Audition : Lyon à l’écoute des bébés

A partir de la 36e heure de vie de leur bébé un test de dépistage est proposé systématiquement aux parents dans les 27 maternités et 12 services de néonatologie du réseau Aurore couvrant les départements du Rhône, de l’Ain, de l’Ardèche, de la Drôme et de l’Isère. «Le dépistage des troubles auditifs du nouveau-né repose sur une mesure objective et totalement indolore» précise le Pr Thai-Van, chef du service d’audiologie

A partir de la 36e heure de vie de leur bébé un test de dépistage est proposé systématiquement aux parents dans les 27 maternités et 12 services de néonatologie du réseau Aurore couvrant les départements du Rhône, de l’Ain, de l’Ardèche, de la Drôme et de l’Isère. «Le dépistage des troubles auditifs du nouveau-né repose sur une mesure objective et totalement indolore» précise le Pr Thai-Van, chef du service d’audiologie et d’explorations orofaciales aux HCL et sélectionneur du test auprès de l’Agence Régionale de Santé. Instauré dans le cadre du dispositif national de dépistage auditif néonatal, ce test peut être effectué par des auxiliaires puéricultrices en moins de 10 minutes pour les deux oreilles.

En cas de résultat laissant supposer un trouble de l’audition – et après confirmation par un re-test – les parents sont orientés vers le Centre Expert de l’Audition et de l’équilibre de l’Enfant (CEAE) des Hospices Civils de Lyon* pour un bilan approfondi et, si nécessaire, une prise en charge de l’enfant.

Accessible via trois portes d’entrée**, le Centre procède alors au diagnostic par un examen complet du fonctionnement de l’oreille moyenne, de l’oreille interne (cochlée) mais aussi du système nerveux central auditif. L’équipe observe les réactions comportementales du bébé à des stimulations auditives de tonalité et d’intensité variables. Des explorations fonctionnelles vestibulaires spécialisées pourront être également réalisées afin de repérer une anomalie associée de l’oreille interne (vestibule) prédisposant à des crises de vertiges mais aussi à de possibles troubles de l’équilibre ou de la marche.
L’importance de bien entendre dès que possible
La période allant de la naissance à l’âge de 3-5 ans est une « période critique » pour le développement normal du langage. « Tout retard de diagnostic entraîne une perte de chance », souligne le Pr Thai-Van. « appareillé précocement, l’enfant aura moins de difficultés dans l’acquisition du langage.
1 enfant sur 1 000 naît avec une surdité sévère à profonde bilatérale. Cette prévalence atteint 2,5 pour 1 000 si on inclut tous les degrés de surdité (légère, moyenne, sévère et profonde), et même 4 pour 1 000 si on inclut également les surdités unilatérales.

Collaboration étroite avec le service ORL
Suite au diagnostic, les jeunes patients sont pris en charge par le service ORL, chirurgie cervico-faciale et audiophonologie pour la mise en oeuvre des stratégies thérapeutiques (le CHU de Lyon est le principal centre de pose d’implants cochléaires hors Paris). L’implantation est effectuée en deux temps : pose de l’appareillage interne sous anesthésie générale (1h15 d’intervention par côté, 50% des interventions en ambulatoire) puis, un mois plus tard, mise en place de la partie externe. La pose de l’implant cochléaire, associée à une rééducation orthophonique et à des réglages réguliers de l’implant par des audiologistes, autorise alors l’enfant à développer son langage et à envisager la perspective d’une scolarisation normale. De meilleurs résultats sont attendus grâce au dépistage précoce mené par le CEAE qui pourrait abaisser encore l’âge d’implantation.
Surdité et vertiges ou troubles de l’équilibre après la naissance
Si 80% des surdités permanentes sont congénitales ou périnatales, d’autres types de surdités peuvent apparaître plus tard, suite à certaines pathologies (otite, infection…). Le rôle médecins de ville est essentiel dans la détection de ces troubles aux graves répercussions sur le développement du langage et la socialisation. Ces praticiens sont également les premiers sollicités en cas de vertige ou de trouble de l’équilibre de l’enfant mal élucidé. Le centre a d’ailleurs créé une ligne téléphonique dédiée pour répondre aux interrogations des professionnels de santé.
* Les HCL ont été labellisés Centre Expert de l’Audition et de l’équilibre de l’Enfant (CEAE), – cf Arrêté du 23 avril 2012 relatif à l’organisation du dépistage de la surdité permanente néonatale.
** service d’audiologie et d’explorations orofaciales de l’hôpital Edouard Herriot, du Centre hospitalier Lyon Sud et de l’Hôpital Femme Mère Enfant),

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.