Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

A la découverte du cocktail asthmatique

Avec plus de 3 millions de personnes souffrant d’asthme et des projections à la hausse dans tous les pays développés, l’asthme est un enjeu majeur de santé publique. Son apparition est liée à des prédispositions génétiques mais également à l’exposition environnementale. Pour déterminer avec précision les facteurs biologiques environnementaux présents au domicile et impliqués dans le développement de l'asthme, le service de parasitologie mycologie du CHU de Besançon a coordonné deux études à cinq ans d’intervalle sur la même population de nouveau-nés devenus enfants. A terme, ces données pourraient permettre de disposer d’informations suffisamment précises pour imaginer et concevoir un test diagnostic intérieur rapide et portatif.

Avec plus de 3 millions de personnes souffrant d’asthme et des projections à la hausse dans tous les pays développés, l’asthme est un enjeu majeur de santé publique. Son apparition est liée à des prédispositions génétiques mais également à l’exposition environnementale. Pour déterminer avec précision les facteurs biologiques environnementaux présents au domicile et impliqués dans le développement de l’asthme, le service de parasitologie mycologie du CHU de Besançon a coordonné deux études à cinq ans d’intervalle sur la même population de nouveau-nés devenus enfants. A terme, ces données pourraient permettre de disposer d’informations suffisamment précises pour imaginer et concevoir un test diagnostic intérieur rapide et portatif.  
En 2011, les chambres de 3 193 nouveau-nés avaient été équipées d’un capteur électrostatique à poussière. Les prélèvements avaient été analysés par des méthodes moléculaires (PCR quantitative en temps réel*). Un panel de 20 cibles (moisissures, acariens, bactéries, chien, chat, blatte…) avait été étudié, en raison de leur caractère allergisant ou, au contraire, potentiellement protecteur vis-à-vis des maladies allergiques.
Le projet Embrase (« Environnement MicroBiologique et Risque Allergique, Suivi des Enfants à 5 ans ») s’inscrit dans la continuité de ces travaux. Des capteurs ont de nouveau été déposés dans la chambre des enfants déjà prélevés en 2011. Ces nouveaux prélèvements (1 900 reçus) vont être analysés par le laboratoire de mycologie du CHU. L’analyse sera faite par des méthodes moléculaires identiques à celle de la première phase en 2011 mais également par métagénomique ciblée**. Cette technique permettra de définir de nouvelles cibles d’intérêt vis-à-vis des maladies allergiques. Elles viendront compléter le panel des 20 cibles antérieurement définies (bactériennes, fongiques ou issues d ‘acariens ou d’animaux).
Sur ce même groupe d’enfants, des données de santé ont également été recueillies comme l’apparition de pathologies respiratoires et la survenue d’un asthme notamment. Des questionnaires soumis aux familles complètent cette masse d’informations.
L’analyse simultanée de toutes ces données environnementales et de santé permettra de définir la composition de la flore et des allergènes auxquels les enfants ont été et sont encore exposés, et ainsi, de définir le « cocktail » de micro-organismes et/ou allergènes qui caractérise un logement à risque.
Au terme du projet, pouvoir connaître ce « mélange » de micro-organismes ou allergènes responsable de l’apparition de la pathologie asthmatique permettrait de proposer un test diagnostic intérieur rapide et portatif optimisé, capable d’évaluer la qualité du logement en lien avec le développement de l’asthme. Cet outil de mesure pourrait être utilisé à grande échelle pour la prévention de la maladie allergique. Il s’agira là, d’un autre projet…
Le projet EMBRASE a été soumis à l’appel d’offre 2017 de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et vient d’être accepté (financement : 365 000 €). Il est coordonné par le professeur Laurence Millon (parasitologie mycologie) et membre de l’UMR 6249 CNRS Chrono environnement. 

En savoir plus sur Embrase

Embrase est lié à la cohorte ELFE*** (Etude Longitudinale Française durant l’Enfance, incluant 18 000 enfants nés en 2011 qui seront suivi jusqu’à l’âge de 18 ans).
*L’étude se base sur la méthode dite PCR quantitative qui permet de quantifier en temps réel la présence d’un organisme dans un environnement donné en se basant sur la détection spécifique et l’amplification de son ADN.
**Elle utilise également la métagénomique ciblée (ou metabarcoding) fondée sur l’amplification et le séquençage de régions d’ADN ciblées par séquençage haut débit (ou NGS new génération sequencing). Cette technique génère des centaines de milliers de séquences d’ADN et permet de recenser sans a priori les espèces présentes dans les logements.
***Elfe est une étude pilotée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), en partenariat avec l’Établissement Français du Sang (EFS). 
href= »http://www.elfe-france.fr/index.php/fr/ » target= »_blank »

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”