir
la tenue de dossier de soins avec lANDEM en 1994 et la bonne formulation
des prescriptions médicamenteuses en 1995, menée en collaboration
avec la Fédération dEvaluation Hospitalière.
La circulaire n°666 du 30 janvier 1986 relative à la
bonne dispensation des médicaments en milieu hospitalier précise
:
- La prescription du médicament appartient au médecin
- La dispensation du médicament est le domaine du pharmacien
- Ladministration du médicament est de la responsabilité
de linfirmière.
Musée : Médecines et secours en montagne
Trois cents mètres carrés retracent la courageuse aventure
de la médecine et de la solidarité humaine en altitude.
A lheure où les accidents de montagne défraient lactualité,
le musée grenoblois des sciences médicales se prépare
à inaugurer son exposition Médecines et secours en Montagne
, le 27 octobre 1998.
Une vaste mobilisation montagnarde
La contribution de nombreux partenaires de larc alpin et des sauveteurs
spécialisés dans les Secours en Montagne a permis dillustrer
cette rétrospective avec des objets porteurs dune valeur historique
et affective. Sur le site du CHU, les visiteurs découvriront le
caisson de Paul Bert prêté par le Ministère de la Défense,
le bivouac refuge des années 1950 appartenant au musée des
guides de Courmayeur en Italie, les ex-voto et la flore aquarellée
du Musée du Col du Grand-St-Bernard en Suisse, les carnets de sauvetage
des premiers guides paysans du Musée alpin de Chamonix, les anciens
matériels appartenant à lAssociation détude de la
neige et des avalanches, etc...
Enfin, les amateurs démotions apprécieront le spectacle
son et lumière dune avalanche et dun treuillage... Frissons garantis
!
Chef de projet : Dr Menthonnex, Directeur du SAMU-SMUR.
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