BREST 
Le CHU de Brest est le premier centre français à adopter dans son service de réanimation néonatale le programme de soins américain  : NIDCAP, programme de soins pour l'enfant né prématurément - Unité de sommeil du CHU de Brest - Ecole de l'asthme.

Numéro 5  - Décembre 1998 
 

Innovation thérapeutique 


 

NIDCAP, programme de soins pour l'enfant né prématurément

Le CHU de Brest est le premier centre français à adopter dans son service de réanimation néonatale le programme de soins américain NIDCAP : Programme Néonatal Individualisé de Soins et de Surveillance du Développement. 

Ce dispositif repose sur une méthode rationnelle d’observation du comportement de l’enfant avant, pendant et après un soin. 

Un psychologue ou une infirmière formée à ce type de procédure évalue ses capacités motrices (postures, tonus, mouvements...), neuro-végétatives (respiration, rythme cardiaque...) et comportementales (phases d’éveil, qualité du sommeil...). 

L’analyse des signaux comportementaux permet de préciser le degré de maturité du nouveau né, sa réponse au stress et sa capacité d’auto-régulation. L’observation régulièrement actualisée détermine un programme hebdomadaire de soins qui sera délivré par l’équipe soignante en collaboration avec les parents. Leur intervention portera sur les trois domaines suivants : l’environnement, les soins directs et la préparation à la sortie.
L’environnement : réduction du niveau sonore et de l’intensité lumineuse, meilleur positionnement en couveuse, aide à l’auto-régulation par succion non nutritive, techniques de peau à peau, mise au sein précoce selon la compétence de l’enfant...
Les soins : suppression des soins inutiles et réorganisation du programme général, permettant de regrouper les soins selon la tolérance de l’enfant, gavages réalisés selon le cycle de sommeil, bains, suppression de tous les stimuli inutiles (conversation...)
La préparation à la sortie : en fonction de la stabilité comportementale et des capacités de régulation de l’enfant ainsi que de l’investissement des parents, analysé et encouragé tout au long de l’hospitalisation.
Des avantages pour tous les intervenants
Le bénéfice attendu est une diminution de la durée d’hospitalisation du nouveau-né prématuré et une amélioration de son pronostic comportemental.
Effets positifs pour les parents 
Grâce à ce programme de soins, les parents participent à l’évaluation des compétences de leur enfant tout au long de son hospitalisation, ce qui améliore les conditions de retour à domicile. Cette participation active atténue en particulier les effets néfastes de la séparation prolongée enfants/parents.
Intérêt pour le personnel soignant 
Le processus de formation, préalable indispensable avant l’implantation du programme, entraîne au sein de l’équipe soignante, médicale et paramédicale, une réflexion importante sur les objectifs et les méthodes de soins. Cette réflexion permet une modification en profondeur de l’organisation des soins, basés sur les besoins individuels de l’enfant et non sur des protocoles pré-établis.
En raison de son approche multidisciplinaire (médecine, psychologie, sciences du développement), le NIDCAP enrichit les connaissances des personnels concernés et développe leur vision humaniste de la médecine.
 

Unité de sommeil du CHU de Brest


 

L’unité de sommeil du CHU de Brest (Service d’Explorations Fonctionnelles Neurologiques) explore depuis plus de 10 ans les multiples pathologies du sommeil et de l’éveil. 
L’Unité de Morvan a obtenu en 1997, des experts de la Société Française de Recherche sur le Sommeil, le label officiel de “  Centre de diagnostic et de traitement des troubles du sommeil “. Cette qualification place le CHU de Brest parmi les seuls 25 établissements agréés en France.

A chacun son sommeil
Nous passons environ un tiers de notre vie à dormir. Notre sommeil se compose de plusieurs cycles successifs, 4 à 5 en général. Chacun dure environ 90 minutes et se répartit en sommeil léger (stades 1 et 2), sommeil profond (stades 3 et 4) et sommeil paradoxal (stade des rêves). Les variations de durée et de qualité sont importantes d’un individu à l’autre. Les altérations du sommeil ou de l’éveil ont des causes multiples. Parfois, il suffit d’une ou de plusieurs consultations pour régler le problème. Plus souvent, il faut procéder à une polysomnographie* dont les modalités varient selon la pathologie en cause : une nuit (suivie ou non de tests de latence d’endormissement ou de maintien de l’éveil) 24 heures ou plus.
* polysomnographie : Enregistrement polygraphique du sommeil comprenant électroencéphalogramme, electro-oculogramme, électromyogramme et paramètres cardio-respiratoires.

Publications
Sommeil et rêves dans l’amnésie de Korsacoff d’origine alcoolique - H.P. Cathala, F. Laffont, S. Esnault, C. Sereni et M. Siksou - Neurophysiolog. Clin, 18 (1988) 173-186. 
Effets à long terme du traitement par SMS 201-995 sur un syndrome d’apnées du sommeil associé à une acromégalie S. Esnault, C. Merceur, V. Kerlan, S.H. Tea, J.C. Le Mevel, J.P. Bercovici et D. Mabin. 
Effets de la clomipramine sur la somnolence diurne et sur les paramètres respiratoires dans un cas de syndrome de Prader-WILLI S. Esnault-Lavandier et D. Mabin - Neurophysiolo. Clin. (1998) à paraître en fin d’année.
 
 

L'Ecole de l'asthme

Comprendre et maîtriser l’asthme
L’asthme est une maladie fréquente qui se manifeste à n’importe quel âge. En France, elle concerne 3 millions de personnes, dont un tiers d’enfants. Cette pathologie peut également s’avérer redoutable puisque chaque jour, dans notre pays, sept personnes meurent d’une crise d’asthme grave. Il est néanmoins possible d’enseigner à la grande majorité des asthmatiques comment bien maîtriser cette affection chronique pour retrouver un fonctionnement respiratoire normal.
Faire participer la personne asthmatique au traitement de sa maladie 
En 1995, un projet de recherche clinique visant à évaluer l’impact d’un programme d’éducation de l’asthmatique a débuté au sein du plateau technique de pneumologie. Cette étude prospective s’est déroulée en association avec le département de Pneumologie du CHU de Nîmes. A Brest comme à Nîmes, les infirmières de pneumologie ont initié un programme d’éducation du patient asthmatique. Au CHU de Brest, à l’hôpital de la Cavale Blanche, dès 1996, elles ont ouvert des consultations d’enseignement réservées aux patients suivis par les pneumologues hospitaliers.