Cancer : comprendre l’énigme du cancer du poumon chez les non fumeurs

L’exposition aux agents chimiques professionnels - notamment chez les hommes et le tabagisme passif -particulièrement chez les femmes- sont à l’origine des deux tiers des cancers bronchiques des non fumeurs. Quant au tiers restant, il est lié à la pollution atmosphérique et domestique, aux infections respiratoires (dont la tuberculose), aux antécédents personnels ou familiaux ou encore aux facteurs hormonaux (chez les femmes). Ces facteurs sont connus pour accroître le risque de cancer bronchique mais on ignore leur impact réel et relatif.

L’exposition aux agents chimiques professionnels – notamment chez les hommes et le tabagisme passif -particulièrement chez les femmes- sont à l’origine des deux tiers des cancers bronchiques des non fumeurs  (CBNF). Quant au tiers restant, il est lié à la pollution atmosphérique et domestique, aux infections respiratoires (dont la tuberculose), aux antécédents personnels ou familiaux ou encore aux facteurs hormonaux (chez les femmes). Ces facteurs sont connus pour accroître le risque de cancer bronchique mais on ignore leur impact réel et relatif.
Pour mieux comprendre leur influence une étude épidémiologique prospective* nationale BioCAST (IFCT-1002) est lancée par le bio-observatoire français des cancers bronchiques, basé au Centre Hospitalier Lyon-Sud (Hospices Civils de Lyon). Les premiers patients ont été inclus début novembre 2011 ; les responsables de l’étude souhaitent recruter environ 1 000 patients.
L’étude est promue par l’Intergroupe Francophone de cancérologie Thoracique (IFCT) et coordonnée par le Dr Sébastien Couraud, du CHU de Lyon. Elle est financée par l’IFCT via des dons publics et privés.

Une étude pour comprendre… et mieux soigner

La plupart des données actuellement disponibles sur cette maladie provient d’études rétrospectives réalisées en Asie sur un petit nombre de patients. Or les causes des cancers bronchiques chez les non fumeurs sont profondément différentes en fonction de l’origine géographique du patient.
L’étude prospective BioCAST fonctionne sur la base du volontariat. Elle est proposée à l’ensemble des patients non-fumeurs atteints d’un cancer du poumon, suivis dans tous les établissements hospitaliers affiliés à l’IFCT2. A ce jour, plus de 80 centres de santé ont répondu à l’appel de l’IFCT.
Les patients qui acceptent d’être inclus dans l’étude sont contactés par une Attachée de Recherche Clinique (basée au Centre Hospitalier Lyon-Sud) qui fixe avec eux un entretien téléphonique. Ils vont alors répondre à un questionnaire standardisé sur :
– Leur provenance géographique, afin d’établir une cartographie de la maladie en France
– Leurs habitudes de vie
– Leur exposition aux carcinogènes professionnels (amiante, aluminium, benzène…).
Un prélèvement sanguin est également prévu pour chaque patient. Ce prélèvement est transféré dans le laboratoire central de l’étude afin d’y être traité puis redistribué à différents laboratoires français chargés de réaliser le profil génétique et biologique des personnes atteintes de cette maladie.
Les résultats de l’étude permettront de mieux connaître les facteurs de risque et les mécanismes de développement des cancers broncho-pulmonaires chez ces non-fumeurs et de mieux les soigner. Les premiers résultats sont attendus au second semestre 2013.

Le cancer du poumon en chiffres

Avec plus de 25 000 décès par an pour environ 30 000 nouveaux cas, le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer chez les hommes et la seconde chez les femmes. S’il est le plus souvent lié au tabagisme puis aux pollutions industrielles, certaines personnes développent un cancer du poumon alors qu’elles n’ont jamais fumé. Ces cancers broncho-pulmonaires des non fumeurs représentent environ 10% des nouveaux cas en Europe (majoritairement des femmes) et  constituerait la 4ème cause de mortalité par cancer chez les femmes en France.
*En opposition à l’étude rétroactive, l’étude prospective consiste à dégager des évolutions futures possibles à partir de données récoltées dans le présent, suivant une démarche proactive (ici, par l’administration de questionnaires).

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.