1ère mondiale : l’ablation d’un rein par chirurgie robotique en ambulatoire

Le rein non fonctionnel d'une patiente de 37 a été extrait par le vagin à l'aide du robot chirurgical : un 1er exploit auquel il faut ajouter la performance de l’hospitalisation ambulatoire et la prouesse lyonnaise se hisse au rang de première mondiale. Entrée à 7h du matin, la jeune femme a pu quitter l’hôpital à 19h. L'intervention a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire du Centre hospitalier Lyon-Sud (CHLS) , le 15 juillet. Le secret de cette avancée : l'association de trois techniques de pointe, la dissection du rein avec le robot chirurgical, l'extraction par voie vaginale et la technique de réhabilitation rapide après chirurgie.

Le rein non fonctionnel d’une patiente de 37 a été extrait par le vagin à l’aide du robot chirurgical : un 1er exploit auquel il faut ajouter la performance de l’hospitalisation ambulatoire et la prouesse lyonnaise se hisse au rang de première mondiale. Entrée à 7h du matin, la jeune femme a pu quitter l’hôpital à 19h. L’intervention a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire du Centre hospitalier Lyon-Sud (CHLS) , le 15 juillet.
Le secret de cette avancée : l’association de trois techniques de pointe, la dissection du rein avec le robot chirurgical, l’extraction par voie vaginale et la technique de réhabilitation rapide après chirurgie.

Déroulé de l’intervention appelée néphrectomie robotique vaginale en ambulatoire
L’urologue réalise 5 petites incisions en région abdominale dans lesquelles il insère les différents bras du système robotique (caméra et instruments chirurgicaux de dissection). Puis il s’installe sur une console de contrôle d’où il bénéficie d’une vision 3D du champ opératoire ; les mouvements qu’il réalise sur la console sont reproduits par le robot à l’intérieur du corps du patient. Le robot chirurgical permet une dissection précise et minutieuse du rein et de son pédicule. Ensuite, au lieu d’extraire le rein en agrandissant une des incisions cutanées (en coelioscopie standard), le gynécologue réalise une incision « invisible » au fond du vagin (6 cm environ) afin d’accéder à l’intérieur de l’abdomen. Il y introduit un sac d’extraction (sorte de petite épuisette) pour extraire le rein. «Cette technique permet d’éviter la cicatrice d’extraction abdominale du rein, source de douleurs et d’inconfort, et ce sans conséquence sur la vie sexuelle des patientes » rapporte le Pr François Golfier, chirurgien gynécologue.
Indications : la néphrectomie robotique vaginale en ambulatoire peut être proposée en cas de rein non fonctionnel ou pour les cancers du rein.
La réhabilitation précoce après chirurgie (ou fast-track)
Les différentes mesures adoptées à chaque étape de la prise en charge ont permis de diminuer l’agression et le stress liés à l’intervention : suppression du jeûne (repas normal la veille et prise de boissons sucrées jusqu’à 3 heures avant l’intervention), prise en charge spécifique de la douleur (pas de molécules entraînant des effets secondaires tels que nausées, vomissements, ralentissement du transit), pas de drain ou de sonde urinaire, lever et réalimentation précoces quelques heures à peine après l’intervention… Cette procédure standardisée, réalisée dans des conditions de sécurité optimales, permet aux patients de retrouver rapidement leur autonomie, avec un risque de complications minoré.
Une patiente informée, entourée et rassurée
« Au départ, j’étais inquiète quand le chirurgien m’a dit que je pourrais rentrer chez moi le soir même, mais il m’a bien expliqué comment ça allait se passer, et la prise en charge tout au long de la journée m’a rassurée. Témoigne la patiente qui précise « Après l’intervention, j’ai été très bien entourée par l’équipe. J’ai pu sortir à 19h après la visite de l’anesthésiste qui a jugé que mon état général me permettait de rentrer chez moi. J’étais rassurée car je savais que je pouvais joindre l’hôpital à n’importe quel moment s’il y avait un problème, et le médecin m’a appelée pour prendre de mes nouvelles le lendemain. Une infirmière est passée me faire une prise de sang à domicile pour vérifier ma fonction rénale et tout va bien : mon autre rein a bien pris le relais. 3 jours après l’opération, j’ai l’impression d’avoir déjà tout récupéré. Psychologiquement, c’est bien mieux d’être à la maison, on a beaucoup plus le moral. Je pense qu’à l’hôpital, on se laisse plus facilement aller. Je suis les consignes du médecin : je marche pour récupérer mon tonus, mais je me repose aussi. Pour mes enfants, c’est plus rassurant de me savoir à la maison qu’à l’hôpital. »
L’équipe pluridisciplinaire du Centre Hospitalier Lyon-Sud
L’équipe médicale se compose de 2 urologues, 1 gynécologue et 1 anesthésiste. L’ensemble du service et du bloc d’urologie, l’unité de chirurgie ambulatoire et le service de chirurgie gynécologique du Centre Hospitalier Lyon-Sud ont participé au projet.

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