Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Appel d’urgence pour une remise à niveau du financement de la psychiatrie

Suite à la publication du rapport de la Cour des comptes du 16 février, portant sur l’organisation des soins en psychiatrie, la Fédération hospitalière de France appelle "d'urgence" à une remise à niveau du financement de la psychiatrie publique.

Suite à la publication du rapport de la Cour des comptes du 16 février, portant sur l’organisation des soins en psychiatrie, la Fédération hospitalière de France appelle "d’urgence" à une remise à niveau du financement de la psychiatrie publique.
« La psychiatrie publique doit enfin devenir une priorité politique afin de rattraper le retard pris ces dernières années et être en capacité de répondre aux besoins de la population devant les risques déjà identifiés, en particulier les nouveaux troubles liés à la COVID-19, s’élève Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France. Pour que le secteur public puisse jouer son rôle de "bouclier sanitaire" et préserver au mieux la santé mentale des Français, il nous faut de toute urgence mieux financer et financer à la hauteur des besoins».
De fait, la FHF dénonce un sous-financement chronique de la psychiatrie publique associé à la faiblesse des ressources allouées au secteur public. A savoir, entre 2008 et 2018, les établissements financés sous dotation annuelle (essentiellement publics) ont connu une progression de leur financement de +12,7%, soit moins que l’inflation et 2 fois moins que l’augmentation du budget national dédié à la santé (ONDAM) sur la même période. A contrario, le financement des établissements privés lucratifs a quant à lui augmenté de +46,9% sur cette même période, soit un écart de plus de 30 points entre les deux secteurs. Cette forte hausse pour le secteur privé lucratif s’accompagne d’une hausse du taux de rentabilité pourtant très élevé des cliniques privées, de l’ordre de 8,5% en 2018.

Une absence de priorité politique

A propos de la psychiatrie, la Cour des comptes pointe ces évolutions comme «le reflet de l’absence de priorité politique donnée à ce secteur pendant de nombreuses années» et qui faute de ressources publiques suffisantes «a conduit les ARS à se retourner vers les cliniques privées pour augmenter l’offre de soins». 
La FHF déplore  cette absence de vision stratégique pour la psychiatrie publique et les conséquences néfastes  qui en résultent en matière d’offre de soins et de réponse aux besoins de santé des territoires. Et ce, d’autant que la crise épidémique entraîne l’apparition de nouveaux troubles qui appellent une réponse en termes de santé publique. Une étude récente estime en effet à 20% la part de patients atteints de la Covid-19 qui développent un trouble psychiatrique à l’issue de leur maladie, sans compter les publications qui font état de l’impact psychologique de la crise sanitaire et des différents confinements.

Pour une remise à niveau à hauteur de 5% de l’enveloppe de 2021

C’est dans ce contexte que la FHF demande d’urgence une remise à niveau du financement de la psychiatrie publique. «L’évolution minimale du budget de la psychiatrie (ONDAM-psy), fixée à 1,9% par un protocole signé par la FHF et la ministre de la Santé en 2019 est une avancée importante, mais constitue un minimum nécessaire qui ne suffira pas à rattraper le retard subi par le secteur public depuis de nombreuses années», souligne la fédération.
Afin de compenser le sous-financement historique des établissements de service public, la FHF réitère sa demande d’une remise à niveau des ressources des établissements publics à hauteur de 5% de leur enveloppe et que «des actes importants soient pris lors de la campagne budgétaire pour 2021». Elle appelle de ce fait le gouvernement à prendre la mesure de «l’urgence sanitaire dans laquelle se trouve la psychiatrie publique».
La FHF rappelle enfin la nécessité absolue de faire aboutir la réforme du financement de toute la psychiatrie, pour sortir d’un modèle inéquitable et néfaste pour l’hôpital public qui représente 90% de ce secteur d’activité.
Betty Mamane

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”