LILLE
Bientôt 50 Emplois-jeunes -Prévention des risques -
Médecin conciliateur - Infections nosocomiales : Création
du premier Observatoire de la Biocontamination de l'environnement en milieu
hospitalier - Accueil des personnes sourdes
Numéro 6 - Mars 1999
Bientôt 50 emplois jeunes au CHRU de Lille
.
Quarante-quatre, c’est le chiffre total des emplois jeunes recrutés
à ce jour. Agés de 18 à 26 ans, d’un niveau de qualification
allant du BEPC au Bac+4, recrutés pour la plupart de décembre
1998 à janvier 1999, ils sont les premiers emplois jeunes recrutés
au CHRU de Lille. En cours d’année, d’autres candidats viendront
grossir leurs rangs pour atteindre une cinquantaine de personnes.
L’hôpital créateur d’emplois
Dès l’initialisation du projet Emploi-Jeune, le CHRU de Lille
a fait le pari de créer des emplois nouveaux répondant à
de vrais besoins, sans effets substitutifs sur des emplois existants et
susceptibles d’être pérennisés dans 5 ans. L’objectif
pour ce projet était double : lutter contre le chômage des
jeunes et répondre à des besoins émergents d’utilité
sociale. L’originalité de la démarche du CHRU se situe dans
la volonté de s’ouvrir sur des partenaires externes, dans le cadre
du service aux personnels en particulier, afin de créer une synergie
créatrice d’emplois tant à l’intérieur qu’à
l’extérieur de l’hôpital.
Une répartition équilibrée
Les emplois jeunes correspondent à une demande précise
et sont complémentaires des métiers existant dans les services
de soins et les services techniques ou administratifs. Ils améliorent
l’accompagnement du patient (agent d’accueil et d’ambiance, agent d’accompagnement
à la vie quotidienne des patients, animateur aux urgences pédiatriques
et coordonnateur des bénévoles) ou la qualité de vie
au travail du personnel (animateur de liaison et de proximité, assistant
administratif et commercial). Ces nouveaux emplois répondent aussi
aux besoins émergents de l’institution (analyste médico-économique,
chargé de communication interne, assistant documentaliste multimédia,
assistant de coopération européenne et assistant assurance
qualité).
Un recrutement “hors normes”
En septembre 1998, le projet “Emplois-Jeunes” a été validé
puis signé par le Préfet de Région. Dès cette
période, le CHRU a établi un plan de recrutement visant à
embaucher rapidement de nouveaux salariés.
Le recrutement s’est effectué de façon “hors normes”
puisque la Direction des Ressources Humaines a reçu deux types de
candidatures : les candidatures internes telles que les CES (Contrat Emploi
Solidarité) déjà en place dans les différents
services (mais sur des emplois précaires) et les candidatures externes
qui regroupaient à la fois des candidatures spontanées et
les candidatures sélectionnées par l’ANPE. Au total, la DRH
a reçu 946 candidatures pour seulement 50 emplois...
Prévenir les risques pour réduire le nombre
des plaintes
Le CHRU de Lille a été l’un des premiers établissements
hospitaliers français à créer une cellule de Gestion
des Risques. Son objectif est double : identifier les risques d’événements
indésirables pour mieux les prévenir, et améliorer
la gestion des plaintes.
En dix ans, le nombre des plaintes, au niveau des hôpitaux
français, a connu une hausse de 115%, et le coût de leur traitement
a progressé de 260% !
Dans le même temps, les tribunaux ont enregistré un flux
croissant de plaintes au pénal mettant en cause le personnel hospitalier.
Il est vrai qu’au fil des années une certaine forme de “ consumérisme
médical “, relayé dans le grand public par les médias,
a peu à peu placé les hôpitaux face à une “
obligation de résultats “.
Dans ce contexte, le CHRU de Lille a décidé de mettre
en place une démarche de Gestion des risques afin de traiter les
sinistres sous le double aspect de la prévention des risques
- par l'institution d'un système de recensement de tous les "événements
indésirables" - et de la gestion des plaintes.
Médecin conciliateur et commission de conciliation
Dès 1996, le CHRU de Lille a nommé un médecin
chargé de procéder aux conciliations auprès
des patients : renouer le dialogue, expliquer les faits... Ses interventions
ont apporté un plus significatif à la gestion des plaintes.
Par ailleurs, conformément au décret du 2 novembre 1998,
une Commission de Conciliation a été mise en place au CHRU
de LIlle. Elle est chargée d'assister et d'orienter tout personne
qui s'estime victime d'un préjudice du fait de l'activité
de l'établissement. La Commission l'informe également sur
les voies de conciliation et de recours gracieux ou juridictionnels dont
elle dispose.
Les coopérations initiées par l’Hôpital Cardiologique
Afin de limiter les flux de patients, l’Hôpital Cardiologique
s’est engagé dans un certain nombre de partenariats avec d’autres
établissements, au titre de la transmission de son savoir-faire.
Il a ainsi appuyé la création du premier Groupement de Coopération
Sanitaire de France, en application des ordonnances de 1996, avec le Centre
Hospitalier de Lens et la Clinique de Bois Bernard. Le CHRU de Lille assurera
notamment la formation du personnel soignant.
Accueil des personnes sourdes et malentendantes à
l’hôpital
Près de 255 000 personnes sourdes et malentendantes vivent
dans la région Nord-Pas-de-Calais, dont 70 000 dans la métropole.
Conscient des difficultés des personnes sourdes et malentendantes,
le CHRU de Lille poursuit ses efforts en vue d’améliorer leur accès
aux soins. Dans ce cadre, le CHRU proposait déjà un accompagnement
grâce au Centre Social de Formation et de Culture des Sourds (CSFCS),
qui mettait à la disposition des personnes sourdes et malentendantes
un interprète dans certains établissements hospitaliers,
comme l’hôpital Jeanne de Flandre, l’hôpital Cardiologique
et l’hôpital Huriez.
Aujourd’hui, l’association Sourmédia prend le relais du CSFCS
et signe avec le CHRU une convention qui lui permet d’intervenir dans l’ensemble
des établissements du site. Tout patient sourd ou malentendant peut
désormais contacter Sourmédia et bénéficier
gratuitement des services d’un accompagnateur, appelé également
“aide à la communication”. Sa mission consiste à orienter
le patient sourd ou malentendant, l’informer lors de la consultation et
lui faire part des indications et prescriptions médicales, dans
le strict respect du secret professionnel.
Création du premier observatoire de la biocontamination
de l'environnement en milieu hospitalier
Les maladies contractées lors d’une hospitalisation touchent
5 à 10% des patients et on estime chaque année à
10 000 le nombre de décès dus à ce type d’infection.
Mêmes si elles semblent approximatives, ces statistiques restent
préoccupantes, surtout quand on sait que le traitement d’une infection
revient en moyenne à 25 000 francs.
C'est pourquoi l'Institut Pasteur et Réseausanté qualité,
structure fondée par les établissements de soins, privés
et publics du Nord-Pas-de-Calais, et actuellement soutenue par le CHRU
de Lille, ont créé l'Observatoire de la biocontamination
de l'environnement en milieu hospitalier.
Grâce au programme ACCES (Agir Contre la Contamination biologique
de l’Environnement en Santé) mis au point par l’Institut Pasteur,
il sera possible de dresser une cartographie des zones à risque
dans chaque établissement.
Un diagnostic précis de l’hygiène et de la qualité
sera établi et un questionnaire très détaillé
permettra de déterminer les mesures à prendre pour mieux
maîtriser la contamination de l’environnement hospitalier.
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