STRASBOURG

Syndicat Inter-Hospitalier  - Infections nosocomiales - Clinique psychiatrique -  1398/1998 : 6ème centenaire de l’installation de l’Hôpital Civil à son emplacement actuel

Numéro 6  - Mars  1999 
 

Création d'un Syndicat Inter-Hospitalier


 

La volonté d’adapter les structures hospitalières d’Alsace et d’optimiser l’offre de soins est à l’origine de la création du Syndicat Inter-Hospitalier de la Communauté Urbaine de Strasbourg. 
Sa mission principale est d’assurer la gestion et l’exploitation du Centre Médico-Chirurgical et Obstétrical de Schiltigheim (CMCO), géré jusqu’alors par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Strasbourg et soumis au droit privé.  
Sur décision du Directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation, le 02/12/97, le Syndicat Inter-Hospitalier est chargé d’élaborer le projet d’établissement du CMCO dans un souci de parfaite complémentarité entre les différentes structures notamment en ce qui concerne la cardiologie et la gynécologie obstétrique.

Définition
SIH, Syndicat Inter-Hospitalier : la loi du 31/12/70 confirmée et 
développée par les textes de 91 et 96 donne la possibilité aux établissements hospitaliers de se rapprocher sous cette forme afin de réaliser des actions communes et de gérer des activités logistiques et médicales. Ils ont été constitués dès l’origine en Etablissements Publics autonomes dotés de la personnalité morale. Ils ont leur budget propre ainsi que leurs organes de gestion. Leur création est réservée aux 
établissements publics ou privés assurant le service public hospitalier.

Infections nosocomiales : Infection des cathéters veineux


 

En 1998, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg présentent des taux en régulière diminution qu’il s’agisse de malades infectés de 5,8% et d’infections de 7,6% alors que le taux moyen des établissements analogues s’élève à 9,2%. 

Les infections liées à des gestes invasifs
Les bactériémies-septicémies, souvent liées à la pose d’un cathéter veineux, sont particulièrement graves et entraînent une mortalité importante, surtout avec des germes multirésistants aux antibiotiques. En moyenne le surcoût est de 60 000 F environ par séjour, sans compter les coûts sociaux liés à la mortalité et les conséquences à long terme.

L’impact des campagnes de prévention 
La première campagne de prévention contre les infections urinaires nosocomiales avait fait chuter leur taux d’environ 30%. Forts de cette expérience concluante, le CLIN*, le C CLIN**, l’institut d’hygiène et la direction de la communication des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ont décidé de lancer une nouvelle campagne d’action prioritaire ciblée sur les infections des cathéters veineux.

Cette action s’adresse à tous les soignants de l’hôpital, soit 5 000 médecins, infirmières et aides soignantes. La campagne a été élaboré sous la direction du professeur Bientz, chef de service de l’institut d’hygiène. Au programme : des réunions animées par le réseau des 120 correspondants du CLIN, la diffusion de plaquettes et la projection d’un film didactique. Primé au festival international du film médical d’Amiens en 98, ce court métrage précise le rôle de chacun dans la prévention de l’infection sur cathéters veineux. Les résultats de cette campagne seront évalués régulièrement.

CLIN : comité de lutte contre les infections nosocomiales
C CLIN : centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales
 

Renaissance de la Clinique psychiatrique


 

Après 22 mois de travaux de restructuration et de rénovation et près de 30 millions de francs, la clinique psychiatrique reprend son activité au centre ville. Il s’agit là de la première étape du grand réaménagement du Nouvel Hôpital Civil. 

Moins d’hospitalisation plus de réseau
L’activité principale de la clinique psychiatrique n’est plus l’hospitalisation. En trente ans, le nombre des lits a été divisé par trois et les séjours sont de plus en plus courts. En 1998, l’hospitalisation à temps complet ne représentait plus que 10% de l’ensemble des hospitalisations en psychiatrie soit 1077 contre 10 253 hospitalisations à temps partiel.

Une psychiatrie ouverte 
En liaison avec l’ensemble du site, les équipes de la policlinique interviennent avec des médecins référents en gériatrie, toxicomanie, douleur, sexologie, troubles alimentaires, urgences médicales... D’autres partenariats ont été instaurés notamment avec  Migration Santé pour la création de consultations ethnopsychiatriques. L’insertion est aussi un des objectifs 
prioritaires de l’hôpital de jour et du centre d’accueil pour lycéens et étudiants en détresse psychologique situé sur le campus universitaire.

Autre service : une cellule spécialisée dans la prise en charge des victimes de catastrophe, la cellule d’urgence médico-psychiatrique, est appelée chaque fois que de nombreuses vies ont été mises en danger.
Enfin, la création d’un pôle mères-enfants a été favorisée par les contacts noués entre les intervenants de la petite enfance, le service de gynécologie, de pédopsychiatrie et de psychiatrie adulte. Il s’agit d’éviter la séparation systématique entre une mère hospitalisée en psychiatrie et son enfant et d’aider à établir entre eux un lien de bonne qualité. Cette structure s’adresse aux mères présentant une pathologie psychiatrique, aux mères toxicomanes ou souffrant d’une dépression grave liée à la grossesse.

Recherche : l’unité INSERM 405 de psychopathologie et pharmacologie de la cognition dirigée par le Pr Jean-Marie Danion se consacre à l’étude de la psychopathologie cognitive de la schizophrénie.
 

1398-1998 : 6ème centenaire de l’installation de l’Hôpital Civil à son emplacement actuel


 

Strasbourg, ville carrefour des cultures européennes, a eu le privilège, dès le Moyen Age, de développer un enseignement médical parmi les plus prestigieux en Europe. Parmi les thérapeutiques mises au point à Strasbourg on citera en chirurgie : la gastrotomie, l’ovariectomie, la sympathectomie péri-artérielle. 

En médecine, la pharmacologie de la douleur a une origine essentiellement strasbourgeoise par les premiers travaux sur l’aspirine (1852) et le paracétamol (1893). La multiplicité des influences religieuses, linguistiques, politiques et nationales, loin de freiner cet essor, lui a donné une force et une originalité sans pareilles. Extrait : L’histoire de la médecine à Strasbourg -la Nuée Bleue

“Selon la légende, l’hôpital aurait été fondé vers l’an 657 par le duc Etichon, père de Sainte Odile. Après plusieurs transferts, le site définitif de l’Hôpital Civil est adopté, le long des remparts, mais en deçà, aux confins sud de la ville. Le bâtiment reçoit ses premiers malades en 1398. Détruit en 1716 par un incendie, l’hôpital sera reconstruit selon les plans du grand architecte Mollinger” Pr Jacques Héran. A partir de juin 99 débutera la construction du nouvel hôpital civil, chantier prioritaire du projet d’établissement des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.
 
 
 
 

Santé publique : L’atlas des affections de longue durée


 

Pour la première fois en Alsace, le service médical de la région Alsace-Moselle dresse les cartes et graphiques des maladies les plus graves. 
L’étude effectuée d’après les statistiques de 1997 porte sur la santé des assurés du régime général soit 90% des alsaciens.

Les cancers
Les tumeurs malignes les plus fréquentes sont,
Pour la femme : le sein, le colon, le rectum, l’utérus et la thyroïde.
Pour l’homme, c’est d’abord la prostate, puis l’appareil respiratoire, le colon et le rectum.
Globalement, on dénombre 2 500 nouvelles tumeurs par an chez les Alsaciens et 2 330 chez les Alsaciennes. Leur fréquence augmente avec l’âge. Une exception, l’incidence du cancer de la thyroïde est la plus forte chez la femme de 50 à 54 ans. Un phénomène probablement dû aux changements hormonaux induits par la ménopause. Le Docteur Gilbert Weil, médecin conseil régional analyse aussi certains pics comme le cancer de l’œsophage chez l’homme qui culmine entre 60 et 69 ans, pathologie liée, selon lui, à la consommation d’alcool.

Le diabète : une incidence supérieure aux autres régions
La fréquence du diabète inquiète. 2 700 nouveaux cas recensés avec une incidence supérieure à celle d’autres régions. Viennent ensuite l’hypertension avec 1 900 cas, les cardiopathies avec 1 500 nouveaux cas. L’accident vasculaire frappe 500 personnes dont de plus en plus de femmes. “ On commence à penser qu’il s’agit peut-être d’un effet néfaste de la pilule contraceptive “ commente Gilbert Weill. L’artériopathie chronique des membres inférieurs frappe presque trois fois plus d’hommes que de femmes, ces dernières ayant une meilleure protection hormonale. Les troubles mentaux touchent 1 900 personnes. Enfin, 123 cas de tuberculose active ont été recensés. Quant au sida, on note une certaine accalmie avec 44 nouveaux séropositifs et 91 sidas avérés.