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Architecture hospitalière : l’hôpital numérique, mythe ou réalité?

Pour maîtriser les coûts de santé tout en offrant les soins les plus efficients, les nouvelles technologies digitales (informatique, cybernétique) doivent désormais être associées aux autres techniques hospitalières et former un ensemble cohérent en rupture avec les approches traditionnelles. Il devient ainsi indispensable de concevoir l’intégration du «tout numérique» dès les phases architecturales d’une construction ou reconstruction hospitalière. L’analyse du magazine «Architecture Hospitalière»...

Pour maîtriser les coûts de santé tout en offrant les soins les plus efficients, les nouvelles technologies digitales (informatique, cybernétique) doivent désormais être associées aux autres techniques hospitalières et former un ensemble cohérent en rupture avec les approches traditionnelles. Il devient ainsi indispensable de concevoir l’intégration du «tout numérique» dès les phases architecturales d’une construction ou reconstruction hospitalière. L’analyse du magazine «Architecture Hospitalière»…
En France, peu d’hôpitaux neufs peuvent réellement prétendre à l’appellation « d’hôpital digital ». Surcoût à la construction, bouleversement de paradigmes, manque d’expertise, sans doute des raisons multiples expliquent-elles ce constat. Alors, doit-on parler de « mythe » ou d’une réelle réalité ?
Le «digital hospital» est un concept avant-gardiste plein d’espérance pour la santé de nos systèmes hospitaliers. Si nos voisins scandinaves ont ouvert la voie, aux USA, Japon et en Chine cette réalité marque un tournant, une «innovation disruptive». Dans le monde francophone, les initiatives sont rares et sont toutes l’œuvre de pionniers visionnaires. Pourtant, des projets de construction fleurissent, poussés par la nécessité de réinvestir dans la santé. Malheureusement, les financements limités et l’absence de références évaluées conduisent les décideurs à omettre une réflexion transversale sur la place du digital dans les futures organisations avant de penser aux surfaces programmatiques et au béton.

Regard à l’international

Au niveau international un consensus se dégage pour faire des solutions digitales et robotiques un puissant levier d’action pour accroître l’efficience des organisations. Sur ces évidences, la Banque Européenne a financé une partie du projet de l’Orbis Medical Center (Pays- Bas).Les pays francophones tendent à relever le challenge à son tour. Bien qu’encore rares, des initiatives à valeur d’exemple ont été défendues auprès des financeurs. C’est à la lumière des derniers grands projets français comme le futur Ile de Nantes (CHU de Nantes), nouvel hôpital E. Durkheim (Epinal – Golbey), le nouvel hôpital de l’Artois (Lens), nouveau CHU de Caen, le nouveau Lariboisière (APHP) etc. que peut se lancer le débat francophone tout essayant de dégager les grands axes de réflexion qui définissent un hôpital digital dès la phase de conception.

De la transformation de l’organisation à celle des pratiques

Les deux mots d’ordre sont «intégration digitale» et «transformation des organisations» car un hôpital digital n’est pas un hôpital classique où se sont greffées des solutions informatiques, c’est une organisation complexe, sous-tendue par des technologies innovantes dans tous les domaines, qui redistribue les surfaces, réinvente les communications, modifie la fonction de production. L’intégration du digital, sous toutes ses formes est avant tout une vision, très structurante, parfois «jusque-boutiste», qui modifie en profondeur les gènes de l’hôpital. Cette intégration au cœur des processus et des organisations va modifier les pratiques, les métiers. Dès lors il faut envisager cette stratégie comme un puissant levier de changement. Oser la transformation digitale peut choquer, faire peur, tant la marche à franchir parait haute en regard des situations existantes de certains sites. La réussir est toujours une longue progression, accompagnée et préparée. Evaluer les bénéfices via une méthodologie éprouvée et neutre s’impose tout autant. La transformation digitale est bien une démarche globale bien éloignée de l’installation simple de matériels et logiciels. C’est au prix de cette prise de conscience qu’on peut alors imaginer faire naître un projet ambitieux mais à la hauteur des exigences nouvelles d’un hôpital.
Choisir d’investir dans les remises en cause plutôt que de péricliter sur place, savoir en mesurer et gérer le retour sur investissement, imposer sa vision jusqu’au bout d’une réalisation, mesurer les risques et les anticiper, repenser les organisations et accompagner les changements, d’évidence nous sommes là au cœur de notre métier.
La récente pandémie a démontré l’intérêt de disposer d’une offre digitale. La capacité de projeter des actes de diagnostics, des conseils et du suivi médical ont été essentiels. Bien des établissements ont sur faire face dans l’urgence, mais il s’agit de mieux se préparer pour l’avenir. Des pays sont allés très loin dans cette approche ils nous inspirent. Nous disposons d’un vrai catalogue de solutions à croiser avec les case-mix et les projets médicaux des sites.
Si le nouveau Premier ministre français que j’ai connu de près dans une autre vie nous demandait notre avis, je lui suggèrerai, au risque de déplaire politiquement, de ne pas saupoudrer les actions du Ségur de la Santé et de mettre en place un vrai plan Marshall pour revoir la structure immobilière du secteur de la santé publique. L’exemple du Danemark est très pertinent selon nous. Bien entendu cela est un vœu …
Pour en savoir plus: Hôpital numérique, mythe ou réalité ? 

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