AVC : la double approche thrombolyse-thrombectomie, une innovation adoptée à Bordeaux

Expert en soins d’urgence portés aux patients victimes d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC)*, le CHU de Bordeaux propose une technique innovante qui combine thrombolyse-thrombectomie dans les cas d’occlusion des gros vaisseaux. « Le bénéfice est majeur avec des pronostics 2 à 3 fois supérieurs pour les patients si le neuroradiologue interventionnel prend le patient en charge par la thrombectomie avec le neurologue qui gère la thrombolyse et l’hospitalisation en UNV. » confirment les Dr Jérôme Berge et Dr Xavier Barreau, praticiens hospitaliers au service de neuroimagerie diagnostique et thérapeutique. Ce nouveau traitement concerne 1 AVC sur 2

Expert en soins d’urgence portés aux patients victimes d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC)*, le CHU de Bordeaux propose une  technique innovante qui combine thrombolyse-thrombectomie dans les cas d’occlusion des gros vaisseaux.  « Le bénéfice est majeur avec des pronostics 2 à 3 fois supérieurs pour les patients si le neuroradiologue interventionnel prend le patient en charge par la thrombectomie avec le neurologue qui gère la thrombolyse et l’hospitalisation en UNV. » confirment  les Dr Jérôme Berge et Dr Xavier Barreau, praticiens hospitaliers au service de neuroimagerie diagnostique et thérapeutique. Ce nouveau traitement concerne 1 AVC sur 2 soit près de 75 000 personnes en France chaque année et près de 10 personnes par jour en Aquitaine !
Jusqu’à présent, l’AVC était traité uniquement par thrombolyse. Cette  méthode consiste à injecter par voie intraveineuse un  médicament qui fluidifie le sang et désagrège le caillot sanguin qui obstrue l’artère. L’intervention doit se dérouler dans un délai maximal de 4 h 30 après l’apparition des premiers symptômes. Or, des études ont démontré que pour les AVC mobilisant de grosses artères (soit 1,5mm), la double approche thrombolyse/thrombectomie constitue une réelle amélioration et augmente les chances de bonne récupération chez les patients.
Parmi les patient thrombolysés, environ 50 % des AVC concernent des vaisseaux de petite taille et sont redevables de la seule fibrinolyse avec une bonne efficacité ; l’autre moitié doit bénéficier de l’association avec la thrombectomie.
Les bénéfices pour le patient
Le traitement d’un AVC avec occlusion de la circulation intracrânienne par thrombolyse puis par thrombectomie est associé à un meilleur pronostic fonctionnel. Cette prise en charge réduit les risques d’invalidité chez le patient victime d’un AVC, et augmente les chances d’un retour à une indépendance fonctionnelle. Les fonctions liées à l’autonomie chez le patient comme la marche et la communication sont préservées. Ce traitement permet également d’allonger la fenêtre thérapeutique jusqu’à 6 heures au lieu de 4h30 et de limiter le risque d’hémorragie.
En cas de suspicion d’AVC, les patients admis aux urgences du CHU de Bordeaux sont  pris en charge par les neurologues de l’UNV. La décision de la thrombectomie est prise à l’issue du scanner cérébral. Le patient est alors transféré en neuroradiologie interventionnelle si la thrombectomie est jugée nécessaire.
Le rôle de la neuroradiologie interventionnelle dans la prise en charge de l’AVC
Le traitement endovasculaire permet d’accéder via un micro-cathéter au vaisseau bouché et d’extraire le caillot mécaniquement. Cette activité est uniquement dispensée en Aquitaine au sein du CHU de Bordeaux, centre référent régional. Le Pr Vincent Dousset, chef du service de neuroimagerie diagnostique et thérapeutique et son équipe les Dr Jérôme Berge, Dr Xavier Barreau et Dr Patrice Menegon exercent l’acte de la thrombectomie 24h/24 et 7j/7 en étroite collaboration avec l’UNV du CHU de Bordeaux.
En savoir plus sur l’Unité Neuro-Vasculaire (UNV) du CHU de Bordeaux
Dirigée par le Pr Igor Sibon, l’unité accueille depuis sa création en 2008, les patients victimes d’un AVC pour une prise en charge par thrombolyse. Ce traitement de référence qui a permis d’améliorer le pronostic vital et fonctionnel de nombreux patients, sera désormais associé à la thrombectomie pour les AVC dont les caillots de sang sont trop gros pour être dissous par traitement médicamenteux. Le CHU de Bordeaux est un centre référent régional pour cette technique.
Un enjeu majeur de santé publique
Première cause de handicap et troisième cause de décès dans les pays développés, l’AVC est donc un enjeu majeur de santé publique. On déplore chaque année en France, près de 150 000 victimes d’un AVC et 60 000 décès. En 2012, 8 476 AVC ont eu lieu en Aquitaine et 3 313 en Gironde. 20 personnes par jour sont victimes d’un AVC et dans 25 % des cas, cette affection touche une personne de moins de 65 ans en capacité de travailler. Depuis 2008, 7 unités neuro-vasculaires (UNV) ont vu le jour en Aquitaine à Bordeaux, Bayonne, Dax, Pau, Mont-de-Marsan, Agen et Périgueux.

* l’article porte uniquement sur les AVC ischémiques ou infarctus cérébraux. Ces derniers sont causés par l’obstruction d’un vaisseau par un caillot qui bouche la circulation cérébrale. Dans ce cas précis, l’AVC n’est pas dû à une hémorragie. L’accident vasculaire ischémique représente plus de 80% des accidents vasculaires cérébraux.  L’AVC entraîne chez la victime une paralysie brutale du visage voire d’une partie entière du corps ou la perte d’une fonction telle que la parole ou la vision. L’AVC a des séquelles potentiellement lourdes et peut conduire au décès de la victime.

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