L’actualité santé de l’été a été dominée par la terrible épidémie d’Ebola. L’alerte a été lancée fin juillet depuis l’Afrique de l’Ouest et les décès se comptaient déjà par centaines : 660 morts selon une dépêche de l’AFP du 27 juillet reprise dans tous les medias. Depuis, la liste des victimes n’a cessé de s’allonger et le virus de se propager pour atteindre les 1 427 morts selon le dernier bilan de l’OMS arrêté au 20 août : 624 au Liberia, 406 en Guinée, 392 en Sierra Leone et 5 au Nigeria, sur un total de 2 615 cas confirmés, probables ou suspects. Des chiffres bien en-deçà de la réalité selon les experts puisque tous les cas ne sont pas répertoriés. Jour après jour, la presse actualisait le sinistre bilan.
La 1ère victime a été identifiée au Nigéria. L’épidémie s’est ensuite étendue au Libéria « pays le plus touché » selon la Croix du 28 août, en Sierra Leone et en Guinée, et dans une moindre mesure au Nigeria. Durant le mois d’août des centaines d’articles ont été publiés sur cette redoutable contagion en retenant des angles différents.
Le Monde du 1 août a publié un article exhaustif signé Audrey Garric sur les causes de la fièvre Ebola. Pas de certitude mais de fortes probabilités d’une contagion par les animaux infectés : chauves-souris, chimpanzés, gorilles, antilopes des bois et porcs-épics. Le quotidien apporte aussi des précisions sur les 5 différentes souches de virus et sur leur transmission par contact direct avec la peau lésée ou avec des liquides biologiques de personnes infectées, sang, salive, sueur, sperme, vomissures, matières fécales. Les symptômes sont répertoriés : fièvre sous huit jours, faiblesse, douleurs musculaires… puis vomissements, diarrhées, hémorragies… avec un taux de mortalité de 25 à 90 %. Quant aux traitements, le journal précise qu’ils en sont au stade expérimental et Le Monde de citer le professeur Peter Piot, codécouvreur du virus en 1976 favorable à une autorisation des traitements expérimentaux. Une position qui au départ n’était pas partagée par tous les opérateurs, certains se déclarant très réticents quant à l’utilisation de traitements expérimentaux comme le sérum ZMapp aux effets secondaires potentiellement néfastes. Cette question allait très vite être tranchée par le comité d’experts réuni par l’OMS qui a jugé "éthique" d’offrir des médicaments à l’efficacité et aux effets secondaires encore non mesurés "comme traitement potentiel ou à titre préventif". D’autant que la molécule ZMapp s’est révélée efficace puisque deux américains atteints par Ebola ont pu être sauvés grâce à elle ; première lueur d’espoir depuis le début de l’épidémie reprise par tous les médias.
Les journaux insistent aussi sur les mesures de protection, relayant les recommandations de l’OMS « Les personnes vivant dans des zones où le virus est endémique doivent éviter tout contact rapproché avec des patients infectés et se laver régulièrement les mains après avoir rendu visite à des parents malades. Les personnes mortes de cette infection doivent être inhumées rapidement, et l’entourage doit limiter les contacts avec la dépouille. » Le personnel soignant suivra des mesures draconiennes et les patients infectés seront mis en quarantaine.
La presse reprend une dépêche de l’AFP du 2 août qui insiste sur la situation au Libéria où la population ne respecte pas les mesures de protection. Il est aussi question de la difficulté d’informer des habitants isolés, pauvres et qui ne disposent pas de radio…
Le 8 août, le Ministère de la santé diffuse un communiqué présentant les mesures prises par les autorités sanitaires : veille sanitaire, surveillance épidémiologique dans les aéroports… Une liste de 11 établissements de santé de référence a été dressée comprenant 9 CHU : Lille, Rennes, Hôpital Necker (AP-HP), Hôpital Bichat (AP-HP), Hôpital de la Croix-Rousse (HCL), Hôpital Nord (AP-HM), Bordeaux, Strasbourg, la Réunion et 2 hôpitaux des armées. La presse régionale se fait l’écho des mesures prises dans ces établissements.
Le même jour le Figaro cite l’OMS pour qui qualifie l’épidémie «d’urgence de santé publique de portée mondiale» et dans son supplément économie le journal annonce que l’action de la société canadienne de biotechnologies Tekmira Pharmaceuticals qui a développé un des traitements expérimentaux contre le virus Ebola s’envole à la Bourse de New York où le titre a grimpé de 33,50% à 19,05 dollars. Les laboratoires sont sur le pont. Le 9 août l’AFP rapporte qu’un vaccin préventif mis au point par le laboratoire britannique GSK pourrait faire l’objet d’essais cliniques dès le mois de septembre. Si les résultats sont concluants, le vaccin sera disponible en 2015.
Du 9 au 15 août, les mauvaises nouvelles s’accumulent : des cas suspects sont repérés au Sénégal, au Canada, en Espagne, en Californie…. En France, les cas évoqués sont vite démentis.
La Zambie et la Guinée ferment leurs frontières suivies par le Kenya qui n’accepte pas de voyageurs en provenance des pays touchés. Air France suspend ses vols vers la Sierra Leone.
Ebola, misère, chaos. 17 malades d’Ebola soignés dans un centre d’isolement à Monrovia se sont échappés lors d’une attaque menée par des de pilleurs armés durant le week-end du 16 août. Ils auraient été retrouvés deux jours plus tard au dire du ministre libérien de l’Information Lewis Brown cité dans une dépêche de l’AFP du 19 août.
L’épidémie de portée mondiale appelle une mobilisation mondiale. Le 25 août, le Japon propose de fournir 20 000 doses d’un médicament expérimental appelé favipiravir (ou "T-705") « si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en fait la demande » est-il écrit dans Le nouvel Observateur. Quant aux Etats Unis, ils annoncent qu’en septembre ils débuteront un premier essai clinique d’un vaccin expérimental en suivant une procédure accélérée, Reuters publie une dépêche sur le sujet le 28 août. Avec peut-être à la clé une solution pour guérir la fièvre Ebola ?
Marie-Georges Fayn
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