Cardiologie interventionnelle, pôle d'excellence du CHU de Caen  - Les atouts de la nouvelle Gamma Caméra - Recherche : la Cardiologie Nucléaire à CYCERON - Santé en Basse Normandie - Congés annuels.

Numéro 5 - Décembre 1998 
 
 

Cardiologie interventionnelle : pôle d'excellence du CHU de Caen
Pr G. Bouvard - Dr Agostini


 

Dès 1993, le CHU de Caen a adopté la scintigraphie cardiaque comme un outil fondamental dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques des maladies cardiaques et dans le diagnostic et le suivi des thérapeutiques de revascularisation.
L’arrivée de nouvelles caméras et l’utilisation de nouveaux traceurs pour les études perfusionnelles métaboliques et l’innervation ont encore amélioré cette technique.
Une fonction à explorer = un traceur
Il faut obtenir le bon traceur en fonction des phénomènes que l’on veut étudier. Ainsi, la scintigraphie cardiaque nécessite l’administration d’une molécule radioactive qui met en évidence le débit des artères coronaires et donc les possibilités d’oxygénation du muscle cardiaque, la fonction contractile, le métabolisme ou l’innervation cardiaque.
La prescription de l’exploration scintigraphique cardiaque
Sont concernés les malades souffrant d’une douleur thoracique atypique après avis spécialisé pour écarter une maladie coronaire chez un patient à risque cardio-vasculaire (traceur de perfusion), les patients traités en chimiothérapie (traceur de contractilité), les personnes ayant fait un infarctus du myocarde dont la réserve coronaire est très altéreé (traceur métabolique), les insuffisants cardiaques pour qui une décision de revascularisation coronaire (pontage coronarien) ou de transplantation cardiaque est nécessaire (traceur d’innervation). 
Le déroulement de la scintigraphie cardiaque
Pour cette exploration, il faut prévoir la journée. Le patient viendra à jeun. Il aura arrêté les traitements cardiaques en cours. Une voie veineuse avec garde veine est mise en place. Un produit radiocatif non toxique est injecté de façon indolore en infime quantité. Deux examens de 20 minutes sont réalisés à 3-4 heures d’intervalle après l’effort et au repos.
Publications
Impairment of cardiac neuronal function in acute myocartitis : iodine-123-MIBG-Scintigraphy Study-J. Nucl. Med 98.
Impact of exercise rehabilitation on cardiac neuronal function in heart failure-Iodine-123-MIBG-Scintigraphy Study - Eur.J. Nucl. Med 98.
Iodine-123-MIBG-SPECT of regional cardiac adrenergic denervation in Brugada Syndrom -J. Nucl. Med 98.
 

Les atouts de la nouvelle Gamma-Caméra

 

Le service de médecine nucléaire du CHU de Caen dispose de 3 Gamma-Caméras dont une de nouvelle génération suffisamment sophistiquée pour effectuer des examens isotopiques métaboliques qui d’habitude sont réalisés dans les centres de tomographie par émission de positons. La possibilité de synchroniser l’électrocardiogramme durant la tomographie cardiaque fournit des informations simultanées sur la perfusion coronaire et la performance cardiaque. La présence d’une double-tête réduit la durée des examens tomographiques et améliore la définition des images. 
 

Recherche : la Cardiologie Nucléaire à CYCERON

 

Depuis 1994, le service de médecine nucléaire du Pr Gérard Bouvard travaille en étroite collaboration avec le Laboratoire de Recherche “ Cyclotron-Chimie-Positron - Commissariat à l’Energie Atomique au Grand Accélérateur National d’Ions Lourds de Caen “. 

La tomographie à émission de positons est utilisée en recherche fondamentale et à moindre degré en recherche clinique cardiologique, neurologique et cancérologique. Cette méthode d’exploration non invasive, mesure des paramètres aussi variés que la perfusion sanguine, la consommation de glucose, la consommation d’acides gras, la distribution et la liaison d’un médicament avec son récepteur. En France, seuls quatre sites disposent de ce matériel : Caen, Lyon, Orsay et Toulouse.
Principales indications : Ischémie et viabilité myocardiaque après un infarctus du myocarde - Evaluation des effets pharmacologiques sur la perfusion coronaire et sur les métabolismes cardiaques.
 
 
 

La Santé en Basse Normandie


 

Une enquête menée d’avril à juin 1996 auprès de 4 000 personnes, démontre bien que le rapport à la santé des personnes varie en fonction de l’âge, du statut et de l’insertion sociale, du sexe et du lieu de résidence. 

Les femmes se déclarent plus souvent malades. Comme les personnes âgées, elles consultent plus souvent les médecins alors que les ouvriers, les agriculteurs, les artisans et les commerçants attendent une aggravation de leurs affections. Quant aux cadres, ils s’adressent essentiellement à des spécialistes et consomment beaucoup de médicaments. Mais globalement, les bas-normands ne rencontrent pas de difficulté particulière pour se soigner
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La situation est plus alarmante pour les jeunes et surtout pour les personnes en condition de précarité soit 12% des adultes. Peu concernés par les pratiques de prévention, ils sont plus sensibles à la consommation excessive d’alcool et aux formes sévères de dépression. Les chômeurs apparaissent comme les grands exclus du système sanitaire alors qu’ils pourraient bénéficier de l’aide médicale gratuite.

Pour l’avenir deux grandes questions se posent : l’accès aux soins des personnes les plus démunies et la prise en charge des personnes âgées. Le nombre des personnes de 60 ans et plus devrait croître de près de 70% entre 1990 et 2020 ce qui risque d’entraîner une augmentation de 18% des consultations de généralistes, 12% de spécialistes et 47% de recours aux soins infirmiers. Quant aux soins de proximité on peut se demander s’ils seront suffisamment développés pour répondre aux demandes des personnes âgées immobilisées à leur domicile. Un phénomène qui touche actuellement 12,5% de la population âgée. 
Source : La Basse Normandie - Insee 1998
 

Management : Congés annuels


 

En 1997, l'allocation budgétaire du CHU de Caen présentait un manque à gagner estimé à 40 millions de francs. La direction préconisait alors des mesures d’économie. Soucieuse de préserver les moyens structurels, elle proposait de réduire les dépenses non encore engagées à savoir le recrutement de personnels temporaires en juillet-août. 
 
Ces mesures eurent des répercussions sur l’organisation et sur l’étalement des congés. A l’issue d’un mouvement social intense, des négociations entre organisations syndicales et direction aboutirent à un compromis sur la base d’une réduction de moitié des “ mensualités d’été “. Le reste des économies étant à réaliser sur les autres chapitres budgétaires. Cependant, moins de remplaçants supposent une présence simultanée plus importante du personnel permanent et par conséquent, un réel étalement des départs et des absences moins longues. Pour des raisons de qualité et de sécurité une règle d’absence de 25 à 28% de l’effectif permanent du service fut adoptée. Les médecins étaient invités à tenir compte de ces contraintes. 
  
En 1998, malgré des restrictions budgétaires supplémentaires, ces conditions furent maintenues et les départs étalés du 8 juin au 20 septembre. Ce nouveau système n’accorde plus aux services de dotation a priori d’un “ crédit de mensualités”. Pour justifier l’octroi de moyens de remplacement, les unités doivent au préalable planifier les congés en respectant les règles instituées.