MONTPELLIER

Projet d'établissement : les choix hospitalo-universitaires de santé - Diagnostic préimplantatoire. 

Numéro 5 - Décembre 1998 
 

Projet d'établissement : les choix hospitalo-universitaires de santé


 

Dans son projet d’établissement 1997/2002, le CHU de Montpellier se définit comme un établissement de santé de référence, inséré dans la région, au sein d’un réseau de partenaires. Ce projet tient compte des priorités de santé publique et de l'épidémiologie régionale, des atouts et des faiblesses actuels de l’institution, de la logique de développement immobilier du CHU par organe ou appareil. 
En soins, le potentiel du CHU est unique en anguedoc-Roussillon. Ses équipes médico-soignantes et ses équipements s’adapteront à la prise en charge des pathologies les plus complexes et les plus graves. 
La recherche se poursuivra grâce à un dispositif de veille et de prospective. Le CHU assurera le transfert des connaissances fondamentales apportées notamment par les unités de recherche montpelliéraines. 
 L’enseignement sera effectué par la formalisation des pratiques médico-soignantes et leur partage avec les partenaires du CHU dans le cadre de formations initiales et continues. 
La prévention et l’éducation seront renforcées et leurs pratiques développées en cohérence avec les autres acteurs régionaux. 

Les choix hospitalo-universitaires de santé 
En 1997, le CHU a actualisé son projet médical en déterminant cinq axes prioritaires et transversaux.  Ces orientations ont été retenues comme thématiques de contractualisation avec l'ARH, à savoir :

1 - Le vieillissement 
Les caractères démographiques du languedoc-Roussillon et de leur évolution prévisible (16 % de personnes âgées de 60 à 74 ans et 8,1% de plus de 75 ans alors que la moyenne nationale se situe repectivement à 13% et 7,1%) font du vieillissement un enjeu épidémiologique majeur. Les personnes âgées souffrent de polypathologie et leur état requiert un traitement thérapeutique spécifique en ambulatoire, en hospitalisation ou en urgences. Au CHU plus d’un patient hospitalisé sur six a plus de 70 ans. Cette proportion passe à un pour trois dans plusieurs services actifs médicaux et chirurgicaux. Le projet médical organise la prise en charge du vieillissement pathologique, à un niveau hospitalo-universitaire dans le cadre de réseaux internes et externes. 
 2 - L’accueil en urgence 
Le CHU enregistre plus de 50 000 admissions en urgence par an. De plus, en liaison avec ses hôpitaux d’organes, le CHU assume la quasi-exclusivité des urgences neurotraumatiques, gynécologiques, néonatales, pédiatriques, neurologiques, cardiologiques... Le CHU réaffirme sa mission d’accueil des urgences avec la séniorisation pour les adultes et enfants, l’aménagement d’un secteur porte, la séniorisation de l’imagerie d’urgence, la prise en compte de l’urgence psychiatrique, le développement d’un accueil social pour les plus démunis et des relations avec le service de Médecine Légale pour l’accueil des victimes... 
3 - La cancérologie
Première cause de décès en France entre 40 et 65 ans, le cancer touche un français sur trois et un sur quatre en meurt. En languedoc-Roussillon, il est responsable de 5 700 décès par an. En général les malades viennent consulter pour un symptôme et non pas pour un cancer. Au CHU, 11 000 patients sont traités chaque année dont la majorité des personnes souffrant de cancers digestifs, cutanés, génito-urinaires, thoraciques, endocriniens, gynécologiques... Ces malades sont vus dans un premier temps par les spécialistes d’organes et les internistes. Le projet médical organise la prise en charge diagnostique et thérapeutique dans le cadre d’une Fédération de Cancérologie. Une unité d’oncologie médicale pour les chimiothérapies lourdes sera créée. Le projet prévoit aussi le développement de l’unité de thérapie cellulaire et de l’oncogénétique. La prévention et le suivi des patients seront effectués dans le cadre d’un travail en réseau avec les autres établissements de santé et les médecins libéraux. 
4 - La génétique 
La prospective médicale, c’est à dire la possibilité de prédire les maladies et de cibler les thérapeutiques, caractérisera le XXIème siècle et modifiera les pratiques médicales en particulier pour les pathologies les plus lourdes. Dans ce secteur, Montpellier bénéficie d’un environnement scientifique de haut niveau en recherche fondamentale et clinique : Institut de Génétique Humaine, Thérapie cellulaire... 
La création d’une Fédération de Génétique permettant la coopération entre les cliniciens et les biologistes renforcera le CHU en tant que pôle de référence hospitalo-universitaire. 
Un service central de Génétique Clinique coordonnera les activités de conseil génétique dispersées dans les différents services (ophtalmologie, cardiologie, onco-génétique) et répondra aux exigences légales du diagnostic pré et post natal . 
Parmi ces priorités figurent aussi le développement de la génétique moléculaire et chromosomique ainsi qu’une veille technologique et éthique.
5 - La chirurgie ambulatoire
Cette activité sera regroupée sur trois sites où les processus organisationnels seront soumis à une stricte planification. 
Ces orientations sont déclinées en plusieurs programmes d’actions qui comprennent l’adaptation des structures et le renforcement de la dynamique interne. Les autres propositions sont rassemblées sous trois grands chapitres : 
Veille et prospective 
Avec la création d’une délégation à la prospective qui serait composée de comités d’experts. Structure de conseil et d’information, la délégation préparera les travaux en amont de la conception des projets. 
Du soin à la Santé 
Soucieux d’améliorer la prise en charge globale du patient notamment dans le cas des maladies chroniques, le CHU souhaite passer d’un concept de soin à un concept de santé. L’accueil et la sortie des patients, moments forts qui doivent permettre au malade de mieux se situer dans la filière de soins, se professionnaliseront. Informer, Orienter, Expliquer seront les maîtres mots de ce changement. 
Coopérations et réseaux 
Dans le cadre de la politique régionale de santé, le CHU de Montpellier prendra l’initiative d’une organisation des soins fondée sur les coopérations et les réseaux. Chaque malade bénéficiera ainsi des traitements les plus appropriés au plus près de son domicile.
 

Diagnostic préimplantatoire

En septembre, le Pr. Claude Humeau, responsable du laboratoire de biologie de la reproduction au CHU de Montpellier a déposé une demande officielle de fécondation par “ diagnostic préimplantatoire “ auprès de la Commission nationale de médecine et de biologie de la reproduction et du diagnostic prénatal.

Parallèlement, l’équipe du Pr. Demaille a fait une demande d’agrément pour l’analyse génétique. Si le projet est accepté, des tests génétiques seront effectués sur l’embryon au cours de la division de la cellule primitive, deux à trois jours après la fécondation in vitro. Les médecins prélèveront une de ces cellules et analyseront sa composition génétique afin de détecter certaines anomalies chromosomiques comme la trisomie 21 ou des maladies héréditaires comme la mucoviscidose ou les myopathies. Si aucune anomalie n’est découverte, l’embryon sera alors implanté dans l’utérus de la future mère. Dans le cas contraire, une nouvelle fécondation sera réalisée. 

Fort de son expérience en techniques prénatales et de ses compétences en génétique moléculaire, le CHU de Montpellier a de grandes chances d’être retenu.
Cependant, l’introduction de la génétique dans la science prénatale interroge l’éthique des scientifiques et de la société. Actuellement la commission nationale tente de définir la liste des maladies qui seront détectées par les généticiens. Les discussions portent sur les limites de la sélection.