Bandelettes rouennaises : une innovation dans le traitement de l’incontinence urinaire masculine

Le CHU-Hôpitaux de Rouen a développé une technique innovante dans le traitement de l’incontinence urinaire masculine : les bandelettes sous-uréthérales Trans Obstrator Male Sling (TOMS). Cette technique vient d’être mise à l’honneur dans la revue internationale et américaine « Urology ». Une reconnaissance pour la première bandelette homme conçue et fabriquée en France ; la seule à avoir droit de cité dans un journal scientifique prestigieux.

Le CHU-Hôpitaux de Rouen a développé une technique innovante dans le traitement de l’incontinence urinaire masculine : les bandelettes sous-uréthérales Trans Obstrator Male Sling (TOMS). Cette technique vient d’être mise à l’honneur dans la revue internationale et américaine « Urology ». Une reconnaissance pour la première bandelette homme conçue et fabriquée en France ; la seule à avoir droit de cité dans un journal scientifique prestigieux.
Cette technique fera l’objet d’une présentation lors du prochain congrès national de l’Association Française d’Urologie. L’incontinence urinaire chez l’homme est le plus souvent une conséquence de la chirurgie pour cancer de la prostate. Son incidence, estimée à 3 à 5 % à un an post-opératoire et après rééducation, a augmenté avec le nombre de prostatectomies totales réalisées dans le cadre du traitement curatif de ces cancers. Les formes les plus fréquentes sont des fuites mineures ou modérées entraînant la nécessité de porter 1 à 4 garnitures par jour et une altération significative de la qualité de vie. La bandelette TOMS a été développée pour ces patients et sa mise en place relève d’un traitement mini-invasif.
La bandelette sous-uréthrale exerce une action dynamique de soutien canalaire restaurant l’excès de mobilité post-opératoire, elle assure aussi un certain degré de compression statique. Son coût, moins élevé que celui d’un sphincter artificiel, et le fait de pouvoir conserver une miction «physiologique» sans avoir recours à un élément mécanique, ont incité au développement de techniques de première génération apparues dans les années 90. Seulement à cette époque, les biomatériaux étaient mal tolérés (douleur, infections, érosions uréthrales).
La bandelette TOMS de nouvelle génération a bénéficié des travaux réalisés dans l’incontinence urinaire féminine depuis plusieurs années au sein du service d’urologie. Le dispositif est une prothèse composée d’un corps central rectangulaire constitué de polypropylène à larges mailles, prolongée de bras latéraux afin de les faire passer à travers un orifice du bassin osseux (le canal obturateur) grâce à une aiguille spécialement développée pour l’homme.
Développement et résultats
Les dissections initiales ont eu lieu au laboratoire d’anatomie, puis une étude multicentrique française, dont le CHU-Hôpitaux de Rouen était l’investigateur principal, a été mise en place avec le partenariat d’une PME française. L’étude initiée en 2006 a montré une très bonne tolérance et une sécurité du dispositif. Le taux de continence est aujourd’hui de 55% de malades complètement guéris et 75 % de malades très améliorés (0 à 1 seule garniture). Ces résultats sont parmi les meilleurs des dispositifs disponibles pour ce type d’incontinence.

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