A Dijon, une unité d’hébergement renforcé pour les patients atteints de maladie d’Alzheimer

L’Agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté a labellisé l’Unité d’hébergement renforcé (UHR) de l’EHPAD du CHU Dijon Bourgogne, située au centre de gérontologie Champmaillot pour la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées.
L’Agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté a labellisé l’Unité d’hébergement renforcé (UHR) de l’EHPAD du CHU Dijon Bourgogne, située au centre de gérontologie Champmaillot pour la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées.
L’EHPAD du CHU Dijon Bourgogne dispose d’une offre de soin déjà étoffée pour une prise en charge de patients atteints de MAMA, avec notamment des praticiens hospitaliers gériatres, titulaires d’un diplôme interuniversitaire de psychogériatrie, des infirmiers diplômés d’État et des aides-soignants présents 24 heures sur 24, une psychologue, un médecin géronto-psychiatre intervenant à la demande, ainsi qu’une garde d’interne de médecine et d’une astreinte médicale « senior». Une visite de conformité de l’ARS, en juillet 2019, a donné lieu à sa labellisation.
Cette unité complète l’offre de soins à destination de personnes âgées atteintes de maladie d’Alzheimer et maladies apparentées (MAMA). 

Une nouvelle unité avec une terrasse et un jardin sécurisés 

« Le projet de création de l’UHR s’est appuyé sur la transformation de lits d’EHPAD en lits d’hébergement renforcé, indique Didier Richard, directeur délégué du pôle Personnes âgées du CHU Dijon Bourgogne. Nous avions, depuis 1994, l’expérience des unités de vie protégées Alzheimer, d’une capacité totale de 39 places réparties en trois unités».
Concrètement, il s’est donc agi de transformer 17 lits d’EHPAD dits «traditionnels» en 14 lits d’UHR, laquelle est dotée de chambres seules, au premier étage du bâtiment F du site de Champmaillot, avec un accès à une terrasse et à un jardin sécurisés.
« La nouvelle unité, qui est déjà complète, accueille des résidents atteints de MAMA compliquée de symptômes psychocomportementaux altérant leur sécurité et leur qualité de vie, après bilan gériatrique préalable et provenant de l’Unité cognitivo-comportementale (UCC), d’unité de soins Alzheimer du CHU ou d’autres établissements, du service de Gériatrie ou du soin de suite et de réadaptation gériatrique», explique le Pr Patrick Manckoundia, chef du pôle Personnes âgées du CHU Dijon Bourgogne.

Une équipe dédiée et un projet de soins spécifiques à l’unité

Pour animer cette unité, l’établissement s’appuie sur un effectif de 12 professionnels de santé: médecin gériatre, cadre de santé, infirmiers diplômés d’État, aides-soignantes, psychologue, agent des services hospitaliers (ASH) et psychomotricien.
« La prise en soin des 14 patients s’appuie sur un projet médico-soignant original qui place la personne et ses capacités restantes au cœur du projet de soins et qui privilégie les interventions non médicamenteuses»,  précise le Dr Laurence Vaillard, cheffe de service de l’EHPAD.
En effet, l’unité propose un accompagnement à effet thérapeutique au moyen d’activités collectives ou individuelles sept jours sur sept. Celles-ci doivent permettre de maintenir ou de réhabiliter les capacités fonctionnelles restantes (activités de la vie quotidienne: toilette, habillage, vaisselle, rangement, préparation des repas, pliage du linge, prise des repas en commun, atelier pâtisserie, activité physique adaptée,…). Il s’agit également de maintenir les fonctions cognitives (via des groupes de parole par exemple) et de mobiliser les fonctions sensorielles (atelier jardinage, écoute musicale, atelier peinture, …). Enfin, le lien social est maintenu par l’organisation d’événements rythmant les saisons (thés dansant, carnaval, fête de la vigne, etc.).
« Les thérapies douces seront privilégiées», indique le Pr Patrick Manckoundia. Elles passeront notamment par l’hypnose, l’aromathérapie, le toucher-massage, l’écoute musicale, les activités manuelles et la marche manuelle accompagnée.

Un terrain d’expérimentation de nouvelles pratiques

Au titre de la dimension hospitalo-universitaire du CHU Dijon Bourgogne, l’UHR sera un terrain de stage pour les professionnels médicaux et paramédicaux. Elle sera le lieu d’expérimentation de nouvelles pratiques dans le champ concerné. Celles-ci pourront faire l’objet de publications d’articles, de mémoires, ainsi que de thèses. Ces études porteront sur l’efficacité des stratégies innovantes telles que l’aromathérapie, les thérapeutiques psycho-corporelles ou l’apport de la robotique susceptible d’améliorer certains comportements et sur la prévention des risques professionnels liés à ce type d’unité. 

Accompagner le vieillissement de la population en Bourgogne-Franche-Comté et Côte d’Or

Le vieillissement de la population française est une réalité et la Bourgogne-Franche-Comté et la Côte d’Or ne font pas exception. D’ici 2020, le nombre d’individus âgés d’au-moins 85 ans augmentera nettement (de 30% en Côte-d’Or). Une part non marginale de cette population sera fragilisée avec notamment une polypathologie, et/ou la Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées (MAMA).
Des progrès doivent encore être réalisés dans la prise en soin de personnes âgées, notamment atteintes de MAMA. Ainsi, en Bourgogne, 28 000 personnes âgées de 75 ans et plus présentent une MAMA, tandis que seulement 1 200 sont suivis en consultation mémoire. Selon le Plan régional de santé (PRS) Bourgogne 2012-2016, en 2007, 1 609 personnes ont été admises en Affection de longue durée (ALD) au motif d’une MAMA, tandis que 5 600 ont déclaré la maladie.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Première greffe française de larynx : récit d’une performance lyonnaise

Pour la première fois en France, un larynx a été greffé sur une femme les 2 et 3 septembre dernier. Deux mois et demi après cette opération spectaculaire qui a mobilisé douze chirurgiens issus des Hospices Civils de Lyon et autres CHU français durant vingt-sept heures, le CHU lyonnais communique sur le sujet. Quant à la patiente âgée de 49 ans, elle pourrait retrouver durablement l’usage de la parole vingt ans après l’avoir perdue.

Etudes de Médecine : Romuald Blancard ou l’un des visages de l’ouverture du 2e cycle à la Réunion

Depuis septembre, il fait partie de la première promotion d’étudiants en médecine de quatrième année de La Réunion. Pour Réseau CHU, Romuald Blancard a accepté de nous parler de l’ouverture du deuxième cycle des études médicales sur son île, mais pas seulement. Son parcours atypique, son stage en psychiatrie, ses rêves jamais trop grands etc. ont été abordés dans les locaux du nouveau campus bioclimatique de Sainte-Terre. Sans langue de bois.

Le CHU de La Réunion a pris la vague rose

La seizième édition de la Run Odysséa Réunion s’est tenue les 4 et 5 novembre sur le site de l’Étang-salé, dans l’ouest de la Réunion, et ce malgré une météo capricieuse qui a bien failli compromettre l’opération. 275 000 euros ont été récoltés. Un succès auquel est associé le CHU de la Réunion, partenaire pour la première fois cette année, et dont le baptême de l’eau a été placé sous le signe de la prévention. Reportage.

A Nancy, l’Infiny au service des MICI

En juin 2021, l’Agence nationale de la recherche annonçait le financement de douze nouveaux Instituts hospitalo-universitaires, montant ainsi le nombre d’IHU à dix-neuf avec l’ambition de faire de la France la première nation souveraine en matière de santé à l’échelle européenne. Sur ces douze nouveaux établissements, deux d’entre eux ont obtenu, en raison de “intérêt de santé publique majeur” qu’ils présentaient, le label “IHU émergent ».” C’est notamment le cas de l’IHU INFINY du CHRU de Nancy, officiellement lancé le 7 septembre dernier, et spécialisé dans la prise en charge des MICI.