TOULOUSE

Le renouveau des services de pédiatrie - Cellule socio-administrative pour les personnes démunies - Sciences et Avenir : Félicitations de Dominique Baudis
 

Numéro  5 - Décembre  1998 

Renouveau des services de pédiatrie

Pôle d’excellence inscrit parmi les objectifs prioritaires du projet d’établissement, l’hôpital des enfants a été inauguré le 23 septembre 1998, dans un bâtiment entièrement neuf, en contrebas de l’hôpital Purpan. Cet établissement constitue la première réalisation du futur hôpital Mère-Femme-Couple-Enfant qui regroupera d’ici l’an 2001 la pédiatrie, la gynécologie-obstétrique, la chirurgie générale et gynécologique et le centre de stérilité. L’hôpital des enfants tient compte à la fois de l’évolution des techniques, des orientations médicales futures, des contingences économiques. Son architecture satisfait également aux impératifs d’une structure évolutive. 
A son arrivée, l’enfant est dirigé dans un secteur déterminé en fonction de sa pathologie et de son état de gravité. Sa prise en charge est assurée par un médecin responsable d’une équipe médicale. Tout est mis en œuvre pour l’hospitaliser le moins longtemps possible en l’orientant vers l’hôpital de jour, de semaine ou l’Hôtel Hospitalier.

Innovations dans l’organisation et dans l’hébergement
Peu de disciplines ont autant évolué que la pédiatrie pendant ces 30 dernières années. C’est en 1973 que le CHU de Toulouse a, pour la première fois en France, adopté la sectorisation par spécialités pour les enfants alors qu’elle existait depuis longtemps chez l’adulte. Or l’enfant est un être en croissance ; il n’y a rien de commun entre un nouveau-né et un adolescent. C’est pourquoi il a fallu créer des surspécialités pédiatriques. Cette organisation a eu une influence positive sur la qualité des diagnostics et des soins mais en revanche, elle a conduit à une spécialisation précoce des jeunes pédiatres et à un repli de ces unités sur elles mêmes. Pour limiter ces effets pervers, les pédiatres de Toulouse ont proposé de mettre en commun le maximum d’activités dans un souci de plus grande qualité de l’accueil, d’efficacité et de rentabilité. Ainsi, à l’Hôpital des Enfants, la notion classique de services a disparu au profit du regroupement de spécialités en plusieurs secteurs eux-mêmes réunis au sein d’un département unique de pédiatrie médico-chirurgicale.

La notion de secteur
Un secteur se compose de 27 lits autour desquels les spécialités viennent à l’enfant et non l’inverse. Dans chaque secteur, des équipes médicales de trois ou quatre médecins de différentes spécialités travaillent sous la responsabilité d’un coordonnateur. Le responsable de l’équipe et le coordonnateur du secteur sont nommés en alternance.

Une organisation mutuelle et transversale
Le rez-de-chaussée est dévolu à l’accueil des enfants et de leur famille (formalités administratives, orientation, cafétéria, boutiques...). C’est aussi à ce niveau que sont regroupés les services lourds : urgences, bloc, réanimation, néonatalogie et liaison future avec le bloc obstétrical. Le niveau 1 est composé de deux modules :  les services de consultation et de soins ambulatoires. La capacité de lits en hôpital de jour et en chirurgie ambulatoire a triplé. Les secteurs d’hospitalisation se situent au deuxième étage et regroupent les différentes spécialités médico-chirurgicales. La réanimation et le néonatologie sont organisées en liaison étroite avec les salles d’accouchement du futur hôpital maternel. Le niveau 3 regroupe 3 modules d’hospitalisation programmée de 27 lits chacun. Les infirmières ne sont plus monovalentes mais bivalentes ce qui doit assurer une plus grande souplesse de fonctionnement. C’est à cet étage que l’on trouve l’Hôtel Hospitalier. 

L’Hôtel Hospitalier
Structure tout à fait originale en France, cet Hôtel peut héberger 66 enfants et accompagnants avant et après leur hospitalisation. L’Hôte Hospitalier présente plusieurs avantages : il libère des lits, assouplit le séjour hospitalier et recrée l’environnement habituel de l’enfant. Un espace adapté est réservé aux adolescents. Situé au cœur de l’établissement, le centre d’éducation et d’animation propose aux jeunes patients des activités scolaires, ludiques et culturelles (ludothèque médiathèque, espace bébé, espace adolescent). La présence d’enseignants, de soignants, d’éducateurs assurent une continuité dans le rythme de vie habituel de l’enfant.

L'hôpital des enfants
Architectes : Adrien Fainsilberet Sylvain Mercier
Schéma architectural : une barre centrale avec trois modules de chaque côté centrés par des patios. L’ensemble est réparti sur trois niveaux
La fréquentation des urgences pédiatriques croît de 5 à 10% chaque année. En 1997 plus de 25 000 entrées ont été comptabilisées.
Bloc opératoire : 8 salles d’intervention
Réanimation : 15 Lits de réanimation polyvalente, 5 lits de surveillance médicale continue et 5 lits de brûlés.
Néonatalogie : 46 lits dont 6 chambres “ mère-enfant “
SMUR pédiatrique autonome : 1 200 transports par an 
 

Cellule socio-administrative pour les personnes démunies

Au-delà de sa fonction sanitaire, l’hôpital est partie prenante du processus de lutte contre l’exclusion. Avec la crise économique, la fragilité des personnes en situation difficile est encore aggravée. Ce sont en effet les individus qui se trouvent dans le plus grand dénuement matériel, social, psychologique qui ont le plus de difficultés à accéder aux dispositifs de protection sociale. Pour les aider et faire valoir leurs droits sociaux, le Comité de Médecine Sociale et Humanitaire du CHU de Toulouse a réuni un groupe de travail de 40 personnes auquel ont été associés tous les partenaires concernés par la lutte contre l’exclusion sociale, administrations, associations.... Depuis janvier 1998, les Hôpitaux de Toulouse ont ouvert des cellules d’accueil administratif et social aux bureaux des entrées des établissements. Une charte de fonctionnement facilite leurs échanges avec les institutions : ANPE, CAF, CRAM, DDASS, Missions locales...

Un premier bilan de la cellule d’accueil de Rangueil
Sur 4 000 dossiers émanant du service d’urgences, 106 relevaient de la précarité. 50% ont été régularisés et les 53 dossiers restants font l’objet d’un traitement avec l’aide des partenaires institutionnels. La prévention fait également partie des missions de ces agents socio-administratifs. En informant les patients, ils leur évitent de sombrer dans une détresse due en partie à une méconnaissance de leurs droits sociaux. Il ressort également de cette expérience que, lorsque l’hôpital remet en question son mode de fonctionnement, il est en mesure de suggérer certaines améliorations aux autres, par exemple : inciter les institutionnels à raccourcir les circuits d’obtention des droits et inviter les associations à travailler en meilleure coordination.
 

Sciences et Avenir : Félicitations de Dominique Baudis

Extrait de la lettre de Dominique Baudis, Maire de Toulouse adressée à Michel Moinard, Directeur Général du CHU, le 1er octobre 1998 : “ Le mensuel Sciences et Avenir vient de publier le guide des hôpitaux... De l’enquête effectuée parmi les 50 meilleurs hôpitaux de France, Toulouse est placée en tête et figure parmi les meilleurs à 22 reprises sur 23... Je suis heureux de constater que les Hôpitaux de Toulouse apportent les meilleures qualités de soins. Je tenais à vous exprimer, ainsi qu’à l’ensemble du personnel hospitalier toutes mes plus vives félicitations. Dans des conditions souvent difficiles, face à la douleur et à la détresse des patients, le personnel médical et soignant assure avec compétence et dévouement son travail. Ces excellents résultats sont la récompense de leur engagement. Qu’ils en soient remerciés...