NANCY
Traitement de l'épilepsie -Toxicomanie : action locale et internationale du CHU de
Nancy - Réseau Image -
Numéro 5 - Décembre 1998
Traitement de l'épilepsie
Aujourdhui lintégration de la majorité des malades épileptiques est
heureusement favorisée par une meilleure connaissance de cette affection, par les
nouvelles possibilités de traitement mais aussi par lévolution des mentalités.
On dénombre près de 400 000 épileptiques en France et 100 personnes présentent une
première crise épileptique chaque jour. Laffection touche surtout les âges
extrêmes de la vie : enfants et sujets âgés. Le CHU de Nancy, un des cinq centres de
référence français spécialisés dans la prise en charge des épilepsies et dans le
traitement chirurgical de cette affection.
Les différentes crises épileptiques
Victime de mythes et de préjugés, lépilepsie représente parfois un véritable
handicap. Une crise épileptique est lexpression dun fonctionnement anormal de
certaines cellules cérébrales, en rapport avec un déséquilibre entre leurs systèmes
activateurs et inhibiteurs, aboutissant à une décharge perturbant
lactivité cérébrale de façon transitoire. Survenant en réaction à une
agression cérébrale aiguë, la crise peut nêtre quun épisode
isolé (crise symptomatique aiguë) ne nécessitant pas un traitement au long cours. Ainsi
une crise épileptique ne signifie pas toujours épilepsie. Cest la répétition des
crises au cours de la vie qui définit lépilepsie. La diversité des crises, crises
partielles (troubles moteurs, sensitifs) ou crises généralisées (perte de connaissance,
crise convulsive tonico-clonique), ne facilite pas le diagnostic, lequel repose
essentiellement sur linterrogatoire du malade et des témoins. Il sera complété
par un examen neurologique et un électroencéphalogramme. Une lésion cérébrale peut
être à lorigine des crises mais souvent la cause reste inconnue.
Le traitement
Il consiste dans la majorité des cas en la prescription de médicaments
antiépileptiques, (six nouveaux produits ayant été commercialisés depuis 1990)..
Schématiquement 50% des épileptiques sont rapidement et bien équilibrés, 20 à 25% le
sont mais beaucoup plus difficilement et 25 à 30% représentent des épilepsies
réfractaires aux traitements. Le médicament, choisi en fonction du type de
lépilepsie, sera introduit progressivement et une surveillance attentive est
nécessaire pour déceler déventuels effets secondaires. En cas déchec, un
autre produit sera substitué. Parfois il faudra en associer deux voire trois.
Linterruption du traitement pourra survenir au bout de plusieurs années sans crise.
Toutes formes confondues, la durée dune épilepsie est de 12 à 13 ans environ.
Dans beaucoup dépilepsies partielles rebelles aux traitements médicamenteux, une
solution chirurgicale est possible après avoir bien délimité la zone du cerveau
atteinte et à condition que lexérèse nentraîne pas de séquelle
importante.
Nancy développe ou est en passe de développer trois grandes avancées :
Lenregistrement continu vidéo-EEG pendant plusieurs jours, où peuvent être
observées et enregistrées des crises épileptiques.
Les enregistrements stéréo-EEG, grâce à limplantation délectrodes intra
cérébrales selon un repérage stéréotaxique, permettent de mieux observer les crises
et daméliorer les diagnostics difficiles.
Le traitement chirurgical, qui consiste à détruire les foyers responsables des crises,
une fois repérés.
Lactivité du service en 1997
Plus de 4 000 hospitalisations lors de séjours de 6 à 7 jours en moyenne
Plus de 11 000 consultations.
Toxicomanie
Toxicomanie : laction locale et internationale du CHU de Nancy
LUnité daccueil et de traitement des toxicomanes (UFATT) prend en charge,
depuis le mois de janvier 1994, les personnes de lagglomération nancéienne et des
communes avoisinantes. Les toxicomanes peuvent opter pour un sevrage en ambulatoire ou en
milieu hospitalier. Des programmes de substitution par méthadone et subutex leur sont
également proposés. Enfin lUFATT assure les injonctions thérapeutiques et les
visites obligatoires.
Prévention
Les risques liés à la toxicomanie font lobjet dune politique de prévention
active à travers la gestion dappareils échangeurs et récupérateurs de seringues.
Lensemble de ce travail est réalisé avec le Centre psychothérapeutique de Laxou,
la maison dArrêt de Nancy, les milieux hospitaliers et les réseaux ville/hôpital.
Ces mesures de prévention intéressent tout particulièrement les villes polonaises de
Bielsko Biawa et de Lublin jumelée avec Nancy.
La Pologne se trouve confrontée à de nouveaux problèmes : lampleur de la
toxicomanie et lapparition de nouvelles drogues. Le système de santé semble en
outre relativement précaire et sa reconstruction est à létude. LUFATT, de
par son expérience, accompagne cette démarche, forme les professionnels polonais et
prépare un colloque sur le thème des liens entre lhôpital et la ville.
Réseau Image
Les réseaux : outils dun management moderne et facteurs de qualité des
soins.
Lhôpital de Brabois vient de restructurer son service de Radiologie centrale, et de
mettre en service deux nouvelles salles dangiographie. Grâce à la connexion aux
différents réseaux, les images réalisées au rez-de-chaussée dans les salles
dangiographie numérisée sont visibles par les cardiologues, depuis les étages de
soins ou les blocs opératoires.
Transitent également par le réseau les images IRM réalisées à l'Hôpital Central dont
les traitements secondaires sont effectués sur le site de Brabois. Cela permet de mieux
utiliser les plages horaires des équipements lourds et d'accroître la productivité des
vacations de radiologie.
Un réseau dexpertise
Le réseau sert également à échanger des images pour avis avec le Centre
anti-cancéreux tout proche, démarche par ailleurs observée entre différents services
au sein de létablissement ou entre CHU et CHG. Ainsi, petit à petit, le réseau
devient un vecteur régional dexpertise sur de nombreux dossiers complexes. Bien que
le réseau TSI utilisé soit en fait national et Européen, fort de ses 400 stations
connectées, cest son intérêt régional qui saffirme jour après jour.
Certes, il permet parfois déviter des transferts de malades, mais surtout il
facilite le recours à un avis spécialisé, via le partage des images.
Cet échange davis est un facteur denrichissement mutuel très
apprécié des praticiens de CH et CHU, évidemment profitable au malade.
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