Après l’infarctus : à Marseille, une étude stratégique pour la gestion des antiplaquettaires

Une étude menée depuis 5 ans à l'hôpital de la Timone (AP-HM) conclut aux effets bénéfiques d’une nouvelle stratégie de traitement antiplaquettaire après un infarctus afin de réduire les risques d’accident hémorragique.
Une étude menée depuis 5 ans à l’hôpital de la Timone (AP-HM) conclut aux effets bénéfiques d’une nouvelle stratégie de traitement antiplaquettaire après un infarctus afin de réduire les risques d’accident hémorragique.
Ces résultats, publiés dans l’European Heart Journal, ont été présentés le 15 mai 2017 par le Pr Thomas CUISSET, du service Maladie coronaire et Cardiologie interventionnelle, lors du congrès mondial de l’EuroPCR qui se tenait à Paris. Une présentation de cette étude est également programmée au Japon en juillet.
«Après un infarctus, les patients sont en général traités par une bithérapie antiplaquettaire choisie lors de l’hospitalisation et homogène pendant la première année», explique le Pr Thomas Cuisset, qui a mené l’étude en collaboration avec le Dr Jacques Quilici. « Cette thérapeutique confère une protection contre les récidives d’infarctus et les thromboses de stent, mais avec un risque évident d’accidents hémorragiques».
Moins de saignements avec un traitement «évolutif»
Le traitement de choix en association à l’aspirine est représenté par les nouveaux traitements antiagrégants plaquettaires  (AAP), plus puissants que le Plavix (Efient et Ticagrelor) mais associés à un risque d’accidents hémorragiques supérieur.
«L’idée de notre étude, l’étude TOPIC (Cuisset et al, Eur Heart J 2017), était de randomiser les patients un mois après l’accident et l’angioplastie afin de comparer deux stratégies: la poursuite de ces nouveaux traitements ou le retour vers l’utilisation du Plavix. Comme nous le pressentions, le traitement «fort» présentait pour le patient un bénéfice précoce mais un risque à long terme».
Cette stratégie innovante fait évoluer le traitement en fonction du risque encouru par le patient. «En pratique, on fait aussi bien en faisant moins saigner en faisant évoluer le traitement en fonction du niveau de risque de nos patients», résume le Pr Cuisset, qui ira bientôt présenter cette étude en Asie, région du monde où les problèmes de saignements sous traitement sont encore plus problématiques qu’en Europe.
 Pour en savoir plus :
– L’étude publiée dans l’European Heart Journal: study_ehj_2017.pdf
– Programme du congrès mondial de Cardiologie interventionnelle : EuroPCR/EuroPCR-2017
Service de cardiologie – maladies coronaires – Pr Jean-Louis Bonnet à la Timone 

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