Depuis la mi-novembre, le CHRU de Nancy expérimente le recyclage des masques en lien avec l’association Echogestes. Ces déchets, dont la quantité s’est envolée depuis le début de la pandémie, trouveront une deuxième vie comme matériels scolaires.
Que deviennent les masques chirurgicaux une fois utilisés ? Que ce soit chez soi, dans les entreprises, les institutions ou les hôpitaux, ces nouveaux déchets finissent encore trop souvent dans les poubelles communes. Heureusement, on commence à imaginer des solutions pour les recycler. Parmi les initiatives, le CHRU de Nancy s’est récemment remarqué.
Trois millions de masques commandés sur un an
Il faut dire qu’avec la crise Covid, les commandes de masques par les hôpitaux se sont envolées. Au CHRU de Nancy, ce sont plus de trois millions de masques qui ont été commandés en 2021, pour une moyenne mensuelle de 290 000 unités. Des chiffres impressionnants et qui induisent une quantité de déchets qui l’est tout autant. Souhaitant développer une véritable filière de tri, l’établissement lorrain, qui s’inscrit depuis plusieurs années dans une démarche raisonnée et vertueuse de l’environnement (économies d’énergie, réduction du plastique notamment) a tout de suite saisi l’opportunité lancée par l’association locale Echogestes. « Le tri des masques est un sujet d’actualité, chacun se questionne sur les possibilités de les valoriser », explique Bénédicte Bouin, étudiante ingénieure urbaniste qui a travaillé sur le développement de cette filière.
Crédit photo : CHRU de Nancy
Une deuxième vie dans les écoles
Ce mois de décembre est consacré à la récupération des milliers de masques jetés quotidiennement. Pour cela, une vingtaine de points de collecte ont été déployés sur l’ensemble des sites (Brabois, Central, Maternité et Emile Gallé), localisés stratégiquement là où les passages sont les plus importants : entrées et sorties de bâtiment, parkings etc. Personnels et usagers sont ainsi invités à trier leurs masques dans des contenants de recyclage dédiés. Seules les personnes présentant des symptômes liés au virus du Covid ou présentant des problèmes pulmonaires ne sont pas autorisées à le faire. Une fois collectés, ces bacs pleins de bleu sont mis en quarantaine une semaine avant de passer entre les mains d’Echogestes.
L’objectif de l’association est simple : transformer cette matière première en fournitures scolaires. Mais la deuxième vie n’est pas promise en un claquement de doigts. Elle suppose un nouveau cycle de traitement dont le modus operandi est le suivant : retrait des élastiques, nouvelle quarantaine durant vingt-quatre heures, broyage des masques par une presse qui se charge ensuite de les condenser et de les fondre dans un moule de règle graduée. Les bureaux d’écoliers ne sont désormais plus très loin…
La rédaction avec le CHRU de Nancy