Après 6 ans de Plan de Retour à l’Equilibre, le CHU de Nice clôture l’exercice 2013 avec un excédent de 600 000 €. Cet équilibre est structurel, au sens où toutes les provisions réglementaires sont effectuées : compte épargne-temps, provisions pour risques – ligne budgétaire qui était exsangue en 2007, politique d’intéressement… Ce bilan tien compte de l’impact du coefficient de transition et de la réforme des MERRI. Et, précision importante, l’établissement n’a reçu aucun abondement exceptionnel ni crédit ponctuel de fin d’année de la part de l’Agence Régionale de Santé pour l’exercice 2013.
En septembre 2007, Emmanuel Bouvier Muller est nommé à la tête du CHU de Nice. L’institution accusait alors un déficit de 37 M € en T2A à 50%, soit un déficit réel de plus de 50 M €. Les journaux titraient « le CHU le plus déficitaire de France… » Rapporté au budget, le déficit dépassait les 10 % et menaçait la survie même du CHU.
"Un électrochoc salutaire" selon la formule d’Emmanuel Bouvier Muller
Le Directeur Général, le Pr Philippe Paquis, Président de la commission médiale d’établissement et le Pr Daniel Benchimol Doyen de la Faculté de Médecine, ont résolument impulsé une politique de fédération des énergies autour de 5 principes forts :
– La transparence : faire connaître à tous et sans complaisance l’état réel des finances du CHU
– Le jeu collectif : fédérer tous les hospitaliers du plus petit agent au plus grand professeur, car ce sont eux qui vont réaliser le plan. Sans leur force, rien de possible.
– La progressivité : l’effort a été étalé sur 6 ans.
– Le pragmatisme : chaque cause de déficit a été repérée, analysée et réduite
– L’équité sociale : chacun devait contribuer à l’effort du haut en bas de l’échelle, ainsi aucune catégorie ne serait sacrifiée.
Le Plan de Retour à l’équilibre a été décliné en 5 chapitres et 28 mesures, avec des objectifs annuels quantifiables : optimisation des fonctions supports, révision des politiques de gestion, réorganisation et développement de l’activité au sein des pôles cliniques et médico-techniques. Dans le même temps, Emmanuel Bouvier Muller affichait sa volonté de n’effectuer aucun plan de licenciement massif, de maintenir les investissements lourds, de favoriser la création d’activités, de réaliser la construction de 3 bâtiments au 1er rang desquels Pasteur 2, l’Institut de la Face et du Cou et l’Institut Claude Pompidou tout en préservant l’acquisition d’équipement biomédical de pointe.
Des efforts mais aussi des projets collectifs pour maintenir un cap dynamique et donner une perspective aux 8 000 salariés du CHU. Pendant les 6 ans qu’a duré le plan, le nombre de séjours a progressé de plus de 13%.
Les clés du succès : un pilotage médico-administratif novateur, une gouvernance transparente, un management qui s’appuie sur une équipe de direction et des trios de pôles convaincus par le dispositif. Une cohésion à tous les niveaux a permis de fédérer l’ensemble des acteurs et de décliner le plan de retour à l’équilibre dans tous les services de l’établissement, médicaux et administratifs. La création des pôles, l’espace de décision réservé à leurs responsables et leur association constante à la stratégie générale du CHU ont été des éléments déterminants dans la réussite de ce challenge.
« Courage, persévérance, pugnacité sont sans doute les maîtres mots pour qualifier le chemin parcouru par l’ensemble des hospitaliers du CHU de Nice. » reconnaissent les responsables.
Durant ces 6 années d’effort, le CHU a maintenu le cap, soutenu par la Mairie de Nice, l’Agence Régionale de Santé PACA et le Ministère de la Santé. Aucun n’a fait défaut.
Aujourd’hui, le CHU de Nice a retrouvé des marges de manœuvre. Désormais sa gestion est saine. Cependant les 2 années à venir vont rester très tendues car en 2014, le CHU de Nice ouvre Pasteur 2 et l’activité sera perturbée pendant quelques mois. Les efforts et la vigilance devront donc être maintenus.