Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Anesthésie pédiatrique : même plus peur !

Une intervention chirurgicale est toujours source d'inquiétude pour les patients et leurs proches. A fortiori lorsqu'elle concerne un enfant. Le service d'anesthésie pédiatrique du CHU de Limoges a mis en place une organisation et une information particulières pour diminuer l'appréhension des enfants…et de leurs parents.

Une intervention chirurgicale est toujours source d’inquiétude pour les patients et leurs proches. A fortiori lorsqu’elle concerne un enfant. Le service d’anesthésie pédiatrique du CHU de Limoges a mis en place une organisation et une information particulières pour diminuer l’appréhension des enfants…et de leurs parents.

Il faut avoir été opéré enfant pour connaître l’appréhension liée à un acte chirurgical et aux étapes qui le précèdent : l’endormissement et le réveil. Renforcées par une imagination débordante dans l’univers parfois froid et inquiétant des blocs les questions et les inquiétudes des enfants sont multiples. Leur information, une présence renforcée des parents et une prise en charge globale repensée peuvent pourtant largement dédramatiser l’acte anesthésique et opératoire. Déjà sur l’hôpital Dupuytren, avant l’ouverture de l’hôpital de la mère et de l’enfant, les parents pouvaient être auprès de leur enfant en salle de réveil. De quoi rassurer les deux parties, c’est évident…mais l’on pouvait encore faire plus.

Nathalie Nathan-Denizot, responsable du service d’anesthésie pédiatrique, et l’ensemble des personnels médicaux, chirurgicaux et paramédicaux en ont été convaincus très tôt : l’accueil des enfants et de leurs parents avant et après une opération est primordial. Un groupe de travail, constitué de professionnels des services de chirurgie pédiatrique d’ophtalmologie, d’ORL, et d’anesthésie, a pu réaliser une étude auprès des parents d’enfants opérés et auprès de tous les professionnels médicaux et paramédicaux qui prennent en charge les enfants tout au long de l’acte opératoire et anesthésique depuis les secteurs de consultations. Cette étude a prouvé le besoin d’améliorer les informations avant ces actes médicaux inquiétants. Des mesures ont été adoptées grâce au soutien du GIP-REQUASS.

Accueil, coordination et information spécifiques et présence des parents rassurent le jeune opéré

Un personnel supplémentaire a été ainsi dédié à l’accueil et la prise en charge des enfants. Il s’agit de Maryline Deléas, agent administratif hospitalier, qui s’occupe de la coordination et de l’information des enfants et de leurs parents. Une mission qu’elle remplit tout au long des étapes jalonnant la prise en charge de l’enfant, de la consultation pré anesthésique à la salle de réveil.
Naturellement, lors de la consultation pré anesthésique, les jeunes patients et leurs proches rencontrent les médecins anesthésistes. Les Dr Bechonnet, Lansade, Nathan-Denizot et Odin expliquent leur future intervention et répondent aux premières questions.

Cette information orale est complétée par une information écrite (plaquette de l’association sparadrap), qui permet au public de compléter son information ou de la conforter en amont de l’opération.
La voix, l’écrit, mais aussi l’image. Un film de 3 minutes réalisé par le vidéaste du CHU et commenté par Maryline Deléas présente à l’enfant et ses parents comment va se dérouler l’anesthésie, l’accompagnement au bloc par son père ou sa mère, et son réveil. Il pose aussi à l’enfant une question d’importance : pour s’endormir préférera-t-il le masque rouge ou le vert ? Celui qui propose un gaz parfum menthe ou parfum fraise ? Une question qui rend tout de suite l’acte anesthésique plus sympathique.

Vient le jour de l’opération et l’accueil au bloc opératoire. Accompagné de ses parents depuis sa chambre, l’enfant retrouve Maryline Deléas à l’entrée du bloc. Prévenue par le brancardier, en même temps que les infirmiers de bloc opératoire spécialisés en pédiatrie, elle attend avec eux le jeune patient dans un SAS un peu particulier : un autocollant de Spiderman côtoie sur le mur celui d’un cochon multicolore ou d’un papillon, tandis qu’un dinosaure et un ours en peluche montent bonne garde du matériel. L’attente avant d’entrer au bloc paraît forcément moins longue, et devient plus ludique. L’enfant peut choisir l’animal qui le suivra au bloc opératoire.

Enfin, quand le parent a revêtu sa combinaison pour entrer au bloc, il peut accompagner son enfant. Quelques aspirations à la menthe ou à la fraise et voilà l’enfant dans les bras de Morphée.

Il re-ouvrira les yeux en salle de réveil avec son père ou sa mère à ses côtés. Une présence qui en bien des cas évitera une inquiétude, et des pleurs. La présence des parents permet aussi aux infirmiers et infirmiers anesthésistes de mieux évaluer la douleur (dissociée ainsi des pleurs liés à l’inquiétude) pour la prendre en charge et la traiter efficacement.

Informer, démystifier, accompagner… cette démarche originale à destination de l’enfant a agréablement surpris les parents qui ne s’attendaient pas à un tel accueil.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”