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Angers : un terreau fertile pour les jeunes pousses de la recherche

En soutenant activement les travaux de ses jeunes scientifiques, le CHU d’Angers participe à la grande aventure du progrès médical et encourage les nouvelles vocations. La promotion 2016 issue de son appel d’offres interne met à l’honneur 9 médecins et 3 professionnels paramédicaux. Les 12 chercheurs se partagent respectivement des enveloppes de 200 000 € et 50 000 €. Ces sommes financeront des ressources humaines ou des équipements nécessaires à leurs travaux. Depuis 2012, le CHU d’Angers a ainsi accompagné 60 chercheurs, 46 médecins et 14 infirmiers, kinésithérapeutes...
En soutenant activement les travaux de ses jeunes scientifiques, le CHU d’Angers participe à la grande aventure du progrès médical et encourage les nouvelles vocations. La promotion 2016 issue de son appel d’offres interne met à l’honneur 9 médecins et 3 professionnels paramédicaux. Les 12 chercheurs se partagent respectivement des enveloppes de 200 000 € et 50 000 €. Ces sommes financeront des ressources humaines ou des équipements nécessaires à leurs travaux.  Depuis 2012, le CHU d’Angers a ainsi accompagné 60 chercheurs, 46 médecins et 14 infirmiers, kinésithérapeutes...
Focus sur 3 projets lauréats portant sur la prévention par la musicothérapie de la douleur et du stress des femmes lors d’une IVG, l’étude de la croissance fœtale et le statut en vitamines et micronutriments des nouveau-nés de mères en surpoids et la prévention des complications respiratoires après une chirurgie cardiaque par une kinésithérapie adaptée préopératoires. 
Impact de la musicothérapie sur le soulagement de la douleur lors des interruptions volontaires de grossesse par aspiration sous anesthésie locale – Dr Vanessa Belloeil
Une interruption volontaire de grossesse (IVG) par aspiration sous anesthésie locale est potentiellement douloureuse et s’accompagne souvent d’un inconfort important. En particulier en cas d’anxiété – voire d’angoisse – avant l’intervention : cette tension va exacerber la douleur ressentie avant, pendant, mais aussi après l’acte.  Un protocole à visée antalgique est systématiquement utilisé en cours d’intervention : prise pré opératoire d’AINS, utilisation de MEOPA (mélange d’oxygène 50% et de protoxyde d’azote 50%) et anesthésie locale. Ce protocole est pertinent pour prendre en charge la douleur perçue au cours de l’intervention, mais la question d’une prise en charge préventive de la douleur et de l’anxiété reste posée. 
Ce projet de recherche part de l’hypothèse que la musicothérapie pratiquée en amont de l’interruption de grossesse permettrait une prévention plus efficace de la douleur, de l’anxiété, et une meilleure qualité de prise en charge de la patiente tout au long de l’intervention. Les chercheurs s’appuient sur les connaissances et données disponibles dans la littérature sur la musicothérapie et sur l’expérience du personnel soignant du centre d’IVG du CHU d’Angers.
Aujourd’hui le projet a obtenu l’attestation d’assurance, l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament (NASM) et du comité de protection des personnes Ouest II. Les inclusions des patientes ont débuté en novembre 2016
SMOOTHIE (Surgery MOrbid ObesiTy Health ImbalancEd) : Effet de l’obésité maternelle et/ou de la chirurgie bariatrique sur la croissance et l’équilibre nutritionnel de l’enfant – Pr. Géraldine Gascoin
L’obésité représente un problème majeur de santé publique, non seulement en termes de morbi-mortalité induite mais également en termes d’incidence économique. Plus de 50% des femmes en âge de procréer et 25% des femmes enceintes en Europe sont en surpoids ou obèses. Ce taux ne cesse d’augmenter avec une prévalence qui a doublé en 30 ans. Le surpoids ou l’obésité maternelle exposent la mère et l’enfant à un risque accru de morbi (1) -mortalité. Le stress nutritionnel auquel est exposé le fœtus pendant la grossesse peut même avoir des effets à long terme avec un risque augmenté de surpoids ou obésité à l’âge adulte, participant ainsi au cycle de l’obésité.  
L’obésité morbide (1) (IMC >40 kg/m2) concerne 1 à 3% des femmes enceintes. Le by-pass (une des techniques de chirurgie bariatrique) est envisagé en cas d’obésité morbide lorsque les autres traitements ont échoué, avec de meilleurs résultats sur la perte de poids et sur les comorbidités associées à l’obésité, en comparaison avec des interventions non chirurgicales. Près de la moitié des patients qui ont recours au by-pass sont des femmes en âge de procréer. Des études récentes ont cependant modéré les effets bénéfiques d’une telle intervention avec notamment un risque accru de retard de croissance intra-utérin et de possibles carences nutritionnelles sur l’enfant. Peu de données sont rapportées dans la littérature sur le statut vitaminique et en micronutriments de la femme enceinte et du nouveau-né. Dans une étude préliminaire, l’équipe de recherche du Pr. Géraldine Gascoin a récemment montré, à partir de 50 nouveau-nés de mères ayant eu recours au by-pass et 50 nouveau-nés contrôles appariés au terme et au sexe, une réduction de poids de naissance de 400g et des carences en vitamines et microéléments. L’impact de ces carences en termes de croissance fœtale et post-natale et de devenir métabolique et neurocognitif reste peu connu. 
L’objectif de cette étude est d’évaluer la croissance fœtale et le statut en vitamines et micronutriments des nouveau-nés de mères en surpoids, obèses ou ayant eu recours au by-pass par rapport aux nouveau-nés de mères avec un IMC normal. L’hypothèse de travail de l’équipe est que le stress nutritionnel in-utéro associé à l’obésité maternelle et/ou au by-pass peut avoir un triple impact en termes de « programmation fœtale » : nutritionnel à court terme, métabolique et neurocognitif à moyen et long termes. 
Actuellement, le projet a obtenu l’attestation d’assurance et l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Les inclusions des patients débuteront une fois obtenu l’avis favorable définitif du comité de protection des personnes Ouest II.                                            
Etude sur les effets de l’entraînement des muscles inspiratoires (EMI) à haute intensité, en préopératoire de chirurgie cardiaque, sur la réponse inflammatoire systémique post-opératoire – Yoakim Furon, kinésithérapeute
Le nombre d’opérations de chirurgie cardiaque est en constante augmentation. Malgré l’évolution des techniques, ces chirurgies lourdes restent génératrices de nombreuses complications postopératoires.  Celles-ci peuvent aboutir à la prolongation du séjour à l’hôpital et par conséquent augmenter les coûts de soins de santé.  
Les complications respiratoires qui surviennent après l’intervention restent un problème majeur de la chirurgie cardiaque et leur traitement repose actuellement en grande partie sur l’intervention du masseur kinésithérapeute. Ces complications sont principalement liées au stress oxydatif provoqué par la chirurgie. Ce stress provoque une inflammation systémique perturbant le système respiratoire et cardio circulatoire.  De plus, on sait que le statut inflammatoire des patients avant l’intervention, et particulièrement le taux de sTNFR1, impacte fortement la réaction au stress chirurgical, et conditionne la morbidité postopératoire.  
L’objet de l’étude est d’évaluer les effets d’un entraînement des muscles inspiratoires à haute intensité (EMIhi) en amont d’une chirurgie cardiaque sur la réaction inflammatoire péri opératoire. Actuellement, à l’international, peu de centres pratiquent cet EMIhi et, selon les observations de l’équipe de recherche du CHU d’Angers, il n’est pas pratiqué en France. Ses effets physiologiques n’ont pas encore été démontrés, et les pratiques kinésithérapiques restent hétérogènes.
Aujourd’hui, la rédaction du protocole de recherche est en cours de finalisation. La prochaine étape sera le lancement des démarches réglementaires.
Les 12 projets de recherche soutenus par le CHU d’Angers au titre de l’appel d’offres interne 2016
9 études médicales 
Dr Chadi ABBARA – Pharmacologie : Evaluation de l’intérêt d’un suivi pharmacologique thérapeutique de l’idarubicine, daunorubicine et cytarabine dans les leucémies aiguës myéloïdes – Etude pharmacologique ancillaire du protocole BIG-1 
Dr Vanessa BELLOEIL – Gynécologie-Obstétrique :  Impact de la musicothérapie sur le soulagement de la douleur lors des interruptions volontaires de grossesse par aspiration sous anesthésie locale – Etude Algomusic 
Dr Loïc BIERE – Cardiologie : Recherche de biomarqueurs du remodelage cardiaque postinfarctus par une approche métabolomique – Etude METABOL-MI 
Dr Pierre BIGOT – Urologie : Rôle de la protéine BHLHE41 dans le carcinome rénal à cellules claires. 
Philippe CODRON – interne Neurologie : Implication du métabolisme énergétique et protéique dans les formes sporadiques de sclérose latérale amyotrophie 
Pr Géraldine GASCOIN – réanimation et médecine néonatales : Obésité maternelle et programmation fœtale : effet de l’obésité maternelle et/ou de la chirurgie bariatrique sur la croissance et l’équilibre nutritionnel de l’enfant – SMOOTHIE (Surgery Morbid Obesity Health Imbalanced) 
Benoît GOBRON – interne – Rhumatoloie : INCREMOS  incrétines et remodelage osseux. Etude pilote pour estimer la concentration physiologique des incrétines chez le sujet sain 
Naïg GUEGUEN – ingénieur – Biochimie-génétique : Etude de l’impact thérapeutique de l’acide nicotinique sur les fibroblastes de patients présentant un déficit en complexe I de la chaine respiratoire mitochondriale 
Dr Damien LUQUE PAZ – Hématologie biologique-  Etude des mutations associées à la transformation leucémique dans les syndromes myéloprolifératifs 

3 études paramédicales : kinésithérapeute, infirmières et art-thérapeute
Yoakim FURON (kinésithérapeute) – Chirurgie cardiaque: Effets de l’entraînement des muscles inspiratoires (EMI) en préopératoire de chirurgie cardiaque sur la réponse inflammatoire systémique post-opératoire 
Flavie LAURIOUX (infirmière) – Réanimation médicale: Mise en place et évaluation d’un programme d’éducation destiné à former les infirmiers et infirmières de réanimation à la pression oesophagienne : projet Oesophage Nurse (ON)  
Laurent SAMSON (art-thérapeute) et Anaïs MOREAU (infirmière) – Psychiatrie et addictologie : Impact de l’Art-thérapie sur l’alexithymie chez les personnes ayant un trouble à l’usage d’alcool- ALEXART 
Règlement de l’appel d’offres interne
L’appel d’offre interne est ouvert aux hospitaliers de moins de 40 ans, impliqués dans un projet de recherche portant sur l’approfondissement de la connaissance du corps humain ou sur une innovation technique médicale ou paramédicale. 
Au-delà du soutien financier, l’établissement épaule aussi les jeunes scientifiques sur le plan méthodologique, logistique et règlementaire. Une équipe d’experts réunis au sein de la Délégation à la recherche clinique et à l’innovation (DRCI) accompagne les porteurs de projets. De l’idée au dépôt de brevet en passant par la mise en place des essais cliniques ou la publication d’articles scientifiques, l’équipe de la DRCI intervient à toutes les étapes.
La recherche au CHU d’Angers au niveau national, c’est
195 projets et programmes de recherche en cours, dont – 14 PHRC N = programme hospitalier de recherche clinique national, 9 PHRCI = programme hospitalier de recherche clinique interrégional, 4 PHRIP = programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale, 3 PHRC K = programme hospitalier de recherche clinique en cancer. 
Plus de 1 100 projets et programmes de recherche au total (incluant les projets menés par le CHU, les projets menés par d’autres établissements et dans lesquels des équipes d’Angers sont impliquées, des projets menés par des structures académiques…) 

En 2016, c’est 2 programmes hospitaliers de recherche clinique interrégionaux (PHRCI) 
– Dr Aurélien Venara (Chirurgie Viscérale) « FATGLUe : Etude comparant le traitement des fistules anales par injection de graisse versus encollage » — financée à hauteur de 196 578 € 
– Dr Pierre-Emmanuel Bouet (Gynécologie Obstétrique)  « CONFIRM : Conversion des Fécondations In Vitro en Inséminations Intra-Utérines en cas de mauvaise réponse à la stimulation ovarienne. Etude prospective randomisée multicentrique » — financée à hauteur de 214 386 € 

1 programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP) 
– Benjamin Pilleron « SOCIALSORTING : Identification des processus de catégorisation sociale lors de l‘accueil du patient par l’Infirmier Organisateur de l’Accueil lors de son activité de triage au sein des urgences et impact sur la prise en charge des patients » — financée à hauteur de 231 988 €  
1 programme de recherche translationnelle en cancérologie, co-financé par le DGOS et l’INCA : « EXOCare – Recherche par exome de nouveaux gènes de prédisposition aux cancers rares chez l’enfant », porté pour sa partie hospitalière par le Professeur Isabelle Pellier et financé à hauteur de 309 584 €. 

1- La morbidité désigne l’ensemble des maladies dont un patient souffre à un moment donné

Liens vers les vidéos de la remise des prix : href= »http://bit.ly/JeunesChercheurs2016″ target= »_blank »

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