Alzheimer : une nouvelle alternative, l’unité d’hébergement renforcée (UHR)

Les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de démence présentent des troubles du comportement qui empêchent leur maintien en maison de retraite même médicalisée. Pour sortir de cette impasse, une nouvelle solution a été imaginée : l’Unité d’Hébergement Renforcée (HUR), une alternative novatrice orientée vers la psycho-gériatrie. Entre hospitalisation classique, consultations mémoire et unités cognitivo-comportementales, l’UHR* avec ses 10 lits de long séjour, complète le parcours du patient âgé qui ne peut plus rester en hébergement classique.

Les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de démence présentent des troubles du comportement qui empêchent leur maintien en maison de retraite même médicalisée. Pour sortir de cette impasse, une nouvelle solution a été imaginée : l’Unité d’Hébergement Renforcée (HUR), une alternative novatrice orientée vers la psycho-gériatrie. Entre hospitalisation classique, consultations mémoire et unités cognitivo-comportementales, l’UHR* avec ses 10 lits de long séjour, complète le parcours du patient âgé qui ne peut plus rester en hébergement classique.
L’Unité d’Hébergement Renforcée est dédiée à l’accueil de résidents souffrant de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée et présentant des troubles sévères du comportement, altérant la sécurité et la qualité de vie de la personne âgée, des autres résidents et de l’entourage. Ces résidents sont issus d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou d’unités de soins longue durée  (USLD), ou bien de leur domicile après un séjour en unité cognitivo-comportementale (UCC).
L’admission dans l’unité repose sur un diagnostic réalisé par le médecin de l’unité et l’équipe soignante sur la base de l’Inventaire Neuropsychiatrique (NPI/ES). Celui-ci détermine la fréquence, la gravité et le retentissement des troubles du comportement, ainsi que l’agitation. Plusieurs critères sont requis : le diagnostic de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, des troubles sévères du comportement qui altèrent la sécurité et à la qualité de vie du patient, des autres résidents, des soignants ou de l’entourage (famille, proches). Le patient doit être mobile, y compris en fauteuil roulant et son état clinique stabilisé. Après leur séjour en UHR, les patients devraient être admis en soins de longue durée ou en EHPAD.
Le renforcement des capacités de la personne âgée
L’accompagnement corporel et relationnel proposé par les psychomotriciennes vise à accueillir, contenir et transformer, si possible, les troubles du comportement, à valider et valoriser l’image et l’estime de soi. Il propose également un étayage du lien social par des activités en groupe. Leur démarche s’appuie sur l’observation du patient dans son quotidien. Elle apporte un éclairage sur son fonctionnement psychomoteur, ses modalités sensorielles et relationnelles préférentielles. Ces informations participent à l’élaboration du projet de vie du patient et oriente l’accompagnement psychomoteur en individuel ou en groupe.
Ainsi, le patient peut être invité à découvrir l’espace snoezelen pour un éveil des sens, une stimulation de la mémoire sensorielle et corporelle. En groupe, l’accompagnement s’appuiera sur un cadre et un dispositif pensés, repérables et anticipables par les participants. Les sollicitations motrices proposées pendant ces séances favorisent un renforcement du schéma corporel, l’organisation gestuelle, la régulation du tonus de posture, le repérage spatio-temporel et l’expression corporelle. Les patients sont soutenus grâce au cadre étayant et à la dynamique de groupe.
Une architecture adaptée
Les 10 chambres individuelles ouvrant sur un jardin thérapeutique sécurisé sont ponctuées par des espaces de vie : grande salle à manger, salle d’activité, espace snoezelen (pratique de stimulation sensorielle) et  balnéothérapie
Une équipe pluridisciplinaire d’une vingtaine de personnes
Tous les soignants ainsi que le cadre de santé ont été formés à «la prise en charge de la personne âgée atteinte de démence en gériatrie» par l’équipe de l’unité cognitivo-comportementale des Charpennes. Le médecin est quant à lui spécialisé en thérapie relationnelle psychogériatrique (DIU à la faculté de psychologie).
L’équipe soignante recrutée sur la base du volontariat compte 8 aides-soigantes, 4 infirmières qui partagent leur temps de travail avec unité de soins longue durée  (USLD), 2 psychomotriciennes (0,5 ETP), 1 psychologue, 1 médecin  et 1 cadre de santé
L’équipe souhaite renforcer encore sa qualité de prise en charge et d’accompagnement en se formant à de nouveaux outils relationnels, en  développant les liens avec les familles des patients (cafés familles), en travaillant sur l’accompagnement des patients lors de leur sortie, en intégrant un psychiatre…
L’aménagement de l’Unité d’Hébergement Renforcée a été financée par l’ARS à hauteur de 100 000 € : 50 000 euros travaux et 40 000 euros fonctionnement et 10 000 euros d’équipement.

L’ouverture d’une deuxième UHR est prévue à l’hôpital des Charpennes début 2014
*La création des UHR a été initiée par le plan Alzheimer 2008-2012 qui prévoit  l’ouverture de 5d000 lits dont les 2/3 en Soins de Longue Durée (SLD), 1/3 en EHPAD.

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