40 ans de néphrologie : une aventure humaine et technique

Le service Néphrologie du CHU de Nancy fête cette année ses 40 ans avec deux caps symboliques franchis par l'équipe hospitalière lorraine : la 2 000e transplantation rénale et le 100e prélèvement de rein par robot chirurgical sur donneur vivant. Pour retracer les 4 décennies qui ont vu en Nancy une ville pionnière en matière de néphrologie, mettre en avant l'activité actuelle du CHU menée en lien avec ses partenaires et souligner les perspectives d'avenir de la discipline, un rendez-vous exceptionnel est organisé le 25 novembre 2010 : tables rondes et rencontres rassemblant médecins, professionnels, associations et patients.

Le service Néphrologie du CHU de Nancy fête cette année ses 40 ans avec deux caps symboliques franchis par l’équipe hospitalière lorraine : la 2 000e transplantation rénale et le 100e prélèvement de rein par robot chirurgical sur donneur vivant.
Pour retracer les 4 décennies qui ont vu en Nancy une ville pionnière en matière de néphrologie, mettre en avant l’activité actuelle du CHU menée en lien avec ses partenaires et souligner les perspectives d’avenir de la discipline, un rendez-vous exceptionnel est organisé le 25 novembre 2010 : tables rondes et rencontres rassemblant médecins, professionnels, associations et patients.

1970-2010 : 40 ans d’avancées pour les patients
En septembre 1970, la 1re séance de dialyse est réalisée par les professionnels du CHU de Nancy. Durée moyenne d’une séance : environ 12 heures contre 4 aujourd’hui ! Quelques mois plus tard, le 1er enfant, âgé de 11 ans, est dialysé.
Les années 80 voient l’essor de la dialyse péritonéale, technique utilisant le péritoine comme membrane d’échanges qui élimine les déchets comme l’urée ou la créatinine quand les reins ne parviennent pas ou plus à les épurer du plasma sanguin.
La dialyse péritonéale automatisée nocturne où un cycleur règle les échanges pendant le sommeil constitue un pas supplémentaire vers l’autonomie des patients dialysés. Avec l’intervention d’une infirmière libérale, cette technique évite l’hospitalisation à des personnes âgées en les maintenant à domicile ou en institution. Son développement en Lorraine est une parfaite illustration de la collaboration étroite entre le CHU de Nancy et l’ALTIR (Association Lorraine pour le Traitement de l’Insuffisance Rénale).

1970 est également l’année de la 1ère transplantation rénale effectuée dans l’établissement lorrain, un nouvel espoir pour les patients atteints d’insuffisance rénale arrivée au stade ultime. La greffe rénale bénéficie de l’arrivée sur le marché en 1985 d’un immuno dépresseur puissant : la ciclosporine qui permet d’améliorer la survie des greffons. Les années 1990 voient l’explosion de la demande de greffons rénaux avec 60 à 90 greffes réalisées chaque année au CHU de Nancy. En mai 1990, une unité de transplantation rénale pédiatrique s’ouvre à l’hôpital d’enfants.
La même année, la 1re greffe combinée rein-pancréas permet à des patients diabétiques de type 1 en insuffisance rénale chronique terminale d’échapper à la fois à la dialyse et au traitement insulinique.
Dans les années 2000, l’arrivée de la robotique chirurgicale au CHU de Nancy, 1er centre expert européen, est un atout pour le développement du prélèvement rénal sur donneur vivant. Parmi les avantages de la technique : cicatrisation plus rapide et moins visible, douleur post-opératoire atténuée, hospitalisation inférieure à une semaine, greffon de qualité nécessitant une préparation simplifiée.

Au-delà des techniques, l’humain au coeur de la prise en charge
En matière d’amélioration de la prise en charge des maladies rénales, l’enjeu majeur des prochaines années réside dans la communication soignant/patient. Un traitement clairement expliqué par le soignant, compris et correctement appliqué par le patient, va dans le sens d’une nette amélioration des résultats. C’est pourquoi le service Néphrologie du CHU de Nancy a mis en place une cellule d’information et une cellule d’éducation thérapeutique.
Infirmières, diététiciennes, médecins, l’équipe pluridisciplinaire de la cellule d’information dialogue sans tabous avec les patients et leurs proches pour explorer avec eux chaque option – la dialyse et la greffe : modalités des traitements envisageables, impacts sur leur quotidien et leur qualité de vie. 2 sessions mensuelles sont organisées par groupes de 10 personnes où grâce aux explications de l’équipe et les témoignages de patients souvent membres de l’Association d’Aide aux Insuffisants Rénaux (AIR 54), le choix du traitement est plus réfléchi.
En parallèle, la cellule d’éducation thérapeutique créée en 2007, donne aux patients transplantés les informations nécessaires à leur autonomie et à leur traitement post-greffe. Au cours de séances collectives et individuelles, un diagnostic éducatif du patient est établi en prenant en compte l’âge, le niveau d’éducation, la connaissance de la langue française, les habitudes de vie. Explications et conseils lui sont alors donnés, le tout de manière accessible, adaptée et complète.
Le réseau Nephrolor dont fait partie le CHU de Nancy s’inscrit également dans cette dynamique. 1er réseau interhospitalier de ce type créé en France en 2002, il vise l’amélioration de la prise en charge de proximité du patient par une collaboration étroite entre médecins traitants et médecins spécialistes. En Lorraine, 1/3 des patients atteints de maladies rénales chroniques est diabétique et beaucoup souffrent de pathologies cardio-vasculaires. Les soignants sont encouragés à devenir des partenaires permettant au patient atteint de maladie rénale chronique de devenir acteur de sa propre santé.

Programme sur le www.chu-nancy.fr

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