Cardio : remplacement d’une valve mitrale sans ouverture du cœur ni du thorax

L’équipe médico-chirurgicale de l’Institut Cœur Poumon du CHU de Lille dirigée par le Pr Eric Van Belle et le Dr Thomas Modine a réalisé le remplacement d’une valve cardiaque mitrale sans ouverture du thorax ni du cœur. Cette intervention mini-invasive, pratiquée en novembre 2018, a permis un rétablissement très rapide de la patiente opérée.
L’équipe médico-chirurgicale de l’Institut Cœur Poumon du CHU de Lille dirigée par le Pr Eric Van Belle  et le Dr Thomas Modine a réalisé le remplacement d’une valve cardiaque mitrale sans ouverture du thorax ni du cœur. Cette intervention mini-invasive, pratiquée en novembre 2018, a permis un rétablissement très rapide de la patiente opérée.
C’est en effet en passant par les voies naturelles à partir d’une simple ponction dans une veine de la jambe de la patiente, que cette valve a été implantée à travers un cathéter, sans besoin d’arrêter le cœur. 
L’opération visait à corriger une défaillance sévère de fonctionnement de la valve mitrale,  indispensable au fonctionnement du cœur, chez une patiente qui présentait un risque opératoire trop élevé pour subir une chirurgie conventionnelle à thorax ouvert. Cette prouesse médicale a été rendue possible par l’utilisation d’une nouvelle génération de valve mitrale spécialement conçue à cet effet (valve Céphéa). Elle  a été réalisée avec la participation du Pr Godart, en cardiologie pédiatrique, du Dr Brandt anesthésiste et des Dr Pontana et Dr Coisne pour l’imagerie, du CHU de Lille.

Un réel espoir pour les patients souffrant d’insuffisance mitrale

L’insuffisance (ou fuite) mitrale est la maladie des valves cardiaques la plus fréquente. Elle est responsable d’insuffisance cardiaque, c’est à dire un essoufflement au moindre effort très invalidant, et de l’apparition d’œdèmes dans les jambes.

L’insuffisance mitrale peut apparaître avec l’âge ou être la séquelle d’une maladie cardiaque antérieure comme un infarctus du myocarde
Jusqu’alors, le seul traitement chirurgical existant consistait à ouvrir le thorax pour réparer la valve, ou la remplacer par une prothèse. Cette intervention innovante, pratiquée au CHU de Lille, représente un réel espoir pour les personnes souffrant d’une insuffisance de la valve mitrale pour lesquelles aucun des traitements à disposition actuellement n’est efficace et présentant un risque trop élevé pour prétendre à une chirurgie conventionnelle. Elle pourrait ainsi à l’avenir bénéficier à de nombreux patients.
Lille maîtrise les techniques d’intervention mini-invasive. Ses équipes réalisent 300 remplacements de valves aortiques par an par TAVI et c’est la première fois que cette technique d’implantation est adoptée pour le remplacement d’une valve mitrale.

L’Institut Cœur Poumon du CHU de Lille, une référence européenne

"L’Institut Cœur Poumon du CHU de Lille offre des programmes de soins et de services ultraspécialisés pour le traitement des maladies cardiovasculaires en pathologie coronaire, valvulaire et rythmologique. Nos équipes possèdent une vaste expertise et contribuent à faire avancer la science de la médecine notamment dans le domaine des valvulopathies, où leurs travaux sont internationalement reconnus", se félicitent le Pr Eric Van Belle et le Dr Thomas Modine.
Le Pr Eric Van Belle, cardiologue interventionnel, chef du Pôle Cardiovasculaire et Pulmonaire et co-responsable du Centre des Valvulopathies
Le Dr Thomas Modine, chirurgien, co-responsable du Centre des Valvulopathies
Projet emblématique de la modernisation du sud du campus hospitalo-universitaire lillois, l’Institut Coeur Poumon réunira en 2020 l’ensemble des activités médicales et chirurgicales cardiologiques, vasculaires et pneumologiques du CHU de Lille. Plus grand hôpital cardio-pulmonaire d’Europe, il a vocation à être un établissement d’excellence ouvert sur son environnement. Une opération symbolique, dans une région où les indicateurs sont défavorables pour les maladies cardiovasculaires et respiratoires. 

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.