Ablation complète du côlon en ambulatoire, 1ère européenne signée Saint-Etienne

Une équipe de chirurgie digestive du CHU de Saint-Etienne a réalisé une colectomie totale pour la première fois en ambulatoire sur un patient sexagénaire qui a pu rentrer chez lui le jour même. Le malade s'est alimenté normalement 24h après la chirurgie et son état de santé est aujourd'hui satisfaisant. Une prouesse réalisée par le Dr Gabriele Barabino et l’équipe du service de chirurgie digestive, dirigée par le Pr Jack Porcheron.

Une équipe de chirurgie digestive du CHU de Saint-Etienne a réalisé une colectomie totale pour la première fois en ambulatoire sur un patient sexagénaire qui a pu rentrer chez lui le jour même. Le malade s’est alimenté normalement 24h après la chirurgie et son état de santé est aujourd’hui satisfaisant. Une prouesse réalisée par le Dr Gabriele Barabino et l’équipe du service de chirurgie digestive, dirigée par le Pr Jack Porcheron.
Traitement de référence de la polypose intestinale du côlon -pathologie grave pouvant entraîner un cancer du côlon- l’ablation du côlon sous cœlioscopie est une intervention chirurgicale lourde. Jusqu’à présent, cette intervention nécessitait une hospitalisation complète pendant 10 jours en moyenne, afin de garder les patients sous surveillance post-opératoire et de permettre leur récupération.
Ce programme avait déjà permis de réduire de manière significative les durées d’hospitalisation des patients opérés du côlon. Aujourd’hui, le développement concomitant de l’ambulatoire en chirurgie digestive ( Dr Gabriele Barabino, chirurgien digestif)  et de la réhabilitation précoce ( Dr Brigitte Beauchesne, anesthésiste) a réduit considérablement l’intervention et le temps de récupération ramenant la prise en charge à quelques heures seulement, un modèle totalement inédit.
Le patient a été hospitalisé à 7 h du matin. L’intervention a été réalisée en 3 heures dans la matinée, par cœlioscopie. Des micro-incisions de quelques millimètres sont effectuées sur l’abdomen du patient. Ces incisions sont suffisantes pour permettre le passage d’instruments chirurgicaux et des fibres optiques qui guident le geste dans la cavité abdominale. A 12 h, le patient est entré en salle de réveil et en est ressorti pour rejoindre sa chambre à 13 h 30. Vers 15 h, celui-ci a repris une alimentation et à 17 h, a pu se lever et marcher. A 19 h, le chirurgien et l’anesthésiste, avec le consentement du patient, ont donné leur accord pour la sortie.
A domicile, le patient a repris une alimentation normale avec un traitement pour la douleur adaptée et son transit intestinal a redémarré 24 heures après la chirurgie. Les consultations pratiquées à 3, 9 et 15 jours de l’intervention ont été rassurantes.
Cette réhabilitation post chirurgicale très rapide a été rendue possible par le suivi d’un nouveau protocole très rigoureux prévoyant une préparation préopératoire du patient par kinésithérapie respiratoire (15 jours), un complément nutritionnel immunostimulant (une semaine avant la chirurgie), et un échange d’informations sur le dossier. Le médecin traitant est étroitement associé à la procédure chirurgicale et coordonne les soins à domicile en pré et en post opératoire. Cette prise en charge chirurgicale ne peut être proposée qu’à des patients répondant à des conditions d’âge et d’état de santé préalable. Son suivi à l’hôpital et à domicile est personnalisé, selon des prescriptions très précises.
Avantages de la colectomie en ambulatoire pour le patient
Le patient n’a pas besoin d’être à jeun. Il bénéfice d’une anesthésie légère, « sur-mesure ». Le chirurgien pratique un geste très peu invasif en utilisant la cœlioscopie, sans sondes, ni drains post opératoires. La réhabilitation post chirurgicale est immédiate avec une reprise de la mobilisation et de l’alimentation avant le départ de l’unité ambulatoire.
Ce palier franchi, de nouvelles perspectives s’offrent dans le traitement chirurgical de patients atteints de pathologies digestives.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

Dossier : l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC)

L’Accident Vasculaire Cérébral touche 150 000 personnes par an. Responsable de 110 000 hospitalisations selon le ministère de la santé, cet arrêt soudain de la circulation sanguin à l’intérieur du cerveau représente la troisième cause de décès chez l’homme et deuxième chez la femme, soit au total 30 000 décès par an. En France, plus de 500 000 Français vivent avec des séquelles suite à un AVC.

AVC : la promesse d’une prise en charge en moins de dix minutes

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Coup d’oeil sur le métier d’infirmière formatrice

Isabelle Teurlay-Nicot est infirmière formatrice auprès des aides-soignants à l’IMS (Institut des Métiers de la Santé) du CHU de Bordeaux. Un métier qui ne se limite pas seulement à la notion d’apprentissage. En juillet dernier, elle a accepté de revenir sur cette profession ou se mêlent expertise médicale et pédagogie.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.