Adieu 2020 : une fin d’année de crise, entre la crainte d’une 3e vague et l’espoir de la vaccination

L’actualité de décembre 2020 a été dominée par la crise sanitaire, avec notamment la crainte d’un troisième vague, mais aussi par le lancement de la vaccination, véritable espoir pour l’année 2021.

L’actualité de décembre 2020 a été dominée par la crise sanitaire, avec notamment la crainte d’un troisième vague, mais aussi par le lancement de la vaccination, véritable espoir pour l’année 2021.
Dans de nombreuses régions, des hôpitaux se mettent en ordre de marche pour préparer la vaccination anti-Covid-19. Le 22 décembre, La Dépêche relate que «le congélateur est arrivé à l’hôpital de Toulouse. Maillon essentiel de la campagne de vaccination qui, en Haute-Garonne, doit commencer le lundi 4 janvier, le congélateur apte à contenir les doses de vaccin à – 80 °C est arrivé à l’hôpital de Toulouse, a annoncé Marc Penaud, le directeur du CHU. Mis à disposition par Santé publique France, cet appareil de la marque Panasonic, d’une capacité de l’ordre de 300 000 doses, doit encore être mis en route selon un processus précis. Son fonctionnement est programmé pour le mardi 29 décembre. Pour des raisons de sécurité, le directeur n’a pas souhaité divulguer le site où le congélateur est installé».

Même mobilisation sur l’ensemble du territoire, comme à Cahors par exemple. «Ce 24 décembre 2020, en début d’après-midi, le centre hospitalier de Cahors a réceptionné la livraison d’un congélateur à – 80° C qui est destiné à conserver les doses du vaccin anti-Covid Pfizer/BioNTech. Cette livraison intervient d’abord pour assurer la phase 1 de la stratégie vaccinale définie par les pouvoirs publics. Cette phase 1 concerne la vaccination des personnes âgées hébergées dans les EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) et les USLD (Unité de Soins de Longue Durée). Une organisation départementale permettra d’assurer la livraison dans les établissements du Lot en fonction du nombre des personnes âgées qui ont accepté d’être vaccinées», indique Medialot.
La vaccination a de fait commencé le 27 décembre. Suivie très vite des premiers questionnements dont Le Monde se fait l’écho le 30 décembre : "A droite comme à gauche, on s’étonne du peu d’allant mis dans la campagne vaccinale lancée le 27 décembre par rapport à l’attitude des voisins européens, au point de soupçonner l’exécutif d’une nouvelle défaillance dans la gestion de la crise sanitaire".

Vers une troisième vague ?

Sur le front de l’épidémie, les chiffres de la contamination restent mauvais. Dès le 22 décembre, un professeur de l’hôpital de Garches appelle à un «reconfinement strict» dès le 26 décembre dans Le Figaro. « Le chef du service de réanimation de l’hôpital Raymond-Poincaré, Djillali Annane, préconise un confinement semblable à celui du printemps. Une proposition également soumise par le maire LR de Reims, Arnaud Robinet ».

Même écho dans Libération qui titre le 21 décembre : "A l’hôpital, «on sait que janvier sera compliqué…" « Troisième vague ou rebond de la deuxième ? Dans le Grand-Est, le nombre de malades du Covid ne cesse d’augmenter ces deux dernières semaines. D’après les données de Santé publique France, le taux d’incidence s’envole : 184,8 cas pour 100 000 habitants (du 7 au 13 décembre). Pour l’Agence régionale de santé, il serait même de 202,8 (du 9 au 15 décembre). Bien au-delà de la moyenne nationale (134,6). Pour Eric Thibaud, chef du service des urgences des hôpitaux civils de Colmar, si les soignants sont mieux préparés, leur force, elle, faiblit ».

Et au-delà de la fatigue, nombre de soignants sont eux-mêmes contaminés. Le 23 décembre, Le Journal du Centre titre « Plus de cinquante soignants contaminés par le Covid-19 à l’hôpital de Clamecy ». « La situation est catastrophique. On travaille en flux tendu. Le personnel est usé », résume Éric Cousson, aide-soignant en service de médecine, secrétaire du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail au centre hospitalier de Clamecy et délégué du personnel CGT ».

L’état d’esprit de Noël 

Dans ce contexte très particulier, de nombreux reportages ont aussi été consacrés aux fêtes de Noël dans le monde hospitalier. Le 23 décembre, La Croix évoque la « la veillée d’armes des soignants ». « Usés par neuf mois de lutte contre le Covid-19, les soignants en réanimation s’apprêtent à passer un Noël particulier, la crainte de la troisième vague en tête. » Tandis que Le Progrès nous « plonge » le 25 décembre dans le service gériatrie de l’hôpital Lyon-Sud le soir du réveillon de Noël. « Dans la continuité de cette année compliquée, les soignants des HCL ne s’arrêtent pas, même le soir du réveillon. Au service gériatrie de l’hôpital Lyon-Sud, un sapin décore le couloir, mais les infirmières et les cadres de santé sont toujours au chevet des patients ».
Sans oublier les traditionnelles visites du Père Noël, un peu partout en France, dans les services de pédiatrie, comme à Saint-Denis par exemple, où comme l’indique France Info, le 25 décembre, « le Père Noël fait escale à l’hôpital des enfants ».

Réflexions 

Cette période – de trêve ? – fut aussi l’occasion pour plusieurs médias de nous livrer de beaux témoignages de soignants. Comme celui de Patrick Pelloux le 21 décembre sur France Culture. Intitulé « hôpital, un état d’urgence permanent ? », il peut être écouté en podcast. « Qu’a-t-on appris de la première vague ? Les hôpitaux sont-ils prêts aujourd’hui ?" Le médecin urgentiste Patrick Pelloux est ici accompagné par le réalisateur Ilan Klipper, qui signe le documentaire "Soigner à tout prix".
Le 25 décembre, France Culture aussi donné la parole à Audrey Roux, infirmière volontaire, en première ligne à l’hôpital Necker. « A Paris, la jeune trentenaire se porte volontaire pour soigner les patients plus âgés. Elle passe deux mois à l’hôpital Pompidou, au printemps, en première ligne. Son engagement lui a valu de participer aux cérémonies du 14 juillet ».
A lire également dans Les Echos du 24 décembre: « L’année du Covid, un électrochoc pour les hôpitaux » où la journaliste retrace la pandémie, les bonnes volontés des soignants, mais aussi la fragilité de l’hôpital. « Les revalorisations et les réformes du « Ségur de la santé » doivent réparer des années de négligence et de procrastination », écrit-elle notamment.
Signalons enfin un très beau débat dans le Quotidien du Médecin du 23 décembre: « Patients complotistes… comment faire face à leur scepticisme médical ? ». Un vrai sujet parfois difficile à aborder, que l’on soit soignant… ou non.
Hélène Delmotte

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.